Test – Dyson Sphere Program : à la conquête de l’espace

Qui n’a jamais rêvé de transformer une planète entière en une gigantesque usine à gaz qui en exploiterait les ressources ? C’est ce que propose de faire Dyson Sphere Program, ou du moins à sa manière.

Si la Chine est connue pour être le pays le plus vaste dans le secteur du gaming avec ses plus de 600 millions de joueurs, les productions Made in China se cantonnent généralement au monde du mobile. Mais depuis quelques années plusieurs studios font parler d’eux avec des projets plutôt prometteurs. Certains jeux AAA sont ainsi annoncés dans les mois à venir sur consoles next-gen et PC, tandis que d’autres petits studios indépendants s’essayent à diverses productions de plus petite envergure. Parmi ces jeunes studios fort ambitieux, on retiendra Youthcat Studio.

Basé à Chongqing dans le centre de la Chine, ce petit studio composé de 5 développeurs seulement n’a vu son aventure dans le marché vidéoludique lancée que très récemment avec la sortie en early access de Dyson Sphere Program. Le premier jeu du petit studio chinois sort donc en accès anticipé, avant une sortie finale encore inconnue. Toutefois, sa sortie prématurée nous permet de nous pencher en long et en large sur le jeu, ou du moins sur la version à laquelle il ressemblera le plus à sa sortie.

Le concept de Dyson Sphere Program est très simple et vient tout droit d’un autre titre du même genre, à savoir Factorio. Le titre vous met dans la peau d’un robot mécanisé qui est expédié sur une planète inconnue dans un système solaire éloigné du nôtre. Son but : produire suffisamment de ressources sur sa planète (puis dans son système solaire) pour alimenter les CentreBrain nécessaires à l’existence du monde virtuel dans lequel se sont réfugiés les Terriens. Le but final est de créer une Dyson Sphere, une sorte de noyau géant entourant une étoile et étant capable d’en puiser toute l’énergie. Certes, le contexte semble tiré par les cheveux, mais une fois en jeu vous l’oublierez vite pour privilégier la création de votre “méga-usine”.

Une colonie industrielle tournant à plein régime est très satisfaisant. Dommage qu’il n’y ait aucun but apparent derrière.

C’est donc là que commence votre périple sur cette planète inconnue. En partant de rien, vous allez devoir multiplier les mines, générer de l’électricité et construire diverses ressources à partir de multiples bâtiments industriels. Et lorsque nous disons “en partant de rien”, ce n’est pas une façon de parler, puisque vous allez littéralement être abandonné sur cette planète déserte. Vous aurez une espèce d’I.A. qui vous indiquera les quelques premières démarches à suivre, puis vous devrez vous débrouiller tout seul. Quelques informations éparses vous seront communiquées vous indiquant à quoi sert telle action ou tel bâtiment, mais ce sera tout.

Ainsi, vous contrôlerez votre mécha, mais celui-ci dispose d’un réservoir de fuel qu’il faudra gérer avec parcimonie au risque de voir votre robot travailler au ralenti. La moindre action que vous entreprendrez au début consommera du carburant, et vous vous retrouverez très vite sans la moindre goutte d’énergie. De ce fait, les drones que vous enverrez construire des bâtiments et tapis de transport de marchandises seront bien plus lent, votre mécha marchera au ralenti et le développement des ressources et la recherche des technologies prendront bien plus de temps. C’est bien simple, vous passerez la majeure partie de vos débuts à attendre que le mécha se recharge. C’est particulièrement pénible, surtout lorsque l’on sait que rien ne nous indique comment récupérer rapidement du carburant. Vous retrouverez alors certains minerais qui vous serviront de fuel, mais il faudra deviner desquels il s’agit et comment s’en servir.

En effet, après le tutoriel, impossible de retrouver une encyclopédie digne de ce nom qui répertorie les conseils qui vous ont été précédemment donnés ou des informations sur les bâtiments et actions disponibles. Ce n’est qu’en farfouillant que l’on découvre que le “manuel” du jeu apparaît lorsqu’on appuie sur G, mais ça encore, on ne vous le dit pas.

