C’est à l’occasion de la « Safer Internet Day“, journée mondiale pour un Internet plus sûr, que Child Focus s’est déplacé, destination le hall de la gare centrale à Bruxelles. Cette journée de sensibilisation est chapeautée par la Commission européenne. Cette année, la présidente d’honneur n’est autre que la Reine Paola, qui a eu l’occasion de découvrir ce projet le 30 janvier dans les locaux de Child Focus. Le thème de la campagne 2013 est « connecté ? Respectez ! ». Une phrase pleine de sens qui n’est pourtant pas toujours respectée. Comme nous l’explique Maryse Rolland, la porte-parole de Child Focus, « le but de cette journée n’est pas de faire d’Internet quelque chose d’anxiogène mais bien de conscientiser les jeunes sur leurs droits et devoirs en ligne, de promouvoir un usage sûr et responsable des technologies de l’information et de la communication ». Les écoles avoisinantes, mais également tous les enfants et les navetteurs sont invités à pénétrer dans un cube de 3m sur 3 représentant un ordinateur. A l’intérieur, plusieurs miroirs déformants sont installés. Le but ? Expliquer au public que sur Internet et sur les réseaux sociaux, tout peut être déformé : les images, les propos, les informations personnelles. Les apparences peuvent être trompeuses. Méfiance donc à ce que l’on poste sur soi-même ou sur les autres. « Une fois sur Internet, c’est très difficile de faire disparaître des données. Grâce à son influence, Child Focus peut essayer de faire supprimer des contenus, mais une fois téléchargés par d’autres internautes, il y a un risque qu’ils finissent par réapparaître un jour », précise Maryse Rolland. La liberté des uns s’arrête là où commence celle des autres … Les jeunes Belges âgés de 9 à 16 ans sont particulièrement actifs sur le web: 83% d’entre eux regardent des films, 75% s’informent, et 65% communiquent via les réseaux sociaux. Bien utilisé, Internet est un outil très positif qui leur permet de s’épanouir. Mais malheureusement, tous n’ont pas les notions de respect et de responsabilité nécessaires pour surfer en toute sécurité. Par exemple, 84% des jeunes de 13-14 ans ont un profil sur un réseau social, mais un quart d’entre eux ne sont pas sécurisés. « Ce sont des jeunes qui ignorent le principe du respect de la vie privée, du droit d’auteur ou du droit à l’image ». 11% des jeunes de 9 à 16 ans ont déjà rencontré une personne connue sur Internet en vrai. Selon Maryse Rolland,« il ne faut pas interdire aux jeunes de rencontrer ces personnes, mais il faut leur donner quelques conseils : toujours informer quelqu’un qu’une rencontre va avoir lieu, ne pas y aller seul, et privilégier les lieux publics ». « Je pense que les jeunes sont au courant des risques existants sur la toile, mais ils ont tendance à les oublier un peu une fois en ligne », ajoute-t-elle encore. « Au moins une fois par semaine, nous avons des jeunes filles qui ont voulu faire plaisir à leur petit ami en faisant des photos un peu dénudées et qui ont peur que ça se retrouve sur Internet ». Le sexting et le cyberharcèlement (insultes, usurpation d’identité, déformation d’image…) concernent plus de jeunes qu’on ne le pense (17% et 6%) et peuvent avoir un réel impact sur les plus jeunes notamment. D’où l’importance de cette journée. Plus de 30 activités sont organisées à travers le pays par les différents acteurs locaux. Parmi celles-ci, 150 bénévoles de Microsoft et de Belgacom, formés par Child Focus, animent des ateliers éducatifs dans 155 écoles primaires. Hasard ou non, cette journée coïncide également avec le 9ème anniversaire de Facebook … Emeline Berlier (st.)