Plusieurs sites pornographiques seront bientôt contraints d’intégrer un dispositif de contrôle de la majorité. Mis au point par l’Arcom et la Cnil, le certificat devrait être anonyme. C’est confirmé. La France s’apprête à bloquer l’accès aux sites pornographiques pour protéger les mineurs. « C’est la fin de l’accès aux sites pornographiques pour nos enfants », a confirmé le ministre délégué chargé de la transition numérique et des télécommunications, Jean-Noël Barrot, au Parisien. Techniquement, le Code pénal interdit déjà l’accès à ce type de contenus aux mineurs. Et la loi du 30 juillet 2020 oblige les plateformes à demander plus qu’une déclaration sur l’honneur pour valider sa majorité. Cependant, dans les faits, la loi s’applique très rarement. Tout simplement parce qu’il n’existe aucune solution pour vérifier l’âge véritable des internautes. Du moins, il n’en existait pas. Car c’est précisément là que l’Hexagone frappe un grand coup. Bientôt, l’accès à ces sites sera conditionné à un dispositif de certification de l’âge. Procédure anonyme En effet, l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom) et la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil) travaillent depuis longtemps sur un tel dispositif. Le tout, en concertation avec les cabinets du ministre délégué Jean-Noël Barrot et de la secrétaire d’État chargée de l’Enfance, Charlotte Caubel. « La France sera le premier pays du monde à proposer une solution comme celle-là », affirme Jean-Noël Barrot. Globalement, le ministre reste vague quant au fonctionnement de la solution. Néanmoins, cette attestation devrait permettre aux internautes de prouver leur identité, et donc leur âge, tout en conservant leur anonymat. Selon Le Parisien, il est possible que le processus implique les opérateurs télécoms dans la manœuvre. Notamment, s’il s’agit de passer par une application d’authentification qui fait appel à un tiers. Dernier point important, la certification devrait entrer en vigueur dès le mois de septembre 2023. « Les sites devront s’y conformer sous peine de voir la diffusion interdite sur le territoire national », assène Jean-Noël Barrot. Reste à déterminer si la mise en place de cette attestation sera réellement efficace, ou s’il ne s’agit que d’une nouvelle chimère.