Test – Thymesia : le Souls-like des débutants

Sorte de Souls-like bien plus accessible, Thymesia débarque sur consoles new-gen en cette rentrée 2022. Le résultat n’est toutefois vraiment pas à la hauteur des attentes pour un titre du genre.

Dire que les Souls-like ont le vent en poupe ces dernières années est un doux euphémisme. On ne compte plus les jeux inspirés du genre sortis en peu de temps, comme Elden Ring, Mortal Shell, Demon’s Souls (2020) ou encore Nioh 2. Un genre qu’apprécie tout particulièrement une frange bien précise des joueurs, adeptes des défis presque insurmontables et du dire & retry.

C’est en partant de ce constat que le studio taïwanais OverBorder Studio a souhaité développer son premier jeu, sous la bannière du groupe Team 17. Thymesia est une petite production indépendante issue de ce tout nouveau studio, et ses ambitions sont claires : allez truster des parts de marché du côté de FromSoftware et de ses mythiques Souls-like.

La tâche s’avèrerait déjà ardue pour n’importe quel studio affirmé. C’est à un travail titanesque que le studio s’est attelé, et force est de constater que le studio avait des ambitions qui n’étaient pas à la hauteur de ses moyens.

Beaucoup de flou de mouvement et de brouillard font office de cache-misère.

Le scénario du titre est plutôt mystérieux et intriguant. Dans la peau de Corvus, vous vous retrouvez dans un royaume dans lequel la peste fait d’innombrables morts et devez affronter des ennemis tout en levant le voile sur votre passé. C’est à peu près tout ce que l’on sait sur l’intrigue, qui se dévoilera au fil de l’aventure. Mais ne vous attendez pas à un scénario qui vous transportera durant le jeu. Jamais les missions ne sont bercées par le scénario. Vous errez telle une âme perdue, sans savoir réellement vers où ni pourquoi. Et le level design du titre n’aide absolument pas.

Vous vous retrouvez donc dans ce royaume envahi par la maladie et la désolation. La progression se poursuit dans plusieurs biomes représentant une espèce de village et des mines. Mais tous les univers ne sont pas suffisamment différenciés entre eux. Peu de luminosité, beaucoup de brouillard et des ennemis à tirelarigot remplissent les niveaux au bout desquels un boss, plus ou moins inspiré, vous attend. Les niveaux sont labyrinthiques,  il n’existe aucun système de téléportation et une minicarte n’aurait pas été de trop. On s’aventure vers on ne sait où et c’est plutôt frustrant.

Mais rassurez-vous, cette pénible exploration ne dure pas plus qu’une longue après-midi. Comptez un peu plus de six heures pour terminer le jeu en ligne droite et près du double pour l’achever à 100 %. C’est évidemment bien trop peu pour un jeu du genre vendu 30 €, d’autant que seulement trois biomes et un hub sont proposés.

Les combats sont plutôt nerveux et vifs, contrairement à la plupart des Souls-like.

Malgré cela, nous pourrions qualifier Thymesia de vrai Souls-like à destination de tous. S’il est bien évidemment bien trop court en comparaison aux 62 heures requises pour finir Demon’s Souls à 100 %, il a le mérite d’être une jolie entrée en matière dans l’univers des Souls. Ce n’est pas nécessairement un point positif, puisque cela révèle de l’incroyable gouffre de difficulté entre les boss, les ennemis lambdas et les “élites”. Les deux premiers se laissent battre assez facilement, tandis que les derniers opposent bien plus de résistance, même s’ils meurent assez vite également.

Qu’à cela ne tienne, si vous n’aviez jamais touché à un Souls-like de votre vie, vous devriez pouvoir apprécier Thymesia (mais certainement pas à ce prix, le rapport qualité-prix n’est pas dingue). D’autant que le gameplay est probablement l’un des points les plus positifs du titre. Très nerveux et très vif, il ne requiert pas de skills particuliers pour se mesurer aux ennemis. Esquiver les attaques, utiliser un coup rapide ou plus lourd ou encore profiter du lancer de plume pour empêcher un ennemi d’utiliser une attaque chargée, autant d’éléments bien imaginés du gameplay qui, contrairement aux autres Souls-like qui sont très lents, apportent beaucoup de fraîcheur au genre. Dommage toutefois que les ennemis ne soient pas des plus futés et qu’il faille également composer avec leur mauvais placement. Le positionnement et la gestion de la caméra n’est pas non plus des plus idéales, et elle est parfois encombrante.

Les ennemis sont plutôt nombreux et variés.

On regrettera enfin que l’excellente direction artistique du titre ne soit pas suffisamment mise à profit lors de cette petite dizaine d’heures de jeu. Les différentes mélodies passent très rapidement au second plan et auraient mérité une meilleure mise en valeur. Dans les niveaux aussi, la DA n’est pas suffisamment exploitée. Les environnements se ressemblent et l’utilisation abusive du brouillard pour créer une atmosphère sombre et dans la pénombre cache un des autres gros défauts du titre : sa technique.

Thymesia n’est vraiment pas vilain, bien au contraire. Certains effets de lumière sont jolis et les environnements paraissent plutôt bien réalisés. Mais le constat n’est valable que de loin. Attardez-vous sur les détails et vous remarquerez que les développeurs ont surabusé du brouillard et du flou de mouvement. Pour faire office de cache-misère ? Rien n’est moins sûr, mais une chose est certaine : les textures ne sont absolument pas travaillées quand on les regarde de près. Enfin, les quelques chutes de framerate auxquelles on a fait face nous ont sérieusement gâché le peu de plaisir de jeu qu’il nous restait.

Conclusion

Thymesia aurait pu être un excellent Souls-like, avec ses combats nerveux et son gameplay accessible. Le titre édité par la Team 17 souffre toutefois de nombreux petits défauts qui viennent gâcher le plaisir. A commencer par son scénario qui est très rapidement relégué au second plan et ses niveaux répétitifs. La direction artistique est extrêmement réussie, mais pas suffisamment mise en avant. Tous les biomes se ressemblent, et la bande sonore, hyper anecdotique, ne met pas vraiment le jeu en valeur. Visuellement non plus, le résultat n’est pas des plus réussis pour un titre new-gen. Si les environnements ne sont pas vilains, les détails sont très régulièrement masqués par du flou de mouvement ou du brouillard, comme pour faire office de cache-misère. L’IA n’est pas non plus des plus malignes et le titre pâtit de nombreux petits bugs qui gênent le plaisir, que ce soit des ralentissements ou des problèmes de collision. A moins de 30€, le titre est plutôt plaisant, et même une bonne petite mise en bouche pour ceux qui souhaitent se lancer dans les souls-likes. Attention toutefois, le titre se boucle en moins de six petites heures en ligne droite… 

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Thymesia

Gameplay 7.0/10
Contenu 6.0/10
Graphismes 6.5/10
Bande son 6.5/10
Finition 5.5/10
6.3

On aime :

Un système de combat efficace

Un Souls accessible

Le prix doux (29,99€)

On aime moins :

Vraiment trop court

Le scénario très vite relégué au second plan

Des environnements trop semblables

Limité techniquement

Une IA aux fraises et pas mal de bugs