Le premier Redout était parvenu à s’imposer comme un excellent jeu de course futuriste. Sa suite débarque aujourd’hui sur PC et consoles. Le titre parvient-il à pousser plus loin le concept? Rappelez-vous, en 2016 sortait un jeu de course futuriste baptisé Redout, qui s’inspirait assez ouvertement de Wipeout et qui est rapidement parvenu à s’imposer comme la nouvelle référence du genre sur consoles. Sans trop de difficulté, serions-nous tentés de dire, puisqu’il n’y a que peu de concurrence sur le marché… Le studio italien 34BigThings ne nous avait guère rassuré avec son spin-off Redout :Space Assault, un shooter spatial sorti en 2019, qui avait reçu des critiques assez négatives… Assez pour inquiéter les fans sur le sort réserve à cette suite. Ca va vite, très vite même! Si le premier opus était resté relativement “accessible” au grand public, sa suite se destine davantage à un public de passionnés, en grande partie de par son niveau de difficulté, plutôt élevé, mais aussi de par quelques petites nouveautés au niveau de la prise en main, qui viennent rendre la conduite beaucoup plus complexe. En l’occurrence, le système de saut. Si le premier volet proposait de suivre des tracés relativement classiques, Redout 2 se veut beaucoup plus agressif dans son level-design, avec des tracés beaucoup plus complexes et surtout des séquences de sauts très crispantes. Crispantes, car il faudra ne pas oublier d’accélérer juste avant et de bien orienter son stick pour soigner son atterrissage. Cela n’a l’air de rien comme ça, mais à 1200 km/h, sur un tracé sinueux, ça a tout de l’exploit. Si les sauts représentent un ajout intéressant, force est de constater qu’ils viennent énormément complexifier le gameplay. Le studio italien semble l’avoir bien compris puisqu’il propose d’ailleurs un système d’aide à l’atterrissage pour ceux qui en auraient besoin… Les tracés offrent une belle diversité. La prise en main, hors-saut reste également beaucoup plus complexe que dans un Wipeout car ici, vous dirigerez votre vaisseau non pas un stick mais deux sticks. Le stick gauche contrôle la direction de votre vaisseau, tandis que le stick droit contrôle la dérivation du véhicule. Il faut donc savoir jongler les deux dans les tournants. A cela vient s’ajouter une autre difficulté, l’orientation du nez du vaisseau. Concrètement, pour éviter que votre vaisseau ne se retourne lors d’une boucle, il faudra incliner le nez du vaisseau : l’incliner en avant lorsque vous descendez, et en arrière lorsque vous grimpez. Encore une fois, ça a l’air facile dit comme ça, mais à 1200km/h, avec plusieurs paramètres à gérer en simultané, cela devient vite très compliqué. Et puis bien sûr, il y a la gestion du boost et de l’hyperboost. Le premier vous permet d’accélérer brièvement, sur commande. Le second vous propulsera pour un bon moment. Dans les deux cas, il ne faudra pas en abuser, pour éviter la surchauffe et l’explosion du vaisseau… Vous l’aurez compris, Redout 2 n’est pas un jeu évident à prendre en main. Ceci étant dit, le titre est résolument fun, technique et agréable à contrôler, une fois les commandes bien mémorisées. Vous serez aussi amené à conduire sur l’eau. La véritable force du jeu, c’est bien sûr ses sensations de vitesse, excellentes. On a vraiment la sensation de piloter des véhicules qui filent à plus de 1000km/h dans des décors futuristes grandioses. D’un point de vue artistique, Redout 2 est également une franche réussite, que ce soit au niveau de son level-design, de ses environnements à couper le souffle ou de sa direction artistique. Les décors du jeu sont variés, souvent très originaux, et véritablement mémorables. Redout 2 brille également par son mode solo, bien garni, qui propose quantité de défis et courses sur pas moins de 32 circuits répartis dans diverses “séries”. Ici, le joueur pourra faire évoluer son vaisseau avec des améliorations gagnées durant les courses. Le concept est bien rôdé, même si on déplore l’absence de toute forme de scénario. Redout 2 souffre en revanche clairement d’un énorme défaut : sa difficulté très mal dosée. Même en mode facile, il faudra parfois s’y reprendre jusqu’à 20 fois pour finir un tracé. Ca reste jouable, avec de la patience, mais clairement, le jeu ne se destine absolument pas aux débutants. On notera au passage que même les “experts” éprouveront quelques difficultés durant les courses chronométrées dans lesquelles il faut garder une vitesse élevée pour emmagasiner un max de points. Ces défis sont particulièrement corsés, la moindre erreur étant extrêmement punitive. A un tel point que ces courses chronométrées deviennent vite un véritable tue l’amour. Visuellement, le jeu est très réussi. En définitive, difficile de ne pas être déçu par les nouveautés apportées par ce Redout 2. Les fondations du premier volet étaient solides. Les nouveautés apportées par ce second épisode ont du mal à convaincre. Redout 2 a beau être vendu à un tarif très attractif (29,99€), être visuellement très réussi et proposer un contenu assez riche, le titre se destine toutefois à un public très élitiste. N’espérez pas y trouver une alternative à Wipeout, Redout 2 joue dans une toute autre coure. Et si cela plaira à certains joueurs, on ne peut s’empêcher de penser que le studio italien aurait pu rendre son jeu accessible à un plus large public en réajustant la difficulté de son jeu… Conclusion Après un premier épisode prometteur, 34BigThings nous livre avec Redout 2 une suite quelque peu décevante. Si le titre est visuellement très impressionnant, Redout 2 mise beaucoup trop sur l’élitisme de son gameplay, se fermant à toute une tranche des gamers. La prise en main s’est complexifiée depuis le premier volet, avec la gestion des sauts, qui ajoute une dose de plus de stress lors des parties. La difficulté, très mal dosée, et atrocement élevée lors des courses chronométrées, sera la cause de multiples frustrations. Pour réussir certaines courses, il faudra en effet s’y reprendre parfois jusqu’à 20 fois… Elitiste, Redout 2 n’en reste pas moins un jeu de course futuriste très fun, une fois les commandes maîtrisées, et qui offre un mode carrière costaud, avec plus de trente tracés à maîtriser. Les sensations de vitesse sont excellentes, les décors grandioses et les amoureux du genre en auront très clairement pour leur argent. A 29,99€, l’addition a en outre le mérite de ne pas être trop salée…