Déjà un énorme succès commercial, KeyForge s’est imposé en un peu moins de deux ans comme l’un des jeux de cartes les plus populaires de ces dernières années. Nous vous en parlions récemment : KeyForge est déjà un énorme succès. Le nouveau jeu de cartes de Richard Garfield – le père de Magic – fédère aujourd’hui une communauté de plus d’1,5 million de joueurs, si l’on s’en réfère au nombre de decks enregistrés dans l’application officielle. Dans la pratique, il est toutefois probable que le nombre de joueurs soit beaucoup plus élevé puisque tout le monde n’enregistre pas forcément son deck dans le système. Un concept unique Si d’apparence, KeyForge partage de nombreux éléments avec les autres jeux de cartes, des familles de cartes au système de ligne de front, le nouveau jeu de Richard Garfield parvient à imposer ses propres idées également. Le créateur de Magic n’a pas hésité à bouleverser les codes du genre. Car KeyForge n’est pas un jeu de cartes à collectionner. Chaque deck est unique et ne peut donc pas être personnalisé puisque toutes les cartes sont liées à un Archmage au nom unique. Un algorithme très puissant crée les decks sur base d’une combinaison de différentes cartes. Chaque deck vendu est généralement enregistré dans le système par son propriétaire, via une application mobile très bien pensée. Le concept est donc très séduisant puisque rien n’empêche le joueur de multiplier les decks, de les échanger ou les revendre si une formule ne lui plaît pas… Depuis deux ans, l’éditeur a apporté de nombreuses petites nouveautés à son jeu en introduisant de nouvelles familles de cartes, règles et factions. L’extension Collision des Mondes introduit par exemple deux nouvelles factions uniques. Les decks sont tous uniques et générés par un puissant algorithme. Autre particularité du jeu, contrairement à un Magic ou un Hearthstone, pour prendre l’exemple d’un jeu de cartes virtuel, l’objectif du joueur n’est pas de terrasser son adversaire en lui faisant perdre un certain nombre de points de vie mais de forger des clés en faisant “moissonner” ses créatures, qui génèrent des Aombres lorsqu’elles ne sont pas engagées dans un combat. Une fois trois clés forgées, la partie se termine. Le joueur devra donc veiller à “moissonner” tout en détruisant les créatures de son adversaire, qui génère également des aombres. KeyForge se caractérise également par les familles de cartes qui composent un deck. A chaque tour, le joueur devra spécifier la famille de cartes qu’il compte jouer au cours du tour et donc opérer des choix stratégiques. Pour le reste, pas de grosse surprise, on retrouve une ligne de front, une pioche, une défausse et pas mal de mécanismes de jeu hérités des autres jeux de cartes. Les habitués de Magic ou Pokémon ne seront donc pas trop chamboulés. Le set-up est assez proche de celui d’un jeu de cartes traditionnel, avec une ligne de front au premier rang, au sein de laquelle les créatures engagées dans une action sont tournées à l’horizontale, une seconde ligne consacrée aux artefacts et une troisième ligne sur laquelle on retrouve la pioche, la défausse et les archives. Axé sur la compétition L’un des gros atouts de KeyForge, c’est que le jeu a été véritablement conçu pour sa communauté, qui le fait vivre de façon admirable à travers des tournois et l’application officielle. Chaque tournoi est l’occasion de mettre en place des règles différentes. Les joueurs peuvent démarrer les parties avec des handicaps, choisir de joueur avec leur meilleur deck, d’échanger des decks, voire même de donner à leur adversaire leur “pire deck”. Dans les compétitions officielles, les performances des decks sont enregistrées dans le système. Chaque joueur peut donc connaître à chaque moment les performances de tous les decks en consultant la base de données. Un usage admirable de la technologie. Tout l’enjeu ici repose sur ces clés, que le joueur devra forger au cours de la partie. Une accessibilité limitée En consultant le livre de règles, le joueur se rendra très vite compte que KeyForge est loin d’être un jeu très accessible au niveau de ses règles, plus compliquées que celles d’un Magic par exemple. KeyForge ne se destine très clairement pas aux débutants des jeux de cartes. Il faut disposer d’une certaine expérience pour s’y engager. Une fois plongé dedans on découvre toutefois toute la profondeur du jeu. Ses mécanismes originaux en font un titre très séduisant pour ceux qui ont exploré plusieurs jeux de cartes par le passé et regrettaient justement le manque d’originalité des autres productions. Si le principe de “forger des clés” plutôt que de s’affronter jusqu’à la mort d’un des deux joueurs ne plaira pas forcément à tout le monde, la profondeur stratégique de KeyForge, ses decks uniques et ses superbes illustrations en font un jeu qui mérite le détour, ne serait-ce que par curiosité. On notera au passage que contrairement aux jeux de cartes à collectionner, il ne faut pas non plus investir des montants astronomiques pour se créer un deck puisqu’un seul deck suffit et que ceux sont vendus en magasin autour d’une dizaine d’euros.