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Chine : l’empire de la censure

Aujourd’hui, la Chine fait partie des pays où la censure fait partie intégrante de la société. Le gouvernement chinois a mis en place de nombreuses mesures pour museler la presse et éviter que les idées démocratiques véhiculées sur la toile ne viennent germer dans la tête de ses citoyens.

Connue internationalement pour son industrie et ses avancées technologiques, la Chine rayonne à l’international, mais plusieurs aspects viennent assombrir le portrait de ce pays, notamment la censure qui y est imposée. Selon l’organisme Reporter sans Frontières, la Chine occupe la 177e place sur 180 en termes de liberté de la presse. À titre de comparaison, la Corée du Nord occupe la 179e place.

La presse instrumentalisée

Bien qu’il existe des médias publics et privés, la très grande majorité d’entre eux sont sous le contrôle du gouvernement chinois. Ils diffusent et partagent des informations dites « officielles », émanant parfois directement du Parti communiste, l’unique parti du pays. Les informations y sont très contrôlées et, en cas d’infraction, les journalistes et autres blogueurs se retrouvent rapidement en prisons.

« Le gouvernement chinois filtre les informations partagées à l’international, afin de maîtriser l’image du pays dans le monde », nous explique Philippe Grivon, coordinateur Chine chez Amnesty International. Et inversement, les chaînes et journaux d’informations étrangers ne sont pas disponibles dans le pays.

Le sujet de la censure médiatique en Chien est assez long et complexe et mériterait à lui seul un article et une analyse à part. Ici, nous allons nous concentrer sur la censure chinoise exercée sur les autres médias.

La censure sur Internet

Depuis son apparition en 1994 en Chine, Internet est muselé par le gouvernement chinois, et ce, malgré le changement de présidence. De nombreuses mesures ont été mises en place pour cadrer et contrôler Internet, notamment avec la mise en place du projet « bouclier doré » plus connu sous le nom du Grand Firewall de Chine, en référence à la Grande Muraille. Il s’agit d’un important système de surveillance et de censure mis en place sur Internet depuis son apparition en Chine qui bloque l’accès à certains sites.

Au fil des années, le contrôle de la toile en Chine n’a cessé de se renforcer. Régulièrement, de nouveaux sites internet sont interdits, notamment Facebook, Twitter ou Google. Ces derniers sont considérés comme une porte ouverte aux idées occidentales qui pourraient amener la population chinoise à désobéir aux lois du Parti communiste.

Mais la censure en Chine ne se limite pas à interdire l’accès à des sites. Le gouvernement chinois a également mis en place un système qui permet de surveiller l’ensemble des comportements des internautes chinois sur la toile. Ainsi, les commentaires postés, les messages envoyés ou encore les sites visités sont contrôlés par un organe spécial du gouvernement. Une surveillance destinée à traquer les internautes qui aurait un comportement allant à l’encontre du Parti communiste ou de ses lois.

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Les internautes chinois qui consulteraient des sites Internet « douteux » – faisant  notamment référence à l’indépendance du Tibet ou à la population persécutée des Ouïghours -, échangeraient des messages ou posteraient des commentaires critiques envers le pouvoir établi pourraient faire l’objet de poursuite et être emprisonnés.

Au fil des années, les méthodes de surveillance des internautes chinois ont évolué. Aujourd’hui, la Chine fait appel aux différentes avancées technologiques dans lesquelles elle excelle pour surveiller sa population sur Internet, notamment à l’intelligence artificielle. Celle-ci peut rendre inaccessibles des sites Internet affichant certains mots clés ou images et vidéos considérés comme étant néfastes pour la Chine. Il existe aussi des groupes d’individus chargés de surveiller les messages échangés sur la toile.

Évidemment, l’utilisation de VPN afin de se localiser à l’extérieur du territoire est totalement proscrite.

Absence de réseaux sociaux occidentaux

Nous l’avons déjà dit, Facebook et Twitter sont interdits en Chine, au même titre que WhatsApp. Une interdiction qui s’explique d’une part parce qu’il s’agit de plateformes qui proviennent de l’extérieur et, d’autre part, parce que de manière générale, les réseaux sociaux sont des plateformes où les individus s’expriment. Or, l’avis du peuple n’est pas forcément quelque chose de valoriser en Chine.

« On ne tolère pas la voix civile [en Chine], seuls l’avis et la vision du Part [communiste] comptent et sont valables», explique Philippe Grivon, coordinateur Chine chez Amnesty International. Il existe tout de même des réseaux sociaux en Chine, mais ceux-ci ont été autorisés par le gouvernement chinois et sont sujets à une attention particulière.

Censure de la sexualité et de la violence

Outre le désir de réduire au silence les possibles oppositions, la censure en Chine sévit également sur les œuvres culturelles que ça soit au cinéma, à la télévision, dans les livres ou dans les jeux vidéo. Régulièrement des blockbusters américains (Deadpool) et autres films étrangers (Bohemian Rhapsody) sont interdits en Chine ou une version spéciale du film est montée (Iron Man 3) afin qu’il soit projeté dans les salles de cinéma chinoises.

Un contrôle total

La censure généralisée a de nombreux objectifs. Le premier est évidemment de limiter l’accès à l’information qui pourrait aller à l’encontre de l’idéologie communiste du pays. Le second est d’éviter que les citoyens chinois ne s’associent afin d’échanger des opinions et ne s’organisent pour aller à l’encontre du pouvoir en place.

Mais la censure sert également à effacer tous les aspects culturels qui ne répondent pas à la bienséance du Parti communiste. C’est pourquoi la nudité, la violence, le sang ou encore l’argent sont des sujets supprimées de la sphère culturelle et médiatique.

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