En 2023, le premier voyage touristique dans l’espace devrait avoir lieu. L’aventure spatiale ne fait que commencer et cet événement marquera le début d’une nouvelle ère où l’espace deviendra accessible à tous (moyennant gros sous). Voyons ensemble comment cette incroyable aventure va se concrétiser. Il y a près de 58 ans, le 12 avril 1961, Iouri Gagarine était le tout premier homme à quitter notre atmosphère terrestre, le premier à voyager dans l’espace. Depuis ce jour historique, environ 500 hommes et femmes sont allés dans l’espace. Seuls 26 d’entre eux ont pris la direction de la Lune et 12 y ont posé le pied. Derrière chacun de ces voyages se cache un but scientifique mais une nouvelle ère s’apprête à commencer : celle du voyage spatial touristique. On notera que, entre 2001 et 2009, sept touristes au portefeuille bien fourni ont pris part à des vols à bord d’une fusée Soyouz en direction de l’ISS. Le coût de leur embarquement : plusieurs dizaines de millions de dollars pour des vols qui n’avaient rien de touristique à l’origine. La liste des astronautes s’apprête à voir s’inscrire un nouveau nom, celui de Yusaku Maezawa. Ce milliardaire japonais s’est offert le tout premier billet pour un voyage spatial à but touristique. La tête dans les étoiles Le collectionneur d’art de 43 ans ne sera pas seul dans cette aventure. Passionné d’art et de science, Yusaku Maezawa a donné un autre but que le spaciotourisme à son voyage. Pour l’accompagner, l’entrepreneur japonais a lancé un appel aux peintres, musiciens, photographes, danseurs, réalisateurs de films, dessinateurs de mode, architectes, etc. 6 à 8 artistes effectueront le vol à ses côtés et à ses frais, le généreux entrepreneur espère ainsi stimuler leur imagination lors de ce voyage et que cela donnera lieu à des chefs-d’oeuvre tirés de leur expérience unique. La présence d’Elon Musk à bord du vaisseau n’est pas encore confirmée mais il ne serait pas surprenant de voir le multi-milliardaire embarquer à bord de la navette symbolisant l’un de ses nombreux accomplissements. Hanging out with @yousuck2020 before the @SpaceX moon mission announcement pic.twitter.com/RTOwutzMtG — Elon Musk (@elonmusk) September 18, 2018 Quelle “compagnie” pour voyager? Le tourisme spatial n’est pas vraiment ce qu’on peut appeler un marché développé. Contrairement aux compagnies aériennes, on ne parle pas encore de compagnie spatiale. Pourtant, il y a bien une entreprise qui se cache derrière le premier vol touristique, il s’agit de SpaceX. À sa tête, le fameux Elon Musk, celui-là même qui prédit un développement de ce type de tourisme au cours de la prochaine décennie. Le projet touristique présenté en 2017 mentionnait un décollage fin 2018. La date a été repoussée en 2019, on parle désormais d’un lancement en 2023. On espère que Monsieur Maezawa tolère les retards dans les transports parce que le voyage spatial ne semble pas des plus fiables côté horaires. Quel sera le déroulement du voyage? Pour ces petites vacances extraterriennes, ce n’est pas tant la destination qui compte puisque le vol s’achèvera sur Terre, tout l’intérêt réside dans le trajet. Ce dernier devrait durer près de six jours. Cinq jours et 23 heures précisément. Le trajet vers la Lune durera à lui seul plus de 53 heures, de quoi s’émerveiller du vide spatial et contempler la Terre depuis une vue imprenable. À l’issue de cette étape, commencera un vol à proximité de notre satellite naturel de plus de 31 heures. De là, les passagers feront route vers la Terre pendant près de 58 heures avant d’entrer dans l’atmosphère terrestre et atterrir quelques minutes plus tard. Dans quoi les passagers vont-ils voyager? L’engin qui propulsera les spaciotouristes hors de l’orbite terrestre est une fusée encore jamais vue à ce jour. Elon Musk a confié cette tâche à la “Big Fucking Rocket” ou BFR. Lanceur de 118 mètres de haut est en deux parties : un booster et une navette spatiale baptisée “Starship“. Les dimensions de cette fusée hors normes dépassent celles de Saturn V, la plus grande connue à ce jour. La BFR ne pourra en revanche emporter une charge utile que de 100 tonnes contre les 150 promises. Son diamètre ne dépassera pas les 9 mètres pour la simple et bonne raison que cela correspond aux plus grands pas de tir au monde. Occupée par un volume pressurisé de 1000 mètres cubes, la navette est en théorie capable d’accueillir une centaine de passagers. “En théorie” parce que ce vaisseau n’est encore qu’en développement. Elon Musk a placé énormément d’espoir et d’argent dans la BFR : 5 milliards de dollars, d’après ses dires. En raison de la réutilisation de la plupart de ses pièces, l’engin devrait remplacer les fusées Falcon 9 actuelles dans leurs missions plus “classiques”, à savoir : le ravitaillement de l’ISS ou l’envoi de satellites en orbite. Selon le fondateur de SpaceX, c’est la BFR qui permettra au spaciotourisme d’exister à l’avenir, au voyage vers Mars d’être possible et même à des projets comme le nettoyage des débris qui errent dans l’orbite terrestre d’exister.