L’Union européenne veut réformer le processus de fabrication des batteries pour en faire une industrie plus durable. En 2020, la Commission européenne dépose une proposition pour rendre les batteries qui circulent sur son territoire « plus durables, plus circulaires et plus sûres ». Deux ans plus tard, le Parlement européen et le Conseil de l’Union européenne (UE) viennent de conclure un accord provisoire qui porte sur le texte. Lequel prévoit, entre autres, d’agir sur la fabrication et le recyclage des batteries. Réutilisation des batteries Dans les faits, la Commission européenne espère une application du nouveau règlement à partir de 2024. Une fois en vigueur, celui-ci fixera un objectif de recyclage de 65%, contre 45% actuellement, pour les batteries d’ici à 2025. Précision importante : toutes les batteries sont concernées. Aussi bien les batteries dites portables (smartphones, appareils photos…), que les batteries des véhicules (voitures, trottinettes, vélos…). Le texte propose un taux de recyclage de 63% des batteries portables d’ici à 2028 et de 51% pour les batteries des moyens de transport. Des pourcentages qui devront monter respectivement à 73% et 61% en 2031. La collecte de ces batteries servira avant tout au recyclage des matières premières. Le cuivre, le cobalt, le nickel, le plomb et, bien sûr, le lithium. Le tout étant que ce recyclage permette de revaloriser les métaux rares. Autrement dit, de les réutiliser. L’UE vise les 90% de récupération pour les quatre premiers, en 2025, et souhaite atteindre les 50% pour le lithium d’ici à 2027. Sur ce dernier point, toutefois, le texte envisage une conversion à 80% d’ici à 2031. Encadrer le processus de fabrication L’objectif premier de ce recyclage est évidemment de créer du neuf avec du vieux. Selon la Commission, « la demande de batteries augmente rapidement et devrait être multipliée par 14 d’ici 2030, l’UE représentant potentiellement 17 % de cette demande. Cette croissance exponentielle de la demande de batteries entraînera une augmentation proportionnelle de la demande de matières premières, d’où la nécessité de réduire au minimum leur incidence sur l’environnement ». Pour la parenthèse, l’électrification des transports est en grande partie responsable de cette hausse des besoins. À terme, l’Union européenne souhaite donc que la majorité des batteries qui circulent sur son sol soient conçues à partir de métaux recyclés. Chose qu’elle compte bien contrôler. Néanmoins, le texte s’intéresse aussi de très près à l’extraction des minéraux. En effet, lorsque le nouveau règlement sera d’application, l’UE sonnera la fin de la récréation. Ainsi, toutes les entreprises qui veulent vendre des batteries sur le marché intérieur de l’Union européenne « devront démontrer que les matériaux utilisés pour leur fabrication ont été obtenus de manière responsable », indique la Commission. Manière d’atténuer un tant soit peu la pollution engendrée par l’industrie.