Crédits : AFP

WhatsApp menace de quitter le Royaume-Uni

Le Online Safety Bill du Royaume-Uni met les services de messagerie à cran. Après Signal, c’est au tour de WhatsApp d’affirmer que l’application est prête à quitter le pays.

Le responsable de WhatsApp, Will Cathcart, s’est montré très clair : l’application de messagerie quittera le Royaume-Uni si elle était contrainte d’affaiblir ses normes de sécurité dans le cadre du Online Safety Bill. Le projet de loi sur la sécurité en ligne cristallise les tensions entre les services de messagerie et le gouvernement britannique.

Face à plusieurs médias, dont le Guardian, Will Cathcart a affirmé que l’Online Safety Bill pourrait établir un dangereux précédent pour une démocratie.

Diminuer le cryptage pour scanner les messages

Concrètement, WhatsApp s’inquiète des implications du projet de loi. En effet, celui-ci obligerait les services de messagerie à mettre en place une « technologie accréditée » pour analyser le contenu des conversations des utilisateurs. Notamment, afin d’identifier les émetteurs, et destinataires, de contenus pédopornographiques. Si l’intention est noble, le problème vient de la confidentialité. Ainsi, plusieurs chercheurs en sécurité indiquent que cet outil nécessite de briser le cryptage de bout en bout. Une sécurité évidemment chère à WhatsApp et bien d’autres.

Avant WhatsApp, c’est d’ailleurs la présidente de Signal, Meredith Whittaker, qui a déclaré que l’application « quitterait le Royaume-Uni à 100 % plutôt que d’ébranler la confiance que les gens placent en nous pour fournir un moyen de communication vraiment privé ». La protection des conversations privées est un sujet véritablement sensible pour l’ensemble des services de messagerie. D’autant plus à une époque où les utilisateurs placent régulièrement la confidentialité au centre de leurs priorités.

Apple s’est d’ailleurs déjà cassé les dents sur cette thématique. En effet, la marque avait suggéré, en 2021, le scan des messages de ses utilisateurs. Face à la levée de bouclier, la firme avait finalement reculé. Reste à voir si les menaces de WhatsApp auront un quelconque effet. Dans le cas contraire, l’application pourrait donc bien se séparer de 2% de ses utilisateurs.

_
Suivez Geeko sur Facebook, Youtube et Instagram pour ne rien rater de l'actu, des tests et bons plans.