Le tourisme spatial, ce nouvel El Dorado

Le tourisme spatial n’est peut-être plus si fantaisiste qu’il n’y paraît. Trois entreprises se sont lancées dans l’aventure afin de rendre le voyage spatial accessible. Ce n’est plus qu’une question d’années avant que cette nouvelle forme de loisir se propage.

Encore impensable au siècle qui précédant, l’idée d’un voyage touristique dans l’espace a depuis fait son petit bonhomme de chemin. Plusieurs entreprises sont d’ailleurs sur la brèche : l’entreprise d’Elon Musk, SpaceX, la firme signée Jeff Bezos, Blue Origin, ou encore le pendant spatial d’une célèbre compagnie aérienne, Virgin Galactic.

Pour ces entreprises et leurs fondateurs visionnaires, le tourisme spatial est un El Dorado qui ne demande qu’à être exploité. Toutes trois nées au début des années 2000, SpaceX, Blue Origin et Virgin Galactic poursuivent un but commun : réduire les coûts du voyage dans l’espace et faire naître une activité touristique hors de notre bonne vieille planète.

Virgin Galactic : des débuts difficiles

La quête du tourisme spatial ne s’est pas déroulée sans encombre pour Virgin Galactic. La firme de Richard Branson était en bonne voie pour transporter des passagers à la frontière de notre atmosphère jusqu’à ce qu’un accident mortel survienne.

Sobrement baptisés “SpaceShipOne“, les engins de la firme doivent permettre à leurs passagers d’être en impesanteur pendant quelques minutes au cours d’un vol de 3 heures vers la limite de l’espace, à 110 km d’altitude, on parle alors plutôt de vol suborbital.

La réputation du SpaceShipTwo, la deuxième version du vaisseau, est entachée par un accident dans le désert de Mojave le 31 octobre 2014 au cours duquel un pilote a perdu la vie. Malgré cet incident tragique, Richard Branson n’abandonne pas son projet. Les vols d’essai se succèdent, franchissant de nouveaux paliers en termes d’altitude et de vitesse, jusqu’à atteindre les 80 km le 13 décembre dernier.

Si on parlait d’un lancement du service pour 2015, l’accident a rebattu les cartes. On ignore encore quand les premiers vols touristiques auront lieu mais le CEO a déjà annoncé que les tickets se vendraient à 175.000£ pièce, soit environ 200.000€. 600 personnes dans le monde auraient déjà réservé leur vol. Richard Branson espère réduire son tarif à 35.000€ au cours de la prochaine décennie.

Blue Origin : le vol suborbital façon Amazon

Amazon possède une entreprise cousine largement moins connue du grand public : Jeff Bezos a également mis au monde Blue Origin. Fondée en 2000, la firme vise la réduction des coûts d’accès à l’espace, il faudra attendre 2005 pour voir les premiers vols d’essai.

Blue Origin développe la New Shepard, une capsule qui devrait emmener à son bord des touristes à une altitude bien supérieure à celle visée par son concurrent Virgin Galactic. Au cours de son premier vol effectué en 2015, elle atteint d’ailleurs une altitude de 100,5 km pour une vitesse de Mach 3,72.

D’autres essais fructueux se succèdent, la firme réussit l’exploit de récupérer son lanceur suborbital. La conception de l’engin diffère également de celui de Virgin puisqu’il s’agit d’une capsule propulsée par un lanceur qui atterrit ensuite à l’aide de rétrofusées et de parachutes déployés pendant la descente.

D’une capacité de six passagers, New Shepard devrait bientôt effectuer ses premiers vols habités après neufs essais à vide. Si l’année 2019 est souvent mentionnée, le premier vol commercial n’est pas encore programmé mais la vente des billets devrait commencer au cours de cette année. Leur prix variera entre 200.000 et 300.000$, soit environ 170.000 à 250.000€.

SpaceX : au-delà des frontières

Pour sa clientèle, la concurrence de SpaceX vise plutôt la ligne de Kármán pour ses vols, cette frontière à 100 km du sol qui sépare l’atmosphère terrestre de l’espace. La firme fondée par Elon Musk, elle, vise beaucoup plus loin.

La firme a déjà fait ses preuves dans la conception d’engins spatiaux, travaillant notamment avec la Nasa et mettant ses lanceur au service du ravitaillement de l’ISS ou de la mise en orbite de satellites.

Ce n’est qu’en 2017 qu’Elon Musk crée la surprise en annonçant un projet de vol habité vers la Lune, un voyage à but touristique. Dans un premier temps, le projet consistait à emmener deux passagers dans une capsule propulsée par une fusée Falcon Heavy mais le projet se mue en un voyage démesuré.

C’est la “Big Fucking Rocket” qui emmènera finalement des touristes dans un voyage de six jours autour de la Lune en 2023. D’une capacité théorique d’environ 100 passagers, la navette comptera parmi ses occupants le milliardaire Yusaka Maezawa, qui sera probablement le premier touriste spatial de notre histoire. Le prix de son billet reste quant à lui inconnu.

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