Crédits : AFP

Les influenceurs ont un bilan carbone 100 fois plus élevé que vous

Entre voyages et surconsommation, le mode de vie prôné par certains influenceurs est loin de produire un bilan carbone exemplaire. Celui-ci s’avère même catastrophique lorsque l’on s’intéresse à l’impact de leurs publications sur le climat.

Que ce soit pour la qualité douteuse de certains produits, ou pour leur habileté à s’expatrier pour éviter les impôts, les influenceurs font régulièrement parler d’eux. Et cette fois-ci, il est question du climat. En effet, une étude de Footsprint, une agence dédiée au numérique, et de 1000heads, spécialisée dans l’analyse de données, révèle l’empreinte carbone numérique de certains influenceurs. Bilan des courses, les résultats sont affolants.

Il convient de préciser que l’enquête de Footsprint et 1000heads s’appuie des comptes d’influenceurs existants, mais définit un profil imaginaire. Le profil en question, Clara, possède trois millions d’abonnés, répartis entre YouTube, TikTok et Instagram. Avec, en moyenne, une quinzaine d’heures de contenus publiés par an et 345 millions de vues, Clara émet environ 1 072 tonnes de CO2 chaque année. Soit, l’équivalent 468 allers-retours Paris-New York. Pour rappel, nous parlons ici uniquement de l’empreinte carbone numérique. À titre de comparaison, le Bureau fédéral du Plan (BFP) estime que le bilan carbone total des Belges s’élève en moyenne à 10,1 tonnes par an et par habitant…

La question d’une influence responsable

Au-delà du cas fictif que représente Clara, les chiffres restent révélateurs de l’ampleur du problème. L’impact des influenceurs est, en effet, non négligeable, mais ces chiffres alarmants ne sont pourtant pas de leur seul fait. « Il y a une responsabilité collective à adopter. Que ça soit pour les annonceurs qui s’appuient sur le numérique, les créateurs et créatrices de contenus mais également leur communauté », indique Élisa Boivin, fondatrice de Footsprint. Ce qu’il faut comprendre, c’est que la production et le stockage de ces contenus ne suffisent pas à tout expliquer. Ainsi, chaque fois que le contenu transite vers un terminal privé, de l’énergie est consommée. En d’autres termes, les abonnés participent à cette empreinte carbone numérique désastreuse.

À noter que l’étude ne cherche pas à dénoncer, mais à conscientiser. D’ailleurs, les auteurs suggèrent même plusieurs pistes pour redresser la barre. Concrètement, cela passe par des mesures simples, comme réduire la longueur de vidéos. En effet, une vidéo de 10 minutes réduit l’empreinte carbone de 44%, par rapport à une vidéo de 17 minutes. Ce qui signifie 418 tonnes de CO2 en moins. De la même manière, prioriser le Wi-Fi à la 4G et lire les vidéos en 480p plutôt qu’en 1 080p permet de réduire les émissions de moitié.

En définitive, Élisa Boivin explique que l’important est que « les créateurs et créatrices prennent en considération cette pollution numérique ». À l’heure où certains sont parfois plus influents que certains politiques, il est peut-être bien temps pour eux de véhiculer ce message. Reste encore à les convaincre.

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