Le studio français Spiders Games – auteur de l’excellent GreedFall -, nous revient déjà avec un nouveau projet très ambitieux. Cette fois, le studio nous livre son premier “Souls-like”. Un titre qui reste toutefois accessible au grand public, et qui a le mérite de se démarquer des autres titres du genre au niveau de son univers… Spiders Games n’en est pas à son coup d’essai. Depuis Faery: Legends of Avalon, le studio français a multiplié les succès. Bound by Flame et The Technomancer avaient déjà montré un réel potentiel. Ce n’est toutefois qu’avec GreedFall que le studio a pris son envol, signant sa plus belle réussite. Il nous revient aujourd’hui avec un jeu sensiblement différent, puisqu’il abandonne l’action RPG pour nous proposer cette fois un titre qui lorgne davantage du côté du Souls-like. L’ambiance du jeu est particulièrement soignée. L’histoire du jeu nous faire parcourir le Paris du dix-huitième siècle. En 1789, la révolte a été stoppée par les armées du roi. Celui-ci a créé une armée d’automates qui a mâté la révolution. Devenus incontrôlables, ceux-ci massacrent tout sur leur chemin, mettant à feu et à sang la capitale française. Dans la peau d’Aegis, la garde du corps de la reine, le joueur devra partir enquêter sur les agissements du roi en parcourant un Paris infesté d’automates sanguinaires… D’entrée de jeu, Steelrising frappe fort avec un univers graphique très riche et un contexte peu exploré dans l’histoire des jeux vidéo. Jamais la ville de Paris n’avait été aussi joliment représentée dans un jeu. Si, visuellement, le titre n’a pas vraiment l’apparence d’un titre new-gen, il n’en reste pas moins joli et propose de très jolis panoramas de la ville lumière. De Montmartre au palais royal. La superbe direction artistique donne également une personnalité unique au jeu. Il est également possible de s’infiltrer discrètement dans le dos de l’ennemi. Vous ne pourrez toutefois pas explorer le Paris du 19ème siècle librement. Pas d’open-world à l’horizon, comme nous l’avons spécifié, il s’agit d’un souls-like qui n’offre que peu de liberté au niveau de l’action. Les niveaux du jeu sont très dirigistes et il s’agit sans doute de la principale critique que l’on fera au titre de Spiders. Car il faut bien l’avouer, pour un premier essai, Steelrising est une belle réussite. Plus proche d’un Bloodborne que d’un Dark Souls, Steelrising reprend tous les codes du genre : du gain d’expérience constant qui permet d’améliorer progressivement son personnage à l’amélioration de l’équipement et de ses compétences, en passant par ses combats intenses, ses boss et mini-boss, son système d’esquive, indispensable pour survivre, et, surtout, la mort punitive, qui vous dépouille à chaque fois de l’expérience acquise – qui peut toutefois être récupérée lors du prochain run à travers le niveau, lorsque vous retrouvez votre dépouille, tout s’inspire assez ouvertement des jeux de FromSoftware. Il est possible d’améliorer son armement et ses compétences. La formule est bien sûr très scolaire et il est vrai que dans le fond, Spiders ne prend pas de gros risques. Ceci étant dit, quelques éléments nouveaux sont de la partie. Tout d’abord, au niveau du gameplay, Steelrising se montre plus accessible que son modèle, moins extrême dans sa difficulté et surtout plus énergique dans ses combats. Notre automate se déplace rapidement, virevolte dans les airs et est capable d’échapper à un coup d’un seul bond. Quelques petites innovations sont également à compter dans le gameplay, comme un grappin qui permet d’accéder à des zones de jeu en hauteur, le carrosse, principalement utilisé pour passer d’une zone de jeu à l’autre, mais qui peut aussi être utilisé pour améliorer son équipement et sauvegarder la partie, des passages secrets à découvrir… De par cette approche, Steelrising se veut plus vertical que ses modèles. Niveau gameplay, comme nous l’avons dit, il est également plus nerveux, avec des combats plus intenses face à des ennemis de différents types qui se montrent très agressifs. Comme dans un Dark Souls, il faudra parer les coups, ou les éviter avec un bon timing. Si chaque coup reçu fait très mal (3 coups suffisent à vous mettre au tapis pour de bon), le jeu se montre assez généreux au niveau des potions de soin et de l’expérience. Assez en tout cas pour faire évoluer rapidement votre personnage. Le titre est également plus accessible qu’un Souls-like classique. Vous allez mourir mais clairement pas souffrir autant que dans un jeu de FromSoftware! Il faudra apprendre le bon timing. Pour les débutants, Spiders a également ajouté un mode assistance, un outil “créé pour laisser aux joueurs la main sur plusieurs paramètres et leur permettre de vaincre un ennemi frustrant” qui rend le titre encore plus accessible. Malgré un manque relatif d’originalité, son level-design un poil paresseux et une difficulté qui n’est pas toujours très bien dosée, Steelrising parvient donc à séduire, très adroitement, avec ses combats intenses, son univers plein de charme, ses combats de boss exigeants et ses niveaux qui parviennent à capturer l’essence de Paris. Tout n’est pas parfait, mais pour un premier essai, voilà une belle réussite. Techniquement, le jeu n’est pas vraiment une claque… Techniquement, le constat est également plutôt positif, même si comme on l’a dit, pour un jeu exclusivement “new-gen”, il n’y a pas de quoi être impressionné. Le jeu est visuellement réussi, surtout au niveau des décors et de l’ambiance. Les visages des personnages, détails dans les décors et animations sont en revanche un peu en retrait. Il faut de surcroit choisir entre davantage de détails à l’écran et plus de fluidité… Dommage. A 30 images par seconde, le résultat est décevant, on se sent donc obligé de privilégier la fluidité. Côté audio en revanche, rien à signaler. Les doublages sont excellents, les musiques aussi. L’univers du jeu est très joliment travaillé. Conclusion Pour un premier essai dans le genre des Souls-likes, Steelrising est une belle réussite pour Spiders Games. Le studio français nous livre un Souls-like certes très scolaire, qui prend peu de risques, mais qui se révèle globalement très prenant avec son univers fictif plein de charme. En plein coeur de la révolution française, on y incarne une garde du corps automate qui va devoir traverser un Paris à feu et à sang, en combattant les automates du roi, qui ont empêché la révolution. Visuellement, le titre déçoit pour un titre “new-gen”. Il souffre aussi de quelques petits défauts de structure avec ses niveaux très linéaires et sa difficulté parfois mal dosée. Mais il présente toutefois l’atout d’être plus accessible que les autres souls-likes, plus intense aussi, avec un personnage qui virevolte dans les airs et se déplace beaucoup plus rapidement que dans un Souls classique. Steelrising séduit aussi au niveau de son univers, avec un Paris au charme gothique, qui brille par la richesse de son architecture et sa verticalité. Steelrising est l’un des uniques Souls-likes qui séduira à la fois les amateurs de Souls-likes et les débutants. La difficulté est là, mais le jeu est beaucoup plus conciliant et généreux en potions de soin. Bref, plutôt une bonne surprise.