Le diffuseur par abonnement n’a actuellement aucun plan pour introduire un plan de VOD soutenu par la publicité, mais il ne l’exclut pas totalement. Pendant longtemps, les dirigeants de Netflix ont régulièrement insisté sur le fait qu’il n’était pas question pour la société d’introduire un service financé par la publicité. Le 8 mars, Spencer Neumann, le directeur financier actuel de Netflix, a été interrogé sur le potentiel des publicités sur la plateforme. Cela s’est déroulé lors de la conférence annuelle sur la technologie présentée par Morgan Stanley. Le média Variety s’est chargé de rapporter les propos. Ne jamais dire jamais “Nous pensons que nous avons un excellent modèle dans l’activité d’abonnement. Il s’est très bien développé à l’échelle mondiale”, a déclaré Spencer Neumann pendant la conférence. En guise d’illustration, le directeur financier de Netflix a présenté des revenus annuels d’environ 30 milliards de dollars. Il a suggéré que si, à un moment donné, Netflix déterminait que les conditions étaient optimales pour entrer dans l’espace publicitaire, alors cela pourrait se produire. En effet, si, un jour, le SVOD se retrouvait dans la nécessité d’augmenter rapidement son nombre d’abonnés, proposer une offre low-cost financée par de la publicité serait une des solutions les plus efficaces. Mais que, le directeur insiste, pour le moment, le contexte économique ne justifie en rien un tel virage. “Encore une fois, il ne faut jamais dire jamais, mais ce n’est pas dans nos plans. D’autres personnes en tirent des enseignements, il est donc difficile pour nous d’ignorer que d’autres le font. Mais pour l’instant, cela n’a pas de sens pour nous”, précisait Spencer Neumann. Privilégier d’autres sources de revenus “Ce n’est pas comme si nous avions une religion contre la publicité, pour être clair”, insiste le directeur. Pour remettre ces propos dans leur contexte, la question de la publicité a commencé à se poser alors que Netflix continuait de voir le rythme de croissance de ses abonnés ralentir. Un ralentissement logique, puisqu’une vague de nouveaux abonnés avaient inondé la plateforme au début de la pandémie. Lors de son dernier trimestre fiscal 2021, Netflix a signé un peu moins de nouveaux abonnés que prévu. À savoir, 8,3 millions au lieu de 8,5 escomptés. Mais, face à ces questionnements et à l’évocation de la publicité comme plan de relance, M. Neumann se dit critique. Selon lui, le marché serait trop concentré sur le nombre d’abonnés de Netflix. En réaction, il explique que, la plateforme se concentre sur l’optimisation pour des revenus à long terme et “de gros bénéfices”. “Pour nous, il s’agit de la combinaison de ces éléments plutôt que du nombre d’abonnés d’une année à l’autre ou d’un trimestre à l’autre”, a-t-il déclaré. D’après ses déclarations, Netflix prévoit de continuer à enregistrer une croissance à deux chiffres de ses revenus. Ainsi, le SVOD se concentre sur la construction d’une entreprise rentable qui, en termes de flux de trésorerie disponible, a atteint le seuil de rentabilité l’année dernière. Et il devrait être positif cette année, a précisé le directeur. Se différencier des concurrents “Il est difficile pour nous d’ignorer que d’autres le font, mais cela n’a pas de sens pour nous maintenant”, a déclaré le directeur financier. Plusieurs des principaux concurrents de Netflix proposent des plans avec publicité. À savoir HBO Max, Hulu, et Paramount Plus. L’objectif de ces options avec publicités est la réduction des coûts et la séduction d’une partie du marché qui ne souhaite pas payer un supplément pour une expérience sans publicité. Selon M. Neumann, alors que ces services proposent des prix bas et attractifs, “je pense qu’ils perdent aussi beaucoup d’argent”. Pour rappel, Disney a annoncé son intention de déployer un plan AVOD pour Disney Plus à partir de la fin de 2022 aux États-Unis. Il s’étendra à d’autres régions en 2023.