Depuis quelques jours, un nouveau challenge anime la toile. Plus simple que l’Arya Challenge et autre NeverEnding Challenge, le nouveau défi à la mode consiste simplement à vieillir son visage grâce à une application de retouche et à partager le résultat sur les réseaux sociaux. Un défi amusant qui pose tout de même question. À l’origine de ce nouveau challenge, on retrouve l’application FaceApp, une app bien connue des amateurs de retouches photo esthétiques ou amusantes. En 2017, l’application avait déjà connu un énorme succès sur les réseaux sociaux et connait aujourd’hui un regain de popularité. S’il en existe des centaines apps du genre, FaceApp se démarque grâce à la qualité des filtres qu’elle propose. En effet, ceux-ci sont particulièrement réalistes et qualitatifs. On peut ainsi ajouter un sourire naturel à une photo, une barbe ou du maquillage, mais c’est surtout le filtre de vieillissement qui amuse la toile. Le résultat est particulièrement bluffant. D’ailleurs, de nombreuses stars se sont prêtées au jeu. Une politique de confidentialité problématique Malheureusement, l’application a également un côté sombre. En 2017 déjà, FaceApp avait fait l’objet de nombreuses critiques quant à la collecte et le traitement réservés aux données personnelles des utilisateurs. En se plongeant dans ses conditions d’utilisations, on tombe sur des passages particulièrement interpellant, comme le démontre une internaute sur Twitter. En effet, FaceApp indique que toutes photos téléchargées sur l’application dans le but qu’elles soient modifiées pourront être réutilisées par la suite pour tout type d’usage, et ce, sans devoir demander l’accord préalable à l’utilisateur et sans aucune rémunération possible. En partageant le résultat des photos retouchées sur les réseaux, l’application demande à avoir accès à ceux-ci. C’est ainsi qu’elle peut mettre la main sur les données personnelles de ses utilisateurs, et ce, de manière « irrévocable » et « perpétuelle ». Pire encore, les conditions d’utilisations précisent que les données personnelles récoltées pourront être transférées et exploitées par d’autres entreprises du même groupe que FaceApp. Or, la maison-mère de ces entreprises peut se trouver sous une juridiction différente de celle de la Belgique, par exemple, et donc un utilisateur pourrait voir son visage réutilisé dans une publicité ou autre sans avoir son mot à dire. Fort heureusement, il est possible de révoquer l’accès à vos données personnelles depuis les paramètres de votre smartphone, mais il faut encore y penser avant de l’utiliser. Dans tous les cas, au-delà de l’aspect divertissant de l’application, FaceApp pourrait bien donner lieu à des situations désastreuses pour quelques minutes d’amusement.