Prévu à la base pour une sortie en septembre, le nouveau titre de Monolith Soft débarque finalement dès ce 29 juillet. La série n’a jamais vraiment déçu sur la qualité de ses titres, ce Xenoblade Chronicles 3 ne faiblit pas non plus et s’impose comme étant le JRPG incontournable de l’été. La licence de Nintendo a le vent en poupe après les ventes plus que convenables réalisées avec Xenoblade Chronicles 2 ainsi que la Definitive Edition du tout premier épisode. Ce n’était qu’une question de temps avant de voir débarquer un nouveau jeu du studio à l’origine de la saga, à savoir Monolith Soft. Si tous les titres de la série peuvent être découverts sans aucune connaissance des autres jeux, ce nouveau Xenoblade Chronicles 3 est un cas un peu plus complexe. De très nombreux éléments du scénario et de l’univers font référence à la fois à Xenoblade Chronicles ainsi qu’à Xenoblade Chronicles 2. Une bonne connaissance de ces deux épisodes n’est pas nécessaire au bon suivi des aventures des protagonistes, mais les nouveaux venus ne saisiront pas toutes les nuances. Une chance que les épisodes référencés soient tous deux disponibles sur Switch, tout comme le sujet du jour. Xenoblade Chronicles 3 raconte l’histoire de six personnages originaires de deux nations en guerre. Noah, Lanz et Eunie sont des amis d’enfance appartenant à la nation de Keves, tandis que Mio, Sena et Taion viennent du camp adverse, la nation d’Agnus. La totalité des soldats appartenant aux deux camps sont des jeunes combattants nés pour participer à cette guerre et possédant dix ans d’espérance de vie. Chacun des camps se bat pour absorber la vie des soldats tombés au combat qui servira d’énergie pour le camp gagnant. Ayant grandi dans ce système, les protagonistes sont assujettis à la cause de leur nation et convaincus de son bien-fondé, jusqu’à ce qu’un événement vienne bouleverser leur vision du monde. D’abord ennemis, les protagonistes vont être contraints de s’allier et de voir le monde tel qu’il est réellement. Lors d’une mission, les six protagonistes se rencontrent et se livrent une bataille féroce. Mais un homme extérieur au conflit, Guernica Vandham, va alors contraindre nos six héros à devenir des Ouroboros, leur octroyant par la même occasion un pouvoir qui leur donne la capacité de rentrer en résonance avec un autre membre du groupe et à fusionner pour devenir un être bien plus puissant. En devenant des Ouroboros, les six personnages sont, malgré eux, considérés comme les ennemis des deux nations et se rendent compte progressivement de l’absurdité de cette guerre. Déterminés à mettre un terme à cette folie, les héros suivent les conseils de Vandham et commencent leur voyage vers la “Grande Épée”, une immense structure où réside un espoir pour le futur. Il s’agit bien là d’un gros point fort du jeu, tout comme dans les précédents, le scénario de Xenonblade 3 est une belle réussite. Plutôt dense et très bavard, le titre ne perd que peu de temps avant de lancer son scénario. L’intrigue et ses nombreux mystères se révèlent très vite passionnants à suivre et ses personnages sont très attachants. L’univers est cependant un peu complexe et certains éléments moins primordiaux ne sont peut-être pas assez expliqués. D’autres sont abordés dans les quêtes annexes du titre. Celles-ci sont plus intéressantes que d’habitude dans la série, les quêtes purement “fedex” étant remplacées par un autre système bien moins contraignant. L’univers est également renforcé par les quêtes des héros, un autre type de contenu annexe qui pourrait passer pour du scénario principal tant ces moments sont particulièrement bien réalisés. Évidemment, Xenoblade 3 propose énormément de contenu et tout n’est pas aussi bien mis en scène que les moments clés du scénario principal. Les zones ouvertes proposent une très belle distance d’affichage. Le nouveau jeu de la licence garde la formule ayant déjà fait ses preuves dans les précédents Xenoblade. Le titre nous lâche dans de très grandes zones ouvertes que l’on a le loisir d’explorer à nos risques et périls puisqu’elles sont habitées par de nombreuses créatures, souvent