Après Oddworld Soulstorm et Godfall, Bugsnax arrive sur les consoles rivales. Deathloop suivra. Pour accompagner le lancement de sa PlayStation 5, Sony avait misé sur des exclusivités temporaires, décrochées auprès de divers éditeurs à coups de liasses de billets. Une stratégie que l’entreprise nippone a exploité durant des années pour priver ses concurrents de grosses licences. Ces contrats d’exclusivités coûtent bien entendu très cher, puisqu’ils engagent les éditeurs à se priver d’une partie de leurs revenus. Ils varient également sur la durée, avec des exclusivités de 6 mois, 12 mois et parfois même 24 mois. Deux ans après le lancement de sa PlayStation 5, les exclusivités commencent à tomber. Il y a quelques mois, Oddworld Soulstorm, le remake du second Oddworld, avait finalement eu droit à une sortie sur Xbox. Quelques semaines plus tard, c’était au tour de Godfall, la première exclu third-party de la PlayStation 5. Aujourd’hui, c’est au tour du hit indé Bugsnax d’avoir droit à une sortie sur Switch, PC et Xbox. Le titre arrivera dans quelques semaines sur les boutiques numériques des différentes plates-formes. D’autres titres devraient suivre… On pense notamment à Deathloop, le FPS d’Arkane, pour lequel Sony avait décroché une exclusivité d’un an sur ses consoles auprès de Bethesda, l’éditeur, qui a depuis été racheté par Microsoft. Deathloop devrait débarquer à son tour sur Xbox et PC à la rentrée scolaire. Ghostwire Tokyo, également une production Bethesda, suivra le même tracé, au printemps 2023. De plus gros doutes subsistent concernant d’autres grosses franchises. le remake de Final Fantasy VII n’a toujours pas été annoncé sur Xbox, bien qu’il soit sorti il y a plus de deux ans maintenant. Sony aurait-il déboursé beaucoup d’argent pour s’assurer l’exclusivité du titre à vie? La rumeur évoque en tout cas un partenariat à long-terme entre Sony et Square-Enix, qui permettrait de garantir l’exclusivité de tous les futurs Final Fantasy (hors-spin-off) sur PS5. Sony avait déjà procédé de la même façon avec Street Fighter V, dont le développement avait été partiellement financé par le géant nippon. Il n’est d’ailleurs pas le seul fabricant de consoles à fonctionner de cette façon puisque Nintendo s’assure également quelques exclusivités en signant des financements de jeux avec des éditeurs. On pense à Bayonetta 3 par exemple, mais aussi Shin Megam Tensei V ou encore No More Heroes 3. Si les exclusivités temporaires ont un intérêt pour capter l’attention des médias en début de cycle, elles sont aujourd’hui de plus en plus coûteuses. Les exclusivités se négocient à coup de dizaines, voire parfois centaines de millions de dollars. Des budgets astronomiques qui renflouent les caisses des éditeurs tiers, qui auraient bien tort de se priver de ces apports financiers. Microsoft procède d’une façon sensiblement différente, en finançant partiellement les portages sur ses consoles en les intégrant au catalogue de son offre Gamepass. L’éditeur se voit alors attribuer un montant fixe qui lui permet généralement de rentrer dans ses frais avant même la commercialisation de son jeu. Certains titres third-party bénéficient aussi d’exclusivités par le biais de ces accords avec Microsoft. On pense par exemple à Tunic ou The Medium. Une chose est sûre : la pratique reste bien ancrée dans l’industrie. Les exclus temporaires devraient toutefois être de moins en moins nombreuses au fil des mois. Les fabricants de consoles ont en effet tendance à se reposer sur cette stratégie en début de cycle pour s’assurer quelques exclus, le temps que leurs studios soient en mesure de proposer des exclus “maison”.