Crédits : ANIRUDH / Unsplash

Des globules rouges artificiels transférés pour la première fois

Le sang artificiel est encore loin, mais l’essai clinique en cours pourrait permettre de sauver plusieurs milliers de vies.

Une équipe de chercheurs britanniques vient de lancer un essai clinique pour la transfusion de globules rouges artificiels. Mené conjointement par cinq instituts différents, le projet RESTORE est une première mondiale.

Améliorer les traitements

Dans un premier temps, les chercheurs se sont penchés sur la fabrication des globules rouges. Un processus qui a nécessité le prélèvement de cellules souches sur deux donneurs. L’équipe a ensuite cultivé ces cellules en laboratoire avant de les transfuser aux volontaires de l’essai. Si celui-ci est concluant, cela pourrait signifier une petite révolution dans le monde des transfusions. Aussi bien pour les personnes qui souffrent de troubles du sang, que pour celles qui possèdent un groupe sanguin rare.

En marge de l’essai, le professeur de médecine et hématologue consultant à l’université de Cambridge Cedric Ghevaert a d’ailleurs déclaré : « Nous espérons que nos globules rouges, cultivés en laboratoire, dureront plus longtemps que ceux provenant de donneurs de sang. Si notre essai est concluant, cela signifiera que les patients qui ont besoin de transfusions sanguines régulières auront besoin de moins de transfusions à l’avenir. Ce qui contribuera à transformer leurs soins ».

Autrement dit, tout l’intérêt de cette technique réside dans l’amélioration de la durabilité des cellules. En effet, les cellules artificielles transférées sont « neuves », tandis qu’une transfusion classique contient des globules rouges d’âges plus variés. Or, la réduction des transfusions sanguines est un enjeu clé pour les patients qui en ont besoin. Pour la simple et bonne raison que la multiplication de ce type de traitement provoque une surcharge en fer et peut entraîner de sérieuses complications. Améliorer le système, c’est donc aussi améliorer la qualité de vie des malades.

Dans un futur lointain

Cependant, cette découverte ne signifie pas la fin des problèmes. Les chercheurs soulignent que cet essai n’est que la première étape d’un très long processus. À terme, ces cellules artificielles seront utilisées pour un certain nombre de patients. Toutefois, reproduire du sang humain est d’une extrême complexité et il est, en conséquence, très peu probable de voir surgir des usines de production de sang artificiel dans les prochaines années. En d’autres termes, les scientifiques encouragent toujours le don de sang.

Pour le moment, deux volontaires ont été transfusés avec les cellules cultivées en laboratoire. L’équipe précise qu’aucun effet secondaire indésirable n’est à signaler. Dans les prochains mois, une dizaine d’autres personnes vont recevoir deux transfusions à quatre mois d’intervalle, pour une dose équivalente à une cuillère à café. Ceci, afin de déterminer si, oui ou non, les jeunes globules rouges fabriqués en laboratoire durent plus longtemps que les cellules fabriquées dans le corps.

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