Crédit photo : AFP

Les services secrets américains ont acheté des données personnelles d’utilisateurs

L’agence gouvernementale s’est procurée de données de géolocalisation de millions d’Américains. 

Selon le site américain Motherboard, les services secrets américains auraient mis la main sur des données de géolocalisation de smartphones. Ils auraient déboursé une certaine somme d’argent pour s’offrir ces informations récoltées par un courtier de données auprès d’applications populaires.

Ce n’est pas la première fois qu’une telle accusation est faite à l’encontre des services secrets américains. En février dernier, il avait en effet été question que l’agence fédérale américaine ait dépensé plusieurs millions de dollars pour racheter au courtier de données Venntel des informations de géolocalisation de smartphones. Or, ce ne serait pas l’unique acquisition de ce genre de l’agence gouvernementale.

Motherboard a en effet révélé que les services secrets américains ont passé un contrat avec Babel Street, un service qui collecte des données de géolocalisation auprès d’applications populaires, pour lui racheter ces fameuses informations. Le média américain a pu mettre la main sur le contrat qui les unissait sur base du Freedom of Information Act (FOIA), un droit qui permet à quiconque de demander aux agences fédérales de consulter des documents.

Un achat légal, mais qui pose question 

Pour le sénateur démocrate Ron Wyder, l’achat de données de géolocalisation de smartphones par les services secrets américains est un abus du 4e amendement de la constitution des États-Unis. Cet amendement protège les Américains contre les perquisitions et saisies non motivées. « Les organismes chargés de l’application de la loi exigent généralement un mandat ou une ordonnance du tribunal pour obliger une entreprise à fournir des données de localisation pour une enquête. De nombreuses agences ont déposé des mandats de localisation inversés pour demander à Google de transmettre des informations sur les appareils Android se trouvant dans une zone particulière à un moment donné, par exemple. Mais une agence n’a pas besoin de demander un mandat lorsqu’elle achète simplement les données à la place », a-t-il indiqué.

« Il est clair que plusieurs agences fédérales se sont tournées vers l’achat des données des Américains pour contourner les droits du quatrième amendement des Américains. Je rédige un projet de loi pour combler cette faille et m’assurer que le quatrième amendement n’est pas à vendre », a-t-il poursuivi.

L’achat de données par les agences fédérales n’a en soi rien d’illégal, mais cela pose question. On pourrait en effet y voir une manière de contourner les lois américaines. Dans ce cas-ci, il avait été question que les données récoltées aient permis aux autorités américaines de lutter contre l’immigration illégale.

 

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