Lancé il y a deux ans à l’état d’early access, Grounded avait été très critiqué pour son contenu famélique. Deux ans plus tard, le studio Obsidian nous livre finalement la version finale de son jeu. Connu pour son travail sur Fallout New-Vegas plus récemment sur The Outer Worlds, le studio Obsidian avait surpris tout le monde en dévoilant en 2020 un curieux nouveau jeu d’aventure coopératif baptisé Grounded. Lancé quasi immédiatement en accès anticipé, le titre était parvenu à trouver son public, malgré un contenu très léger à sa sortie. Porté par le Xbox GamePass, Grounded a depuis lors beaucoup grandi, au fil des mises à jour, jusqu’à la sortie de sa version finale il y a quelques semaines. L’occasion de faire le point sur ce jeu à part. Votre première construction ressemblera à un fortin. Mais Grounded, c’est quoi au juste ? Beaucoup de joueurs ont fait l’erreur de comparer Grounded à Minecraft. Certes, les deux titres permettront de réaliser des constructions en récupérant des matériaux dans le monde qui les entoure. Mais la comparaison s’arrête là. Tout d’abord, parce que contrairement à Minecraft, le monde de Grounded n’est pas généré de façon procédurale – et cela change absolument tout dans la façon d’explorer son univers. Les développeurs ont pris soin de développer différents biomes qui sont connectés les uns aux autres dans un univers étonnamment réaliste. Pas de gros pixels ici, ni d’épouvantails, mais un univers cartoonesque qui s’inspire assez ouvertement du film “Chéri chez rétréci les gosses”. Dans Grounded, vous plongerez en effet dans l’univers de l’infiniment petit. Dans la peau d’un gamin et de sa bande de potes rétrécis, il faudra apprendre à survivre dans un jardin, où chaque insecte devient un potentiel prédateur. Vous pourrez planer pour atteindre une position distante. Grounded se présente donc comme un curieux mélange de jeu de survie/craft à la Minecraft, un jeu d’aventure coopératif à la Halo, dans lequel 2 à 4 joueurs coopèrent pour affronter des ennemis, un RPG en open world, finalement pas si différent d’un Elder Scrolls avec son équipement upgradable, et un FPS, car oui, le jeu se joue principalement à la première personne et s’il comprend des phases de combat au corps à corps, il comprend aussi des séquences de “tir” avec diverses armes longue portée comme un arc ou une arbalète. Vous l’aurez compris, Grounded, c’est avant tout un jeu d’aventure, qui se joue de préférence à plusieurs entre potes – car malheureusement il n’y a pas ici de matchmaking, ce qui est en soi logique car les sessions de jeu sont longues et le concept ne fonctionnerait probablement pas avec des inconnus. Largués dans ce vaste monde ouvert, il faudra se fabriquer un abri, se nourrir, boire, s’armer et partir à l’aventure. La force du jeu, c’est son incroyable monde ouvert qui regorge de biomes à explorer, de secrets et trésors à découvrir, d’aventures inoubliables à vivre et de créatures à affronter. Au début de l’aventure, vous souffrirez certainement. Il faudra comprendre les mécanismes du jeu, accepter la mort, accepter l’échec aussi face à des araignées gigantesques qui ne feront qu’une bouchée de vous… Après quelques heures de jeu, avec un meilleur équipement, vous commencerez à tenir tête à certains ennemis, pour devenir une véritable machine à tuer dans le endgame. Il sera préférable d’y jouer à plusieurs entre amis. S’il y a deux ans, le contenu du jeu était très léger, Grounded propose aujourd’hui un univers très vaste à explorer, avec plus d’une trentaine de créatures différentes à affronter, une demi-douzaine de boss et plus d’une vingtaine de biomes différents. A ce sujet, difficile de ne pas s’emmouracher des micro-environnements parcourus, du “bac à sable” dans lequel il ne faudra pas rester trop exposé au soleil pour éviter de griller – littéralement ! – et il faudra explorer les galeries des fourmillons aux profondeurs du lac, qui regorge de trésors à découvrir, mais également de laboratoires top-secrets. Car dans ce vaste monde ouvert, vous devrez lever progressivement le voile sur ce qui vous est arrivé, en explorant des laboratoires top-secrets _ des simili-donjons – qui regorgent de trésors, documents, ressources et sont généralement également synonymes de combats de boss. Si l’aventure principale peut se boucler en 20 à 30 heures de jeu, il faudra aller bien au-delà des 100 heures de jeu pour finir à 100% l’aventure, en recensant toutes les espèces du jardin, finissant tous les “donjons” et en découvrant surtout les centaines de