Test – Total War Warhammer III : un excellent Warhammer, un bon Total War

Creative Assembly conclut la trilogie Total War Warhammer avec ce troisième épisode synonyme de consécration pour le triptyque. 

Voilà déjà six ans que la cultissime franchise de stratégie au tour par tour Total Wars s’est associée à la saga de fantasy Warhammer pour développer une trilogie. Trois jeux qui exploreraient l’univers étendu de Warhammer 40.000 tout en reprenant les codes de Total War, avec des batailles à plusieurs dizaines de milliers d’unités. Après un premier épisode très prometteur et un second qui venait confirmer ce qui avait été entraperçu, le studio britannique Creative Assembly nous propose le dernier opus de la trilogie, venant concrétiser ces six années d’exploitation.

Si vous ne connaissiez pas la saga Total War, outre le fait que nous vous blâmerons, laissez-nous vous en expliquer les principales caractéristiques. Depuis le premier épisode sorti en 2000, Total War mêle habilement stratégie au tour par tour, stratégie en temps réel sur le champ de bataille et gestion de colonies. La franchise s’est aujourd’hui imposée comme la référence en la matière, possédant un gameplay tout simplement irréprochable et presque parfait. Avec Warhammer, le jeu de stratégie adopta un virage à 180° en 2016, délaissant l’aspect historique des batailles pour un univers purement fantaisiste.

Là où diffère principalement ce troisième épisode de ses prédécesseurs, c’est au niveau de l’axe scénaristique exploité. Le premier titre s’articulait principalement autour des factions du Vieux Monde, avec l’Empire des Hommes, Bretonnia ou encore les Norsca. Un an plus tard, Warhammer II s’est davantage consacré aux empires des Elfes, des Hommes-rats et des Hommes-lézards. Avec ce troisième épisode, la franchise se concentre davantage aux antagonistes principaux : les Démons du Chaos, désormais jouables en tant que Légions du Chaos. Une faction dont la seule motivation est de répandre la terreur dans le Royaume du Chaos et d’en tuer tous les dieux après qu’un prince déchu de Kislev (les Hommes à l’accent russe) ait assassiné Ursun, le dieu-ours, et qu’il ait vendu son âme au Chaos.

Quel plaisir de retrouver l’univers si magique de Warhammer !

Nous le précisions plus haut, les Légions du Chaos sont parmi les nouvelles factions jouables, mais ce ne sont pas les seules. La campagne de Warhammer III s’articule autour de 8 factions, toutes différentes entre elles au niveau du gameplay en proposant leurs propres caractéristiques. Les Asiatiques du Grand Cathay, très typés Chinois, envoient par exemple des caravanes sur la Route de l’Ivoire pour engendrer de l’argent ou recruter des unités sur le chemin, mais également avec la Boussole du Wu Xing, offrant divers bonus parmi quatre orientations et l’Harmonie, cherchant à trouver le parfait équilibre entre le yin et le yang.

Les Russes du Kislev engagent quant à eux des Ataman pour gouverner des provinces et leur octroyer des bonus, mais possèdent également la Cour de Givre, une sorte de terrain d’entraînement pour les Demoiselles et Sorcières de Givre. Mieux encore, les Slaanesh possèdent une capacité permettant de rendre folles les unités ennemies et qui les fait se combattre entre elles sur le champ de bataille. Ajoutez à cela les unités, bâtiments et technologies qui leur sont propres et vous êtes assurés que chacune des 8 campagnes sera unique en son genre.

La campagne est extrêmement longue et riche : 8 factions sont disponibles, toutes proposant leur propre gameplay.

Une chose est certaine : en plus de la gestion de votre faction, chaque campagne vous donne la possibilité de faire des choix ayant un impact plus ou moins significatif sur la suite de votre aventure. Sauver une unité ou la sacrifier, payer une rançon ou aller au forceps… Autant de choix qui peuvent rapporter beaucoup d’argents dans vos coffres ou, au contraire, mener votre faction à sa perte !

Revenons par ailleurs sur les spécificités tellement plaisantes des Légions du Chaos, apportant à elles seules un nouveau genre au titre. En effet, vos parties intègrent une composante de RPG en devant améliorer l’équipement de votre Prince Démon, avec une nouvelle armure, d’autres bras ou encore une autre queue, modifiant sa défense, ses points de vie ou encore sa santé.

Depuis toujours, Total War met un point d’honneur à rendre les batailles épiques et grandioses. Sur ce point, rien n’a changé et c’est tant mieux. Il y a toujours autant d’unités qui peuvent être déployées en même temps, la stratégie joue vraiment un rôle primordial (alors que vous êtes donné perdant, vous pouvez renverser la vapeur en usant de stratagème) et les cartes sont toutes habilement imaginées et créées dans des environnements dignes du lore Warhammer. Honnêtement, nous n’avons rien à redire sur ce point.

Certaines factions apportent une composante RPG, comme ici avec les Forces du Chaos.

La diplomatie, voie privilégiée pour éviter la guerre et se faire des alliés, a quant à elle été légèrement améliorée avec de nouvelles options fort bienvenues et attendues. Quand une unité d’une autre faction fait irruption sur votre territoire sans votre autorisation, vous pouvez par exemple lui lancer un ultimatum, faute de quoi vous pouvez lui déclarer la guerre sans pénalité. Toujours dans la même veine, vous pouvez menacer une faction pour arriver à vos fins et lui déclarer la guerre si elle refuse. Enfin, les alliances sont encore plus poussées, avec la possibilité de construire des avant-postes dans les territoires alliés, vous permettant d’être comme chez vous dans leur territoire, mais également de recruter, par exemple, des soldats nains alors que vous contrôlez les Kislev.

