Le géant de l’e-commerce misera sur le local et le durable pour séduire les consommateurs belges. Souvent critiquée pour ses conditions de travail dramatiques aux Etats-Unis, sa politique tarifaire très agressive et sa gestion parfois désastreuse des stocks, Amazon entend présenter un tout autre visage aux consommateurs belges. Le géant de l’e-commerce s’est implanté en Belgique cette année. Avec plus de 150 salariés à Bruxelles et 50 à Anvers, la ville choisie pour la gestion de ses stocks, Amazon voit grand. Très grand même puisque l’entreprise américaine entend développer le commerce local en permettant à une multitude de petits acteurs locaux de se lancer à l’international. Car si l’ouverture d’Amazon.com.be, son nouveau portail totalement belge, est un petit événement en soi pour les consommateurs belges, il ouvre de nouvelles possibilités aux entreprises également, qui pourront utiliser l’infrastructure d’Amazon pour vendre leurs produits aux consommateurs belges mais également à l’étranger. “L’arrivée d’Amazon en Belgique ouvre les portes pour de nouveaux marchés aux entreprises locales” nous a expliqué Eva Faict, la Country Manager d’Amazon Belgique, lors d’un entretien exclusif. Traditionnellement, se lancer à l’international représente un énorme défi pour une PME. Amazon simplifie considérablement le processus. Une fois inscrits sur le site, les vendeurs locaux peuvent simplement cocher les pays dans lesquels ils sont disposés à livrer. “On fait en sorte que tout soit beaucoup plus facile pour eux.” Sur son nouveau portail belge, le géant de l’e-commerce a inauguré une section “marques belges” dans laquelle on retrouve toute une série de spécialités et de produits made in Belgium, désormais exportables également à l’étranger par le biais de la plate-forme d’e-commerce. On y retrouve des marques comme Edgar Cooper, Côté d’Or, Kambukka ou encore Serax. Amazon veut ainsi se positionner comme un moteur pour le commerce local. Autre ambition de la division belge : se débarrasser de l’image ultra-consumériste portée par sa maison mère. La filiale belge rappelle que depuis 2015, Amazon a réduit de plus de 38% le poids des emballages et pratiquement totalement proscrit le plastique. Les coussins d’air en plastique ont par exemple été remplacés par du rembourrage en papier 100% recyclé. En Belgique, plus que nulle part ailleurs, le géant de l’e-commerce entend s’appuyer sur des emballages 100% recyclés pour présenter une image plus jeune. Et puis bien sûr il y a la promesse de la plus grosse boutique en ligne de la planète, avec un accès instantané à plus de 180 millions de produits, dont 4 millions livrables en moins de 24h, avec des options de paiement “locales” également, comme Bancontact. Quant à la communication, la branche belge d’Amazon entend là aussi surfer sur le local, avec des promotions inédites pour des fêtes typiquement belges comme la Saint Nicolas. Si l’arrivée d’Amazon sur le marché de l’e-commerce belge inquiète les acteurs locaux, nul doute que l’entreprise pourrait également avoir un effet de levier sur le secteur tout entier. Si la Belgique est l’un des pays au PIB les plus élevés d’Europe, elle reste à la traîne dans le domaine de l’e-commerce. Le Belge dépense peu en ligne. L’arrivée d’un grand nom de l’e-commerce pourrait donc amener de nouveaux consommateurs à se tourner vers Internet pour faire leur shopping.