Ainsi, votre mission sera de générer le plus de ressources possibles sur votre planète. Pour cela, vous devrez créer plusieurs mines qui récupéreront pour vous les matières premières de la planète. Ensuite, au fil des technologies, vous aurez l’occasion d’automatiser votre usine et donc d’en faire “le moins possible”. Par la suite, certaines technologies vous permettront de vous envoler vers une autre planète de votre système solaire et d’y générer là aussi une gigantesque usine. Les communications entre les planètes seront quant à elles possibles, grâce, là encore, à ces automatisations. Vous l’aurez compris, DSP se base énormément sur les automatisations que vous génèrerez. Cependant, on ressent vite les limites de celles-ci puisque le titre ne propose pas à proprement parler d’énormément d’options de gestion.

Le titre dispose de deux arbres de technologie très fournis.

Malheureusement, une fois que l’ensemble de vos machines seront amorcées et qu’elles travailleront, vous ne pourrez quasiment plus les gérer, si ce n’est de les supprimer intégralement. On aurait ainsi apprécié d’avoir la possibilité de stopper une machine afin d’économiser de l’énergie ou encore d’arrêter les tapis de chargement des ressources pour éviter le surplus dans les bâtiments de stockage.

Nous l’évoquions plus haut, vous devrez découvrir de nouvelles technologies pour améliorer la productivité de vos machines. Les développeurs ont plutôt bien travaillé ce point, puisque Dyson Sphere Program dispose de deux arbres très fournis. Le premier regorge de technologies multiples vous donnant accès à de nouveaux bâtiments, de nouvelles ressources et compétences, tandis que le second arbre regroupe les différentes améliorations que vous pouvez débloquer. Ainsi, vous pourrez améliorer la rapidité de votre robot ou de vos drones constructeurs ou encore bénéficier de tapis de chargement bien plus rapides. La recherche de ces technologies sont parmi les premières à effectuer, puisque votre robot est tellement lent au début de votre aventure que c’en est frustrant.

De plus, DSP semble tout droit venu d’un autre temps dans ses commandes. Vous gèrerez donc votre robot et le déplacerez, mais il fera également office de point de suivi de la caméra. Ainsi, la caméra ne pourra en aucun cas être contrôlée manuellement et la lenteur de votre robot ne fera qu’accroître cette exaspération de ne pouvoir contrôler comme bon vous semble la caméra. De son côté, le mécha bénéficie d’un pathfinding catastrophique, tout droit venu d’un jeu des années 1990. Lorsque vous déplacerez votre robot, celui-ci ne cherchera pas le chemin le plus rapide pour rejoindre un point B. Au contraire, il adoptera l’itinéraire le plus court, ce qui le forcera à rapidement entrer en collision avec les différents bâtiments et donc à être rapidement ralenti.

Les contrôles du mécha sont catastrophiques.

Côté contenu, difficile de trouver grand chose à se mettre sous la dent. Il n’y a ainsi aucun mode multijoueur pour par exemple commercer avec des alliés ou établir des connexions avec les planètes de ses amis. N’espérez pas non plus de scénario, objectifs ou défis à suivre, puisqu’il n’y en a tout simplement pas. Après avoir créé l’usine parfaite, vous n’aurez plus rien à faire. On aurait ainsi apprécié devoir gérer l’usure de nos machines ou encore faire face à divers catastrophes naturelles comme une tempête susceptibles d’abîmer nos machineries voire d’interrompre l’apport en courant. Néanmoins, nous avons toujours affaire à une version qui est toujours en développement et il n’est pas impossible de voir de nombreux changements dans la version finale.

