Petit platformer indépendant qui avait fait sensation à sa sortie en 2019 sur PC, Horace débarque quatre ans plus tard sur consoles old-gen. A moins que vous ne soyez à l’affut de la moindre sortie de jeux indépendants sur PC, il y a fort à parier qu’Horace vous soit passé sous le nez lorsqu’il est sorti sur PC il y a déjà quatre ans. Développé par 505 Games, il s’agit d’un platformer old-school en pixel-art, avec du son 8-bits et un gameplay largement inspiré des Metroidvania, la violence en moins. Mais cette sortie sur consoles old-gen (la new-gen n’est pas concernée) vaut-elle réellement le coup ? Horace est un jeu qui s’adresse à tous les types de joueurs, de 7 à 77 ans. Il ne faut pas particulièrement être adepte des platformers pour s’y coller, même si les hardcores gamers fans de challenge trouveront là un titre plutôt reposant, sans prise de tête et davantage axé sur l’aventure et le scénario. Evoquons le scénario d’Horace justement, qui est plutôt original, quoiqu’un peu long au démarrage. Horace est un robot acheté par une riche famille anglaise. Le grand-père de la famille prend l’androïde sous son aile, jusqu’à son décès. Horace est alors désactivé, faute d’utilité, par ses nouveaux propriétaires. Seulement voilà, notre robot préféré se réveille après son long sommeil dans un monde post-apocalyptique, qu’il ne reconnaît plus, et se met à la recherche d’un but. Vous l’aurez compris, c’est vraiment à partir de son réveil que le jeu démarre. La première partie est lente, sert principalement de tutoriel, mais est bien trop longue. D’autant que les cinématiques, qui ne peuvent pas être passées, sont lassantes et inintéressantes. En revanche, une fois la deuxième partie entamée, c’est un réel plaisir de progresser dans le titre. Le jeu est bourré de références à la pop-culture, comme ici avec le film et la BO originale du film Halloween. D’autant que les développeurs ont été bougrement intelligents dans la conception de leur titre. D’une part, puisque le jeu est bourré de références au cinéma, aux jeux vidéo ou encore à la musique d’époque. Halloween : La Nuit des Masques, Final Fantasy, Pong, 2001: L’Odyssée de l’Espace, Aerosmith, Nintendo… De la première image du jeu aux crédits, tous les éléments du titre sont sujets à rendre hommage à un mythe de la pop-culture, tant et si bien que l’on s’amuse même à chercher le moindre easter egg caché dans les décors ou dans les personnages. Les personnages n’ont quant à eux pas eu le droit au même traitement de faveur. Certains sont vraiment inintéressants et évitables, tandis que les principaux, comme Horace, sont emplis d’humanité et d’émotion. À tel point que l’on se surprend parfois à laisser couler une petite larmichette tant le comportement de notre sympathique petit robot semble enfantin et naïf. Il laisse venir les petits malheurs qui lui font face, en ramasse plein la figure, mais continue malgré tout son petit bonhomme de chemin et de sourire. D’autres passages sont plus marrants et sympathiques, agrémentés de cet excellent humour britannique que l’on apprécie tant. D’autre part, c’est au niveau de son gameplay qu’Horace parvient sans difficulté à se démarquer des autres platformers, puisque tout au long de la quinzaine d’heures de jeu, ce sont une multitude de mini-jeux faisant référence à des jeux cultes que nous avons affaire. Au-delà du simple jeu de plateforme nous demandant de progresser dans des niveaux et d’éviter les différents dangers du monde qui nous entoure, 505 Games est parvenu à nous proposer un titre qui tient le joueur en haleine sur la durée sans jamais réellement le lasser. Avec des commandes ultra-accessibles, Horace est facile à prendre en main. Son aventure plaira d’ailleurs autant aux petits qu’aux plus grands. La mission principale du petit robot sera de collecter des ordures, comme le lui avait demandé son maître avant son