La lente agonie du téléchargement illégal

S’il est matériellement compliqué de traquer, bloquer et de condamner des sites de téléchargement illégal, des mesures sont tout de même mises en place pour leur limiter. Après des luttes acharnées, il arrive même que les autorités mettent la main sur les criminels à l’origine de ces sites Internet.

Une alliance belge pour bloquer l’accès aux sites illégaux

En mars dernier, plusieurs acteurs de l’industrie belge du divertissement se sont rassemblés sous l’appellation BEA (Belgian Entertainment Association) afin de lutter contre les sites Internet qui nuisaient aux intérêts de la musique, des films et de la télévision en Belgique. L’association s’est d’abord attaquée aux fournisseurs d’accès à Internet (Proximus, Voo) qui ne bloquaient pas l’accès à ces sites.

Face à la mobilisation, les fournisseurs visés se sont ralliés à la cause de la BEA et ont présenté ensemble une liste de 33 sites Internet ainsi que 450 noms de domaines ayant un rapport direct avec le téléchargement pirate au tribunal de commerce.

Une plainte qui a permis le blocage effectif de ces sites. Une petite victoire puisque l’utilité de ces blocages est relativement limitée. Avec des VPN, il est très facile de contourner ce type de blocage territorial. Sans parler des multiples sites miroirs qui permettent de contourner les blocages…

Victoire des ayants droit et abandon des administrateurs

Début 2018, l’un des plus grands sites de téléchargement illégal a décidé de fermer ses portes. Les administrateurs du site “sceper.ws” ont expliqué sur leur blog les raisons de cette fermeture. En cause, les pressions énormes et les nombreuses plaintes des ayants droit et des lobbys américains.

Une fermeture qui a un goût de victoire pour les personnes flouées, producteurs, artistes et autres. Le nom de domaine est d’ailleurs à vendre.

Adieux à Zone-Téléchargement

Dans le collimateur des autorités et ayants droit depuis 2016, l’un des sites de téléchargement pirate les plus populaires français a également du fermé ses portes en mai dernier.

Ce n’était pas la première fois que le site disparaît, déjà en 2014, Zone-Téléchargement avait changé de nom de domaine afin de continuer à être accessible pour les internautes français.

T411, autre grand nom de site pirate français

Autre pointure des sites pirates français, l’incontournable T411. Lancé en 2006, le site pirate a connu beaucoup de pression de la part des autorités et ayants droit, mais également beaucoup de succès chez les internautes. Il a également été de nombreuses fois contraint de disparaître avant de renaître de plus belle sous un nouveau nom de domaine (io, in, ch ou encore ai).

Mais c’est en 2016 que les choses semblent définitivement arrêtées pour T411. En effet, après plusieurs années de traque, les autorités françaises ferment le site et arrêtent six personnes en Suède.

Depuis, certains internautes ont tenté de redonner vie aux sites, mais ils ne disposent pas de l’immensité du catalogue original. D’autres encore se font passer pour la nouvelle version de T411 avec des intentions beaucoup moins culturelles puisque les fichiers sont pour la plupart des virus.

The Pirate Bay, le mondialement connu

Lancé en 2003, le site pirate se vantait d’être le plus gros serveur de fichiers téléchargeables illégalement au monde. Disponible en 35 langues, le site était effectivement très populaire à travers le monde. Durant son existence, The Pirate Bay a connu une certaine médiatisation, symbolisant la cible à abattre par les géants d’Hollywood et ayants droit.

Une popularité et une vantardise qui ne sont pas bien terminées pour ses administrateurs. En 2014, le site ferme ses portes définitivement après avoir été saisi par les autorités suédoises. Quant à ses fondateurs, ceux-ci ont également été arrêtés par la police.

Des solutions limitées

Le blocage et la fermeture de certains gros sites de téléchargement et streaming pirates ne sont pas toujours une solution optimale. En effet, il existe de nombreux outils et astuces pour contourner des restrictions territoriales, notamment les VPN. Les internautes et responsables de ces sites le savent bien.

En tant que petits génies du web, ces responsables ont plus d’un tour dans leur sac. Ils l’ont montré par le passé. Il leur suffit de changer le nom de domaine de leur site pour continuer à fournir illégalement films, séries, musiques, livres, jeux vidéo et programmes informatiques. Des sites miroirs sont également mis ne place pour berner les autorités.

Et si les administrateurs sont arrêtés, la communauté Internet prend le relais. Désireuse de faire persister ces contenus culturels illimités. De nombreuses copies pirates voient le jour avec, parfois, des fausses copies qui tentent seulement de propager des virus.

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