Les Etats-Unis envisageraient de proposer une loi qui pourrait empêcher Huawei de produire ses smartphones. Après avoir accusé l’entreprise chinoise d’espionnage pour le compte du gouvernement chinois, puis avoir interdit les entreprises américaines de commercer avec Huawei, l’administration américaine pourrait bientôt imposer de nouvelles sanctions sur le géant chinois. Dans les faits, les reproches américains ne semblent pas avoir eu les effets escomptés puisque Huawei s’en est assez plutôt bien sorti l’année dernière. En 2019, l’équipementier chinois a expédié plus de smartphones qu’Apple. Il est toujours le premier fournisseur mondial d’équipements de réseaux, et ce, malgré les pressions américaines sur les autres pays. Quant à l’impossibilité de profiter pleinement d’Android et des Google Services, Huawei semble être sur la bonne voie pour proposer ses alternatives maison. Pour l’instant, l’entreprise chinoise poursuit son petit bout de chemin sans les États-Unis de son côté, mais cela pourrait bientôt en être autrement. Une loi pour annihiler Huawei L’administration américaine aurait rédigé une proposition de loi qui pourrait faire mal à Huawei. Comme beaucoup d’autres entreprises de smartphones, Huawei ne produit pas l’entièreté des composants de ses smartphones. Huawei fait notamment appel à une Taiwan Semiconductor Manufacturing Company (TSMC) pour produire ses processeurs. Selon Reuters, l’administration de Trump souhaiterait empêcher Huawei de récupérer ces puces fabriquées par TSMC sous prétexte que leur production fait appel à des équipements américains. Il s’agirait évidemment d’un coup dur, presque mortel même, pour Huawei qui ne serait pas en mesure d’assembler ses smartphones. Fabriquer des puces exige des installations, notamment des fonderies, que peu d’entreprises dans le domaine possèdent. Les États-Unis feraient pression sur TSMC pour empêcher l’envoi des puces à Huawei. Une rumeur qui court depuis le mois de novembre et qui pourrait s’avérer correcte selon les informations obtenues par Reuters. La proposition de l’administration de Trump vise avant tout à modifier une réglementation en vigueur ; la Foreign Direct Product Rule. Cette dernière consiste à obliger les entreprises étrangères qui utilisent des équipements de fabrication produits sur le sol américain à obtenir une licence du gouvernement américain avant d’expédier leurs marchandises. À l’heure actuelle, la réglementation à ce sujet concerne les produits qui contiennent 25% ou plus de composants d’origine américaine. Les États-Unis contrôlent l’exportation étrangère de ces produits. Le département du commerce souhaiterait diminuer ce seuil à 10%. Cela permettrait alors aux États-Unis d’avoir son mot à dire quant à l’exportation de produits fabriqués à l’étranger avec des composants d’origine américaine. Ainsi, les États-Unis pourraient contrôler l’exportation de puces vers Huawei puisque la fabrication de ces composants nécessite des équipements américains. Une loi qui affecterait les États-Unis Pour l’instant, la loi n’a pas encore été modifiée. Le Pentagone se montre assez fébrile, car tout cela pourrait impacter les investissements dans la recherche et le développement. À l’heure actuelle, aucune des parties n’a souhaité commenter la rumeur, mais il est indéniable que les États-Unis continuent de considérer Huawei comme un indésirable. Récemment encore, le département du commerce américain avait accusé Huawei de vol de secrets commerciaux.