décès. Mais tout en ayant le devoir de récolter le million de déchets, Horace va passer par des parties à Pong, la mission de sauver quelqu’un dans le temps imparti, des pièces dans lesquelles progresser tout en faisant face à l’apesanteur… À aucun moment nous n’avons l’impression d’assister deux fois à la même mission, et c’est là qu’est la force du titre. La quinzaine d’heures de jeu (ce qui est très correct pour un titre vendu 15€) passe une vitesse telle qu’on ne se rend vraiment pas compte. Nous précisions plus haut que le titre est accessible aussi bien aux tous petits qu’aux plus âgés. En effet, Horace nous propose de parcourir des environnements dans lesquels les dangers sont ultra-nombreux, mais dans lesquels la mort n’est heureusement pas fatale, puisque l’on réapparaît presque instantanément au même endroit. On prend rapidement les commandes en main en sautant et en courant et puis c’est tout. Rien de réellement exigeant ni de très compliqué donc. Si le gameplay est facile à prendre en main, on regrettera que le jeu ne propose pas de version française. Il s’adresse indéniablement aux plus petits comme aux adultes, mais Horace ne dispose que d’une VOST qui pourra très certainement en rebuter certains. Le doublage anglais est excellent, là n’est pas le souci, mais ceux qui ont du mal à jouer et à lire des sous-titres en même temps ou qui n’apprécient pas de parcourir un titre en anglais le verront d’un mauvais œil. De manière très habile, les développeurs parviennent constamment à renouveler le gameplay. Visuellement, 505 Games ont fait le pari des décors cubiques et textures simplistes avec du pixel art. Un choix récurrent que font les développeurs indépendants, et qui fait souvent mouche. Ici, l’ambiance, le scénario et le gameplay d’Horace s’accordent magistralement bien au pixel art. Les environnements ne sont pas vraiment variés au sein d’un même niveau, mais les développeurs ont réussi à nous proposer des pixels tantôt colorés, tantôt plus sombres lorsqu’on passe à la partie post-apocalyptique. Concernant la bande sonore, le résultat est plus mitigé. Un excellent travail a été opéré par le compositeur pour revisiter de nombreux morceaux cultes du cinéma ou de la musique classique en 8-bit, comme la Sonate au Clair de Lune de Beethoven, le thème de Mission Impossible ou la musique culte de 2001: L’Odyssée de l’Espace. C’est donc là un très bon point pour les développeurs d’Horace. En revanche, la voix-off du robot, Horace, est agaçante au plus haut point. Ne pouvant pas passer les cinématiques, nous sommes obligés de nous farcir les longs monologues du petit robot et sa voix éreintante… Conclusion La mission des développeurs de 505 Games était de nous proposer un platformer touchant et amusant, accessible à tous avec un gameplay facile à prendre en main et varié. Indéniablement, le pari est relevé haut la main avec Horace, qui nous aura ô combien plu. D’une part au niveau du gameplay, qui ne cesse de se renouveler. De plateformes à des mini-jeux de course en passant par des casse-têtes à résoudre, Horace ne cesse de nous surprendre. La surprise est également constante au niveau des références. Qu’elles soient sonores, avec des musiques cultes de films ou de jeux revisitées en 8-bit, ou visuelles, comme l’hommage rendu à Halloween, ces références se comptent par plusieurs dizaines et sont omniprésentes tout au long de la quinzaine d’heures de jeu. Si ces graphismes pixelisées sont très jolis et plaisants, on regrettera que la bande sonore n’ait pas subi le même traitement de faveur et que la voix off soit tout simplement insupportable. Heureusement, l’aventure d’Horace, touchante en bien des points, aura contrebalancé le tout et joué en la faveur du titre. Alors si vous voulez un petit platformer metroidvania sympa, sans prise de tête, et sur lequel passer un bon moment, foncez sans hésiter sur Horace !