Test – F1 22 : le championnat repart sur les mêmes bases

Second épisode après le rachat de Codemasters par Electronic Arts, F1 22 débarque sur PC et consoles à fond la gomme. Pas suffisant toutefois pour sabrer le champagne en fin de course…

Est-il encore pertinent de présenter la célèbre franchise de simulation de Formule 1 initiée par Codemasters il y a aujourd’hui 13 ans. Spécialisé dans les jeux de course avec les Colin McRae, le studio britannique a depuis été racheté par le géant du divertissement Electronic Arts. Un rachat qui a fait couleur beaucoup d’encre, nombreux étaient les fans qui pensaient que l’âme du studio serait perdue. Après un premier épisode (plutôt rassurant) né de cette nouvelle collaboration, la franchise fait son retour cette année avec F1 22, en plein milieu du championnat.

Une des craintes lors du rachat de Codemasters par EA était que le studio américain n’était pas réputé pour innover dans ses franchises d’une année à l’autre. L’année dernière nous a donné plus ou moins raison. Le titre n’avait pas beaucoup changé si ce n’est l’arrivée de l’excellent mode scénarisé Breaking Point. Un mode qui avait énormément plu et qui n’a, étrangement, pas été reconduit. Il laisse un grand vide derrière lui, d’autant qu’il est remplacé par un hub appelé F1 Life. Il s’agit d’une sorte d’appartement à personnaliser de fond en comble où vous pouvez exposer vos trophées, monoplaces et supercars. Les joueurs du monde entier peuvent ensuite venir s’extasier devant votre collection et se mettre à leur tour à rêver. On ne va pas se le cacher : l’intérêt du F1 Life est minime, voire totalement anecdotique. On y passe une dizaine de minutes au premier lancement du jeu pour choisir les meubles et la décoration, puis on n’y revient pratiquement plus jamais.

Le nouveau circuit de Miami est bien évidemment de la partie.

Heureusement, il ne s’agit pas de la seule nouveauté à se mettre sous la dent dans cet opus 2022. Notons ainsi l’arrivée du tout nouveau circuit de Miami, qui a fait ses débuts dans le championnat de Formule 1 cette année. Une franche réussite, mais seul nouveau circuit de cette année, les développeurs calquant le calendrier officiel de la F1. 

Aux côtés du circuit de Miami, notons l’arrivée des supercars. Comme précisé plus haut, ces supercars peuvent être exposées dans votre hub F1 Life, mais leur intérêt premier est évidemment de les piloter sur les plus grands circuits du championnat. Deux modes sont possibles, Duel et Vitesse moyenne, et nous permettent de monter à bord des 8 supercars qui nous sont proposées. Ferrari, MacLaren, Aston Martin ou Mercedes, autant de voitures luxueuses que l’on peut acheter grâce à des jetons déblocables en remplissant des défis en course. Leur conduite n’est en revanche pas des plus agréables, les véhicules réagissant au quart de tour. Enfin, on aurait apprécié que davantage de véhicules soient proposés et pas uniquement huit modèles…

Notons enfin que les autres modes n’ont pas réellement bougé depuis l’année dernière. Le mode Mon Écurie, introduit en 2020, reste toujours autant d’actualité et réussi. Nous créons notre écurie de A à Z, en choisissons les sponsors et engageant un second pilote pour accompagner celui que nous avons créé. De son côté, le mode carrière reste en tous points identique à celui de l’année dernière, avec la possibilité de créer notre futur champion et de prendre la place d’un pilote existant. Sur ce point, on apprécierait d’avoir la possibilité d’incarner un vrai pilote de F1 et de le faire remporter le championnat.

Les supercars viennent varier le gameplay, mais leur conduite n’est pas des plus agréables.

Côté gameplay, difficile de trouver quoi que ce soit à redire à la franchise de Codemasters. Depuis des années, les développeurs proposent ce qu’il se fait de mieux en termes de sensations de conduite des monoplaces. Celles-ci réagissent divinement bien aux coups de joystick et le moindre faux pas peut s’avérer fatal. Configurer comme l’on souhaite sa voiture pour qu’elle prenne plus facilement les virages ou que les lignes droites soient plus rapides est là aussi un coup de génie des développeurs. 

En revanche, les courses n’ont pas beaucoup changé depuis l’année dernière, et ce, malgré la promesse des développeurs de “redéfinir la course”. Rien ne semble amélioré ni enrichi. Il n’y a que les arrêts au stand qui sont quelque peu améliorés, avec la possibilité de les accélérer ou les ralentir en appuyant au bon moment sur une touche, et des erreurs qui peuvent être commises par les ingénieurs. Sur PS5, notons que le titre profite des fonctionnalités de la DualSense comme les gâchettes adaptatives en fonction du freinage ou de l’accélération, et du retour haptique dans les bacs à gravier et autres.

