Test – Sword & Fairy : voyage dans la Chine féérique

Après le sympathique Xuan Yuan Sword 7, le studio chinois Softstar revient à la charge avec un nouveau RPG fantaisiste. Sword & Fairy aura toutefois du mal à convaincre une audience occidentale… 

Vous vous souvenez peut-être de Xuan Yuan Sword 7, le dernier épisode d’une série de RPG “made in China” qui avait eu droit à une jolie mise en avant en Occident par le biais de l’éditeur Microids. Visiblement, le jeu ne s’est pas si bien vendu que prévu puisque le nouveau titre du studio chinois Softstar, Sword & Fairy: Together Forever, n’a pas droit à une édition physique chez nous. Cette fois, c’est l’éditeur E-Home Entertainment qui se charge de distribuer le jeu en Occident, uniquement sous forme numérique.

L’univers fantaisiste du jeu a son charme.

Si vous aviez joué à Xuan Yuan Sword 7, d’ailleurs, précisons le d’entrée de jeu, Sword and Fairy ne joue pas vraiment dans la même cour. Certes, il s’agit d’un RPG dans un monde ouvert, mais celui-ci est beaucoup plus scripté et davantage axé sur la narration que les combats. Durant les deux premières heures de jeu, vous n’affronterez que deux boss et une poignée d’ennemis seulement…

Sword & Fairy souffre en réalité d’un gros problème de structure. Le joueur se retrouve ici d’un open-world de taille assez réduite, qui ne manque certes pas de vie mais qui ne présente en soi aucun intérêt puisque malheureusement les quêtes vous amèneront à suivre un tracé très défini. Très axé narration, le jeu multiplie les dialogues et cinématiques. Celles-ci sont entrecoupées de longs allers-retours entre plusieurs destinations, qu’on aurait franchement aimé zapper vu les distances qu’on nous fait parcourir. Les combats sont ici, complètement au second plan. Le gameplay se veut pourtant assez nerveux avec un système de combat intégrant des coups rapides & puissants, et des attaques spéciales de différents types. Le joueur peut passer d’un personnage à l’autre et activer ainsi des attaques dévastatrices à la chaine. Malheureusement, en facile comme en normal, le niveau de difficulté est très bas au point que le jeu ne présente absolument aucun challenge, y compris contre les boss qui s’expédient la plupart du temps en quelques minutes de jeu…

Il faudra compter sur quelques QTE…

Sur deux heures de jeu, vous passerez peut-être 10 minutes dans des combats. Le reste se réduira à de l’exploration, des allers-retours et un paquet de dialogues pas forcément très bien écrits. De façon générale, le récit qui nous est présenté n’est d’ailleurs pas très intéressant. L’histoire nous plonge dans un univers médiéval fantastique dans lequel des divinités côtoient des démons et des humains. Le joueur sera amené à prendre les commandes de quatre personnages bien différents, qui devront rétablir la paix dans l’univers du jeu. L’ennui, c’est que le jeu est uniquement doublé en chinois, avec des sous-titres en anglais. Pour suivre le scénario, il faudra donc s’interrompre de jouer régulièrement pour lire les lignes de dialogue en bas de l’écran. Des dialogues qui ne sont souvent pas très passionnants ni très bien écrits… Autant vous le dire tout de suite, vous aurez tôt fait de zapper toutes les cinématiques…

Les combats sont funs mais très peu nombreux.

C’est d’autant plus dommage que l’univers féérique du jeu est séduisant. On sent qu’un gros travail a été réalisé pour tenter de nous plonger dans un univers cohérent. Les décors sont colorés et on retrouve quelques très jolis panoramas. Globalement, la direction artistique du jeu est d’ailleurs plutôt inspirée, et les visuels du jeu soignés. La finition, en revanche, laisse à désirer, avec pas mal de bugs graphiques, du clipping et même quelques petits ralentissements. Les armes traversent les vêtements, il n’y a aucune synchronisation labiale lors des dialogues et les personnages n’affichent aucune expression faciale. Bref, on sent que les développeurs ont tenté de rusher un peu leur projet.

Les combats de boss ne sont pas de franches réussites.

Les à-côtés sont pourtant nombreux, entre les collectibles, les nombreuses quêtes secondaires, les dialogues avec PNJ et l’exploration du monde, il y a de quoi faire. L’ennui, comme on l’a précisé plus haut, c’est que le récit est très téléguidé et que la construction du jeu nous mène à faire de nombreux allers-retours au cours desquels il ne se passe pas grand chose…  L’ennui ne tarde donc pas à pointer le bout de son nez.

Les boss ne rattrapent pas le niveau avec des attaques très faciles à éviter et des combats qui s’expédient en quelques dizaines de secondes… Dommage.

Si le potentiel était là, Sword & Fairy peine à convaincre, la faute à un manque de finition et surtout une structure très mal pensée. Trop axé sur le narratif et pas assez sur les combats, le jeu de Softstar rate le coche. Il ne devrait malheureusement intéresser que les quelques curieux passionnés de culture chinoise, qui découvriront un titre radicalement différent des RPG occidentaux. On ne saurait toutefois que trop leur conseiller se diriger davantage vers un Xuan Yuan Sword 7 si le cœur leur en dit, un peu plus convaincant dans sa structure.

Conclusion

Plutôt réussi visuellement et charmant avec son univers fantaisiste coloré, Sword & Fairy peine toutefois à convaincre, la faute à un manque de finition et à une mauvaise structure de jeu. S’il se présente comme un RPG en open-world, le titre de Softstar est en réalité un jeu narratif rempli de cinématiques qui vous fera faire de longs allers-retours pour réaliser des quêtes malheureusement peu passionnantes. Très répétitif dans sa structure, le titre peine à marquer le rythme avec des combats très peu nombreux et des mécanismes vieillots. Le précédent jeu du studio, Xuan Yuan Sword 7 s’en sortait beaucoup mieux. Dommage, car l’univers est franchement charmant et il y avait là un réel potentiel. 

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Sword and Fairy: Together Forever

Gameplay 5.5/10
Contenu 3.5/10
Graphismes 7.0/10
Bande son 5.5/10
Finition 5.0/10
5.3

On aime :

Une jolie direction artistique

Plutôt joli dans l'ensemble

Un univers sympathique

On aime moins :

Pas de doublage français ni anglais, uniquement des sous-titres FR

Des allers-retours incessants, énormément de "walking simulator"

La partie combat au second plan

Un récit peu captivant

Un manque de finition