L’effondrement de Streamzz lève le voile sur le business des pirates du web. Nous vous en parlions hier. Le géant du streaming illégal Streamzz a fermé ses portes. Terrassée par l’Alliance pour la Créativité et le Divertissement, la plate-forme alimentait plus de 60 IPTV en contenus. Lancée en 2019, Streamzz était l’une des plus grosses plates-formes illégales de streaming. Elle offrait un accès à plus de 75.000 films et 15.000 séries en streaming à plus de 60 plates-formes d’IPTV dans le monde. La plate-forme affichait un chiffre d’affaires record pour le secteur avec pas moins de 7 millions d’abonnés. Pour fonctionner, Streamzz comptait sur la participation d’internautes, qui étaient nombreux à uploader des films et séries sur la plate-forme contre une rémunération. La plate-forme garantissait un paiement de 25$ par programme ajouté, et jusqu’à 125$ additionnels à chaque fois qu’un programme était visionné plus de 10.000 fois sur sa plate-forme. Les contributeurs étaient payés avec la devise de leur choix : en Bitcoin, Litecoin, Ethereum, Monero, ou un moyen de paiement plus traditionnel comme PayPal ou Advcash. Pour prouver aux internautes qu’elle rémunérait les contributeurs, la plate-forme demandaient à ceux-ci de poster une capture d’écran des paiements reçus en la taguant. Plusieurs centaines d’internautes procédaient de la sorte pour obtenir des bonus additionnels. Un business bien rôdé, qui rapportait très gros aux nombreux internautes qui participaient aux activités illégales de la plate-forme. Les contributeurs étaient payés dans la devise de leur choix. Dans la pratique, un contributeur pouvait donc potentiellement toucher des milliers d’euros par jour en ajoutant du contenu piraté sur la plate-forme de streaming. Certains d’entre eux étaient très actifs, publiant jusqu’à plusieurs dizaines de vidéos par jour. Nombreux d’entre eux n’ont d’ailleurs pas hésité à protester publiquement aux premiers signes de fléchissement de la plate-forme. Début février, certains programmes ont disparu de la plate-forme et été remplacés par des documentaires animaliers. La grogne a monté rapidement et certains contributeurs ont posté des preuves sur les réseaux sociaux, réclamant leur dû. Streamzz avait alors nié en bloc, indiquant connaître des “problèmes techniques.” Si rien n’indique que l’Alliance pour la Créativité et le Divertissement n’a entamé des démarches pour poursuivre les contributeurs, il n’est pas impossible que ceux-ci soient les prochains sur la liste. En postant des informations bancaires sur la plate-forme, en étant rémunérés via la blockchain et en postant parfois même leurs identités, ceux-ci ont pris de très gros risques et s’exposent à des sanctions colossales qui incluent des amendes et des séjours en prison.