Le mode carrière reste toujours aussi attractif, même s’il n’a pas bougé d’un iota.

Pour ce qui est des graphismes, la franchise parait s’être quelque peu améliorée. Les effets de lumière sont plus réalistes tandis que l’environnement des circuits est très soigné. Nous ne sommes toutefois pas encore à la hauteur d’un jeu de course comme Forza (dont le dernier titre nous avait subjugué), mais on sent que la licence tend à s’améliorer sur ce point, et c’est tant mieux. En revanche, certains éléments ont été retirés d’une manière quelque peu étrange. Lorsque l’on passe avec la monoplace dans le sable ou dans les bacs à gravier, il n’y a plus aucun effet de particule comme de la poussière. C’est plutôt plat…

La modélisation des pilotes et des véhicules reste le point fort de la franchise, avec des stars totalement reconnaissables. Max Verstappen, Charles Leclerc ou encore Fernando Alonso sont identifiables entre mille, tandis que les Guanyou Zhou et Yuki Tsunoda sont, eux aussi, joliment réalisés. Notons d’ailleurs que, à la fin d’une course, les cinématiques sont enrichies, même si parfois répétitives. L’affichage officiel de la F1 est pour sa part enfin de la partie sur le côté gauche. Enfin, d’un point de vue sonore, le titre reste quelque peu plat. Les commentaires ne sont distillés qu’en avant-course, tandis que votre ingénieur n’intervient que trop rarement.

La modélisation des pilotes reste impeccable. Quelques nouvelles animations viennent dynamiser les remises de trophée.

Regrettons enfin qu’avant sa sortie, le jeu fourmille de bugs. Si l’IA demeure une valeur sûre dans la franchise, c’est au niveau des éléments du visuel que le jeu bug complètement. Il n’est pas rare que, lorsque votre ingénieur intervient, les sous-titres ne disparaissent pas, rendant les informations cruciales comme la vitesse ou l’essence restante. Le bandeau ne disparaît pas et fait même parfois planter les éléments du gameplay. La voiture de sécurité ne rentre parfois pas aux stands et reste en piste jusqu’à la fin du GP, les menus contextuels d’informations sur la voiture sont parfois inaccessibles… Autant de bugs que nous espérons que le studio britannique corrigera à la sortie du jeu.

Conclusion

Codemasters et EA Sports semblent se reposer sur leurs lauriers avec ce F1 22. La franchise de simulation de Formule 1 fait du surplace par rapport à l’opus précédent et arrive même à proposer moins de contenu. En effet, l’absence du très apprécié mode scénarisé Breaking Point se fait ressentir, et ce n’est certainement pas l’arrivée des supercars qui va consoler les joueurs. Au nombre de 8, elles ne sont pas vraiment variées et leur conduite n’est pas des plus agréables. En revanche, c’est un plaisir de parcourir les plus grands circuits du championnat au volant de ces monstres de course, cela varie des monoplaces habituelles. Monoplaces qui, elles, restent le fer de lance de la série en terme de conduite et qui sont terriblement agréables à piloter. L’intégralité des circuits de la saison en cours, mais également tous les pilotes sont au rendez-vous, tous fidèlement modélisés. Niveau contenu, on retrouve avec plaisir le très réussi mode carrière, très chronophage. Les arrêts aux stands ont été améliorés, mais ce n’est absolument pas incroyables, tandis que le jeu pâtit d’énormément de petits bugs d’affichage, impactant parfois le bon déroulé du jeu. En l’état, difficile de justifier le passage à la caisse pour ce nouvel opus, qui n’apporte finalement pas de grosse nouveauté et stagne également au niveau de sa réalisation. 

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F1 22

Gameplay 9.0/10
Contenu 8.5/10
Graphismes 7.0/10
Bande son 7.5/10
Finition 6.5/10
7.7

On aime :

Du léger mieux dans les visuels

Toujours un immense plaisir de conduite

Un mode carrière toujours aussi pertinent

L'arrivée de nouveaux modes avec les supercars

On aime moins :

Mais où est passé Breakpoint ?

Pas mal de petits bugs d'affichage

La conduite des supercars ne vaut pas celle des F1

La refonte de l'arrêt aux stands, anecdotique

Un hub F1 Life très inutile