hostiles. Ces zones sont aussi remplies de coffres et divers matériaux à ramasser permettant de compléter des quêtes ou encore de crafter des gemmes équipables à nos personnages. On y trouve également les dépouilles de soldats Agniens et Kevesiens que l’on peut apaiser. Noah et Mio étant des passeurs d’âmes, ceux-ci peuvent jouer un court passage du thème principal du jeu à la flûte pour guider les morts et ainsi gagner des points d’affinité avec les colonies d’origine des défunts. En effet, on trouve également dans ces zones les différentes colonies d’Agnus et de Keves, des petites villes qu’il faut avant tout libérer via des quêtes avant d’avoir accès à leur niveau d’affinité qui nous octroie divers bonus. Une fois un combat engagé, le gameplay reste similaire aux précédents titres sauf que tous les membres de l’équipe sont actifs lors des batailles. Les affrontements se déroulent en temps réel, nos personnages attaquent automatiquement lorsqu’ils sont proches de l’ennemi ciblé. Il est possible d’utiliser des “arts”, des attaques propres aux classes de nos personnages et dont l’efficacité est parfois décuplée sous certaines conditions. Les combats nous demandent de composer avec des classes qui rentrent toutes dans les trois rôles classiques du RPG: “Combattant” qui inflige de gros dégâts, “protecteur” qui attire l’attention des ennemis et “soigneur” qui aide les autres. Sans doute plus proche de Xenoblade premier, le gameplay intègre tout de même quelques idées de Xenoblade 2 pour effectuer un mélange très efficace et très riche. Le système de combat propose beaucoup d’actions différentes et de subtilités, il faudra par exemple maîtriser le timing de nos attaques correctement puisqu’il est possible d’augmenter l’efficacité de nos arts en les utilisant juste après avoir porté un coup. Le système de combat est riche, mais peut parfois être un peu difficile à suivre. Mais le système de combat donne encore plus de possibilités avec le temps puisqu’il fonctionne avec des classes. Chacun des six personnages peut utiliser la classe de notre choix, ce qui nous donne beaucoup de liberté pour organiser nos approches des combats. Six classes sont disponibles au départ, mais d’autres viendront s’ajouter à la liste en débloquant les “héros” du jeu. Les “quêtes des héros” cités plus haut permettent souvent de débloquer un nouveau personnage qui pourra nous assister en combat et, une fois la quête accomplie, de débloquer sa classe. Chacune de ces classes fonctionne comme les rôles cités plus hauts, mais possèdent leurs propres arts et spécificités. Ajoutez à cela la possibilité de changer de personnage contrôlé en plein combat et de se transformer en Ouroboros (une forme très puissante qui possède ses propres arts, mais qui n’est accessible que pendant un très court laps de temps) et l’on obtient un système de combat très complet et bien pensé, mais qui a pour gros défaut de prendre du temps avant de montrer son plein potentiel. Comptez une bonne dizaine d’heures avant que le jeu ne cesse de vous harceler avec des tutoriels. La conséquence de ces nombreux systèmes et de cette flexibilité accrue, c’est une perte de la lisibilité de l’action. Avec sept personnages de notre équipe qui agissent en même temps, ainsi que plusieurs ennemis qui font de même, ce qu’il se passe est parfois difficile à voir. Il n’est pas impossible de s’y retrouver non plus, le titre propose tout de même de quoi comprendre ce qu’il se passe via son interface (par des codes couleurs et des icônes qui donnent des indications sur notre position par rapport à l’ennemi par exemple), mais les premières heures nous perdent un peu dans toutes ces informations. Les combats sont également agrémentés de nombreuses répliques lancées par les personnages. Avec sept combattants dans notre équipe et occasionnellement des ennemis qui en rajoutent, eux aussi, les combats deviennent souvent une véritable cacophonie. Si nous devions donner un petit conseil, ce serait de baisser un peu le volume des voix dans les options pour pouvoir profiter en toutes circonstances de la magnifique bande-son du titre. Celle-ci