collectibles cachés aux quatre coins de la carte. Les boss sont particulièrement coriaces. Ici, la “broodmother”, premier boss du jeu. En deux ans, la petite équipe de développeurs qui planchait sur ce projet est parvenue à faire d’un petit jeu de survie indépendant l’un des meilleurs RPG coopératifs jamais créés. Et c’est peu dire, car si Grounded reste un jeu à “petit budget”, il n’a rien à envier à un colosse comme Sea of Thieves ou Fallout. Tout n’est certes pas parfait : comme dans les autres jeux du genre, on retrouve ça et là encore quelques bugs, le système de construction est plus limité que dans d’autres jeux de crafting et le endgame est aujourd’hui encore assez pauvre. Ceci étant dit, le suivi du jeu a été irréprochable depuis le début, avec des mises à jour massives qui ont apporté un paquet de nouveautés à chaque fois. Et bien que le titre soit aujourd’hui sorti d’accès anticipé, les développeurs ont déjà annoncé une première mise à jour qui apportera quelques correctifs et introduira quelques petites nouveautés aussi. Autrement dit, oui le endgame est limité, mais le jeu devrait continuer à évoluer au fil des mois… Ne vous fiez pas à leur côté tendre, les cloportes deviennent de véritables machines de guerre quand vous les attaquez ! Pour revenir sur le craft, on notera que le système est plutôt bien pensé puisqu’il faudra ici découvrir de nouveaux éléments de crafting, que vous récolterez dans la nature ou sur la carcasse des créatures terrassées. En les analysant, vous débloquerez de nouveaux “blueprints” qui vous permettront de créer divers objets, armes, accessoires ou bâtiments. On dénombre plus d’une cinquantaine d’armes différentes, des tas d’accessoires qui vont des palmes de plongée au masque à gaz en passant par la tyrolienne, des constructions basiques en brins d’herbes, d’autres beaucoup plus complexes en tuiles de champignons… Les développeurs ont laissé libre cours à leur imagination et de façon générale, il y a de quoi s’amuser avec tous ces objets à fabriquer. Chacun d’eux a au passage un “niveau” différent, ce qui signifie qu’il faudra continuellement améliorer son arsenal pour pouvoir affronter des créatures plus puissantes et ainsi progresser… Le système de jeu rappelle ainsi souvent celui des bons vieux RPG… Mais là où Grounded impressionne le plus, c’est sans l’ombre d’un doute au niveau de l’immensité de son territoire, et du fait que quatre joueurs peuvent l’explorer librement et de façon totalement autonome. Les décors s’étendent à perte de vue et regorgent de détails à observer. A plusieurs centaines de centimètres, il est possible d’espionner des insectes qui vaguent à leurs occupations. Les joueurs pourront donc se partager des tâches et agir simultanément à plusieurs endroits de la carte. Sur le plan technique aussi, Grounded impressionne. Visuellement, le jeu est irréprochable. La direction artistique est superbe, les décors sont variés et très colorés, l’univers charmant, les modélisations soignées. Ca ne sent certes pas à 100% la nouvelle génération – logique puisqu’il s’agit d’un jeu cross-gen – mais ça n’en reste pas moins très joli et surtout parfaitement optimisé (fluidité exemplaire et affichage longue distance des détails). Bref, si vous cherchiez un jeu pour occuper vos longues soirées d’hiver entre potes, le voilà tout trouvé! Et si vous n’avez pas l’envie de débourser les 39,99€ qu’il coûte, sachez que le titre est intégré au Gamepass. Conclusion Quelque part à mi-chemin entre un Elder Scrolls pour son côté RPG, un Halo pour son mode coopératif et un Minecraft pour son système de construction, Grounded est le jeu idéal pour passer de longues soirées entre potes à explorer un univers plein de charme. Dans la peau d’un gamin rétréci à la taille d’une fourmi, le joueur sera amené à explorer un gigantesque jardin qui regorge de secrets mais également de dangers. Car ici, la moindre coccinelle, fourmi ou araignée croisée peut vous terrasser. Terriblement addictif avec son système de jeu qui le rapproche d’un RPG, Grounded brille dans l’originalité de son univers, la diversité de ses biomes et la richesse de son gameplay. S’il ne proposait qu’un contenu très léger à sa sortie en early access en 2020, le jeu d’Obsidian propose aujourd’hui un contenu costaud. De quoi vous tenir scotché à votre pad entre 50 et 100 heures de jeu, facilement. Et à condition que vous preniez quelques heures pour en maîtriser les mécanismes, voici probablement l’une des expériences de jeu les plus grisantes de ces dernières années!