Heureusement, tout n’est pas à jeter dans ce Dyson Sphere Program. Si l’on s’ennuie vite dans le jeu et que la rejouabilité n’est pas vraiment au rendez-vous, il est plutôt jouissif de voir toutes ses planètes communiquer entre elles et ses usines travailler à plein régime. De plus, chaque début de partie vous donnera la possibilité de gérer de manière plutôt complète votre système solaire. Vous bénéficierez donc du nombre de planètes que vous désirez, sachant que vous pouvez monter jusqu’à 64.

Enfin, concluons avec le point sur lequel Dyson Sphere Program se démarque le mieux : sa qualité visuelle. Le titre ne propose pas des graphismes réalistes et privilégie très brillamment un visuel coloré, voire cartoonesque. Le résultat est vraiment très réussi, et donne parfois lieu à des panoramas de toute beauté, que ce soit dans l’espace ou lorsque nous sommes sur une de nos petites planètes “minières”. Voir une planète sortir de l’horizon de celle sur laquelle nous nous trouvons est tout simplement magnifique, avec le léger rayon de “soleil” qu’elle laisse entrevoir.

DSP nous propose quelques jolis panoramas.

Qui dit beaux graphismes ne veut pas obligatoirement dire belles textures détaillées, et c’est là dessus que Dyson Sphere Program est fort. En effet, sans nous proposer des textures très élaborées ni réalistes, le titre parvient sans peine à proposer un aspect visuel de toute beauté. Lorsque les paramètres de rendu sont poussés au maximum, le titre vraiment très joli.

Du côté de sa bande-son, DSP est plutôt timide puisque celle-ci ne nous aura pas vraiment emballé. On se basera ici sur des mélodies très calmes et douces, en adéquation avec le gameplay du jeu : lent. Ce n’est toutefois pas un défaut, puisque les mélodies nous accompagnent tout au long de la création de nos usines. Douces et mélodieuses, on finit presque par les oublier tant elles sont légères. Côté bruitages, les développeurs ont préféré se contenter de quelques bruits d’usines afin d’éviter de se retrouver dans une cacophonie impossible à supporter. De plus, la voix de l’IA est en anglais, comme l’entièreté du jeu et de ses sous-titres. Ainsi, si vous n’êtes pas familier avec la langue de Shakespeare, il est préférable de passer votre chemin d’ici à la sortie officielle du jeu. À condition que les développeurs le traduisent évidemment, ou en tout cas lui attribuent des sous-titres francophones.

Conclusion

Dyson Sphere Program se présente comme un jeu de stratégie atypique, basé principalement sur l’exploitation d’un arbre de technologies et des expérimentations industrielles. Plein de bonnes idées, le titre du studio chinois Youthcat propose une expérience de jeu vraiment unique. Créer ses colonies industrielles et les voir tourner à plein régime est un plaisir difficile à décrire puisque tout repose ici sur l’optimisation du système. Très clairement, Dyson Sphere Program est un jeu qui s’adresse à une élite, un public de niche. Car dans la pratique, il est très difficile de s’y plonger… Il n’y a ni scénario ni objectif à atteindre dans le jeu. N’espérez pas non plus de tutoriel, il faudra apprendre sur le tas en fréquentant les forums de Reddit… Des erreurs de stratégie amèneront également le joueur à perdre des heures et des heures de jeu… Visuellement, le jeu est toutefois très plaisant et le concept intéressant. Il n’est toutefois clairement pas adapté en l’état au commun des mortels. Gageons que les prochaines mises à jour apporteront toutefois leur lot d’améliorations… 

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Dyson Sphere Program

Gameplay 6.0/10
Contenu 6.0/10
Graphismes 7.0/10
Bande son 6.5/10
Finition 5.0/10
6.1

On aime :

De très jolis graphismes et panoramas

Deux grands arbres de technologies

La satisfaction d'avoir créé une colonie tournant à plein régime

Un grand nombre de planètes colonisables en une partie

On aime moins :

Un tutoriel incompréhensible

Vite redondant

Pas de VF ni de sous-titrage francophone

Le pathfinding du mécha catastrophique

Des possibilités de gestion très restreintes