Au rang des nouveautés notables de Warhammer III, on notera l’arrivée du système de batailles de survie. Très proches d’un jeu de stratégie plus classique, ces batailles vous font affronter les forces du Mal par vague et vous devez capturer des points de stratégie sur la carte au moyen de fortifications, de recrutements de renforts et d’amélioration des troupes jusqu’à ce que les forces démoniaques se retirent. En clair, ce sont des batailles narratives en plusieurs étapes. Un système franchement bien fichu qui ajoute beaucoup de diversité au titre et rafraîchit clairement la saga.

La carte de campagne, deux fois plus grande que celle du deuxième jeu, reprend tous les codes de Total War.

Les joueurs adeptes des parties en ligne ne seront pour leur part pas en reste avec un multijoueur considérablement amélioré. Il est désormais possible de se retrouver jusqu’à 8 joueurs sur une seule partie (un joueur par faction). Mieux encore, les parties online ne se font plus au tour par tour mais les joueurs agissent désormais simultanément, de quoi augmenter considérablement le rythme des parties. Les parties multijoueur bénéficient enfin de leur propre campagne, un élément qui manquait cruellement auparavant.

Il n’y a non plus quasiment rien à redire d’un point de vue artistique. L’univers de Warhammer est magistralement bien représenté avec des unités bien imaginées et des environnements (sur les champs de bataille) juste incroyables. On est littéralement transporté dans l’univers de Warhammer au travers de ces environnements, certes pas vraiment jolis, mais tellement bien réalisés. La bande sonore sert pour sa part de cerise sur le gâteau, avec de sublimes mélodies, mais également un doublage (VO et VF) impeccable. 

Visuellement, on sent que la franchise fait du surplace depuis de nombreuses années.

Enfin, difficile de parler de ce nouvel épisode sans aborder les performances graphiques de celui-ci. Depuis plusieurs années, la franchise semble faire du surplace avec son moteur de jeu, au point d’en paraître limite daté et désuet. Les développeurs stagnent à ce niveau et ne semblent pas vouloir aller de l’avant. Si la carte de campagne ne souffre pas vraiment de ce problème et s’affiche comme très jolie, c’est surtout au niveau des arènes de bataille que le poids des années se fait ressentir. En espérant que le futur épisode, qui devrait être synonyme de renouveau après l’ère Warhammer, apporte ce vent de fraîcheur et modernité graphique tant attendu !

Malheureusement, l’optimisation n’est pas des plus idéales non plus. Même avec une bonne machine en 1080p, il semble pratiquement impossible de dépasser les 30 FPS. Et paradoxalement, c’est principalement sur la carte de campagne que les ralentissements se font le plus ressentir.

Outre ces quelques ralentissements, nous n’avons pas eu à déplorer un bug ou un autre problème de finition. En revanche, nous pesterons contre le pathfinding des unités sur le champ de bataille, ne sachant pas toujours suivre le chemin que vous avez tracé lorsqu’elles sont au conflit. De plus, avant chaque bataille, un (trop ?) long temps de chargement vous est imposé. Dépassant la minute, celui-ci devient vite éreintant dès lors que l’on enchaîne les heures de jeu…

Conclusion

Marchant sur les traces de ses prédécesseurs, Total War Warhammer III est un très bon jeu de stratégie en temps réel, qui tout en restant fidèle à l’univers de Warhammer, reprend à merveille le gameplay caractéristique des Total War. Tout ce qui a été amené dans les deux précédents épisodes est ici bonifié,  avec une campagne axée autour des Démons du Chaos. Huit factions sont contrôlables (dont le Chaos), chacune possédant ses propres mécaniques de jeu et réinventant littéralement le gameplay. Le multijoueur est lui toujours aussi complet, avec son propre scénario original et la possibilité de jouer désormais jusqu’à 8 joueurs. De nouveaux modes, solo et multijoueur, viennent agrémenter l’expérience de jeu et augmenter considérablement une durée de vie déjà très solide. Warhammer III est un excellent hommage à la franchise de Games Workshop, mais également un bon Total War, quoique légèrement daté. On retrouve exactement tout ce que l’on adore dans Total War, mais également ce qu’on lui reproche depuis quelques années maintenant. Visuellement, la franchise fait du surplace et commence sérieusement à accuser le poids des années, avec des environnements agréables à l’œil, mais loin d’être au niveau des standards actuels. On regrettera également qu’il n’y ait pas eu d’amélioration non plus quant au pathfinding des unités sur le champ de bataille, parfois saugrenu, et que les temps de chargement soient toujours aussi longs. Néanmoins, cet épisode est la bonne manière de conclure cette trilogie Warhammer, et l’on se réjouit déjà de la sortie du prochain épisode.

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Total War: Warhammer III

Gameplay 8.0/10
Contenu 9.0/10
Graphismes 7.5/10
Bande son 8.5/10
Finition 8.0/10
8.2

On aime :

L'univers Warhammer toujours aussi fabuleusement bien reproduit

Une bande son qui en envoie

Des mécaniques Total War toujours aussi réussies

8 campagnes incroyables et originales

Un mode multijoueur très complet et riche

On aime moins :

Il est plus que temps de passer à un moteur graphique plus moderne

Le pathfinding des unités

Des temps de chargement toujours aussi longs