est composée par de nombreux artistes ayant déjà travaillé sur les musiques des précédents Xenoblade, dont le fameux Yasunori Mitsuda (Chrono Trigger/Cross, Xenogears…). Le titre propose du doublage en anglais ou en japonais et en dehors des affrontements, les deux versions se révèlent très agréables à écouter. La forme d’Ouroboros peut servir dans de nombreux cas de figure. S’il est techniquement perfectible, Xenoblade Chronicles 3 propose des visuels tout de même impressionnants pour la console. Le titre est beau et coloré, les personnages gardent un style proche des dernières sorties de la série, avec un côté “animé japonais” et un léger cel-shading. Mais là où le jeu impressionne, c’est dans les décors qu’il propose. Si les différentes zones n’échappent pas à des textures datées, elles sont artistiquement réussies et la distance d’affichage élevée permet d’admirer la grandeur des zones ouvertes. Certains points d’intérêts sont d’ailleurs juste là pour nous faire admirer de très jolis panoramas. Seulement, les limites de la Switch se font vite ressentir, notamment en mode portable où le framerate est relativement stable, mais où la qualité visuelle prend un coup. Lorsque la console est dans son dock, on peut aussi ressentir de légères baisses de fluidité de temps à autre, mais l’expérience reste relativement stable. Le titre propose trois niveaux de difficultés qui peuvent parfois rendre l’expérience ardue en cas de manque de préparation. Les plus patients ne devraient pas avoir beaucoup de problèmes puisque passer un peu de temps à explorer et à faire des quêtes annexes fait beaucoup progresser nos personnages, en plus de nous donner d’autres classes et des habilités nous permettant d’explorer encore plus. Tout comme ses aînés, Xenoblade Chronicles 3 propose une aventure très longue et un contenu titanesque. Le gameplay se voit également enrichi par un système de classe évolutive qui empêche la monotonie de s’installer sur le long terme. Son scénario est aussi une franche réussite, plus mature et réfléchi que ce qu’on voit souvent dans le genre, tout en gardant des touches de légèreté caractéristiques de la série. Conclusion Xenoblade Chronicles 3 est le nouvel épisode de la licence de Nintendo et de Monolith Soft, disponible uniquement sur Switch. La série rompt une tradition avec ce nouveau titre. En effet, si tous les autres jeux de la série sont indépendants les uns des autres, il est préférable d’avoir joué à Xenoblade Chronicles et à Xenoblade Chronicles 2 avant de se lancer dans ce troisième épisode numéroté, même si ce n’est pas entièrement nécessaire pour la bonne compréhension du scénario. Ce dernier raconte l’histoire de six soldats originaires de deux nations en guerre. Noah, Lanz et Eunie sont des amis d’enfance appartenant à la nation de Keves, tandis que Mio, Sena et Taion viennent du camp adverse, la nation de Agnus. Ceux-ci vont être contraints de s’allier lorsqu’un homme extérieur au conflit, Guernica Vandham, les force à devenir des Ouroboros. Considérés comme de traîtres par les deux nations, les protagonistes commencent alors un voyage pour comprendre le monde et mettre un terme à cette guerre. Tout comme les précédents épisodes, il s’agit d’un RPG dont les combats se déroulent en temps réel et dans des grandes zones ouvertes remplies de monstres. Le système de combat est une belle évolution des précédents puisqu’il reprend de nombreuses mécaniques du premier jeu en y ajoutant quelques idées de Xenoblade 2. Il est aussi amélioré grâce à un système de classes qui permet de varier nos approches des combats. Très riche, le gameplay évolue avec le temps et prend tout de même quelques heures avant de montrer tout son potentiel. On perd malheureusement en visibilité à cause de la profusion d’informations à l’écran. Le titre propose une belle aventure, avec une direction artistique réussie et de très jolis décors, malgré quelques soucis techniques. Avec son excellente bande-son et son contenu très conséquent (dont des activités annexes vraiment intéressantes), Xenoblade Chronicles 3 s’impose comme un excellent titre pour cet été.