Une nouvelle proposition de loi française veut forcer les constructeurs à intégrer un contrôle parental par défaut sur tous les appareils utilisés par les enfants. Des députés français de la majorité présidentielle ont déposé ce mercredi 3 novembre une proposition de loi pour obliger les fabricants d’ordinateurs, de smartphones et d’autres objets connectés à installer par défaut un système de contrôle parental sur leurs appareils. Cette proposition de loi a été rendue publique ce 12 novembre sur le site de l’Assemblée nationale. Le texte prévoit d’obliger les constructeurs à proposer la mise en place du contrôle parental dès la première activation d’un appareil. « On voit des témoignages se multiplier de personnes qui ne protègent pas assez l’intégrité physique et psychique de leurs enfants devant les écrans » a déclaré Bruno Studer, député de La République en marche. « Encore trop souvent, des enfants rencontrent accidentellement, mais pas seulement, des contenus problématiques ou qui ne sont pas de leur âge. » Le député estime que la mise en place de ces protections parentales devrait être activée par défaut et devenir un réflexe à utiliser pour les parents : « De la même façon qu’on ne vend pas une voiture sans ceinture, on ne devrait pas vendre un appareil connecté sans contrôle parental. » Des systèmes trop compliqués à mettre en place Pour attester de la nécessité d’une telle loi, les députés font appel à un sondage IFOP mené par la Commission nationale de l’informatique et des libertés. Ce sondage affirme notamment que « 82 % des enfants de 10 à 14 ans indiquent aller régulièrement sur Internet sans leurs parents », tandis que seulement « 46 % des parents de jeunes âgés de 8 à 17 ans ont mis en place des solutions pour suivre l’activité de l’enfant sur Internet. » Les députés plaident ainsi pour une simplification de la mise en place de ces contrôles parentaux : « Installer un contrôle parental reste encore aujourd’hui trop compliqué », juge le député. « Il y a trop peu de parents qui s’en saisissent et, parmi les parents qui ne s’en saisissent pas, il y a une surreprésentation des catégories sociales les plus défavorisées : ce sont celles qui manquent de connaissances techniques pour manipuler ces outils. » Selon Bruno Studer, les fabricants seraient réticents à mettre en place ce type de dispositif uniquement pour la France, mais celui-ci estime qu’il s’agit d’un problème à régler de manière plus globale : « La question des écrans n’est pas une question française : on est là face à un problème global, donc j’espère que la proposition de loi va pouvoir faire avancer les choses. » La proposition de loi devrait être débattue à l’Assemblée nationale début 2022.