La démocratisation de la vérification a donné lieu à tous les excès sur le réseau. Depuis qu’il a racheté Twitter, Elon Musk enchaîne les annonces. Le milliardaire l’a dit et redit : il veut réformer le réseau. Parmi les changements à venir, il en est un qui concerne directement la vérification. Autrement dit, la pastille bleue qui authentifie un compte. Ainsi, le nouveau propriétaire de Twitter veut mettre à l’exclusivité de la fonctionnalité et la rendre accessible à tous. Pour rappel, la vérification dépendait jusqu’ici uniquement des équipes Twitter. Les utilisateurs pouvaient déposer une demande, mais la plateforme avait le dernier mot. Or, obsédé par l’idée de rendre Twitter rentable, Elon Musk a déclaré que la nouvelle vérification serait incluse dans l’abonnement Twitter Blue. En d’autres termes, n’importe quel utilisateur peut obtenir le précieux sésame en échange de huit euros par mois. Seulement, voilà. Dans son empressement, le milliardaire a négligé un détail d’importance. La communauté de Twitter étant ce qu’elle est, les comptes parodiques se sont multipliés dans les heures qui ont suivi le lancement de la fonctionnalité. De Nintendo à Pepsi, en passant par Elon Musk lui-même. Rares sont les entreprises et les personnalités à y avoir échappées. Des blagues coûteuses Bien que ces détournements prêtent à sourire, ils posent quand même deux gros problèmes. Le premier, c’est qu’il complique énormément la tâche des utilisateurs qui recherchent un profil particulier. Distinguer le vrai du faux quand tout le monde peut être tout le monde relève de l’aiguille et de la botte de foin. Le deuxième problème, lui, découle du premier. En effet, il est facile de se faire avoir par des comptes qui ne se différencient de l’original que par leur identifiant «@». Là où cela devient problématique, c’est quand ces comptes parodiques ont des répercussions qui dépassent le cadre de la simple blague. C’est précisément ce qui est arrivé à l’entreprise américaine Eli Lilly and Company. Ainsi, un compte parodique du groupe pharmaceutique a annoncé, le 11 novembre dernier, que l’insuline était désormais gratuite. Il n’en fallait pas plus pour que les choses s’enveniment. En l’espace de quelques heures, la valeur de l’entreprise a chuté de 16 milliards de dollars et Twitter Blue en est indirectement responsable. Ceci n’est qu’un exemple parmi d’autres, mais il illustre parfaitement pourquoi Elon Musk s’est empressé de retirer sa nouvelle vérification. Sans contrôle, à une époque où les informations circulent avant tout sur les réseaux sociaux, l’abonnement était une bombe à retardement. Pour autant, le milliardaire ne fait pas une croix dessus, puisque la fonctionnalité sera relancée le 29 novembre, mais travaille sur une solution au problème. Laquelle pourrait être sa fameuse double vérification, la pastille grise qui indique « officiel » et que seul Twitter peut accorder. Ce qui nous pousse d’ailleurs à nous interroger sur l’utilité de la vérification standard…