Remaster d’un jeu pourtant sorti il n’y a que trois ans, Observer: System Redux fait partie des titres qui accompagnent le lancement des consoles de nouvelle génération. Les jeux cyberpunk semblent avoir le vent en poupe ces dernières années, et particulièrement en 2020. Outre Cyberpunk 2077 qui se fait de plus en plus attendre et Ghostrunner, la bonne surprise de l’année, on retrouve un certain Observer, qui avait déjà fait parler de lui en 2017. Et pour cause, le titre, développé par le studio polonais Bloober Team était parvenu à convaincre grâce à une direction artistique très réussie, une ambiance globale très malsaine et des mécaniques de gameplay plutôt originales. Il faut dire qu’Observer possède un scénario qui a tout pour plaire. Le titre vous plonge directement en 2084 à Cracovie, en Pologne. Les êtres humains basculent petit à petit dans le transhumanisme, grâce notamment à un implant cybernétique qui les connecte directement au réseau. Malheureusement, Cracovie, en plus d’être crasseuse, humide, ultra-sécuritaire et liberticide, est rongée par une peste digitale. Résultante de guerres et de la prise grandissante de drogue, cette peste s’infiltre dans les implants de ses hôtes et crée un sentiment de peur omniprésent dans la ville polonaise. Vous prenez le contrôle de Dan Lazarski, un détective Observer qui, équipé de son “Mangeur de rêves”, doit résoudre des enquêtes en s’infiltrant dans les rêves des victimes. Des phases de gameplay très réussies et originales que nous détaillerons plus loin dans ce test. Si la voix et le visage de Dan ne vous sont pas inconnus, c’est pour un très bonne raison. En effet, l’acteur qui prête sa voix et ses traits au protagoniste n’est nul autre que Rutger Hauer, l’inoubliable androïde Roy Batty de Blade Runner. Un clin d’oeil qui n’est pas anodin, tant Observer s’inspire énormément de l’œuvre de Ridely Scott, elle-même tirée d’un roman de Philip K. Dick. Allié à ce scénario si plaisant, la direction artistique d’Observer est tout bonnement somptueuse. La ville de Cracovie transposée à cet univers cyberpunk si particulier est paradoxalement criante de réalisme. La terreur et le malaise ambiant qui planent sur la cité polonaise nous font nous interroger sur les dérives auxquelles peut mener le transhumanisme. En plus d’être très beau, Observer: System Redux profite du ray-tracing des consoles next-gen et des PC. La direction artistique est de plus grandement aidée par une amélioration visuelle importante. Là où le titre original était plutôt convaincant sans pour autant impressionner, le remaster est dans sa grande globalité très beau. Le titre affiche intégralement de la 4K, avec des textures et modèles améliorés, lissés et affinés. Le ray-tracing et le HDR font également leur apparition et apportent un vrai plus à l’ambiance générale du titre. Les reflets qu’apportent les nombreux néons et spots publicitaires dans les flaques d’eaux et vitres sont du plus bel effet. De plus, System Redux est entièrement proposé à 60 fps, ou c’est du moins ce qui était promis. Dans la pratique, le rendu final est plutôt inconstant et les pertes de fluidité sont beaucoup trop nombreuses, notamment sur les consoles next-gen. Si la fluidité est assurée dans les passages où il y a peu d’informations à l’écran ou à l’extérieur, le constat est beaucoup plus négatif une fois que l’on traverse certains passages très lumineux, vifs et remplis de détails. Les ralentissements sont très nombreux et viennent régulièrement impacter l’expérience de jeu, à tel point d’en être parfois désagréable. De plus, il apparaît dommage que le titre soit dans sa globalité beaucoup trop sombre. La majorité du jeu se déroulant de nuit, vous passerez une grande partie de votre temps de jeu à essayer de distinguer certains détails dans les scènes de crime et autres couloirs de bâtiments. Si l’on comprend l’intention des développeurs qui souhaitaient accentuer ce sentiment de ville “sombre”, il est dommage que cela empiète sur l’expérience de jeu. Même en réglant les paramètres de luminosité, il est impossible d’y voir plus clair. Difficile de savoir si cela est lié à l’arrivée du HDR ou à un choix délibéré des développeurs, mais il est certain que c’est un point qui empiète sur l’expérience générale. Les phases de gameplay ne bougent pour leur part pas d’un iota. Le jeu s’apparente à du walking simulator, mâtiné de quelques séquences plus musclées. Un genre qui peut parfois être ennuyant mais qui se prête délicieusement au style d’Observer. Les phases d’exploration ne sont jamais trop ennuyeuses tant les décors sont suffisamment variés. Il est possible d’interagir avec une grande partie des objets de votre environnement, notamment grâce à vos deux visions qui permettent de plus facilement décrypter les scènes de crime. Vous devrez vous servir de différentes visions pour résoudre les quelques énigmes qui se présentent à vous. Observer profite toutefois des fonctionnalités qu’apporte la Dualsense sur PS5 pour offrir une autre dimension de jeu. Ainsi, lorsque vous interagirez avec une porte, les gâchettes se feront plus résistantes si la porte est verrouillée ou non. Déplacer une bibliothèque apportera également une certaine résistance dans la touche R2, qui est ainsi la touche d’interaction. Les retours haptiques de la manette sont pour leur part du plus bel effet. A certains moments, votre personnage sera empreint par une profonde poussée de stress, et cela se ressentira dans la manette. Les nombreuses phases d’infiltration dans les rêves des victimes sont également aidée par ces vibrations, avec un impact plus prononcé des jumpscares qui apparaissent à l’écran. Ces phases très particulières au sein des souvenirs des témoins et victimes sont quant à elles très réussies. L’intérieur de l’esprit des gens vous réserva ainsi de nombreuses surprises, comme des flashbacks, énigmes et phases horrifiques plutôt bien amenées. Le titre possède de nombreux jumpscares assez effrayants, et ceux-ci viennent notamment accentuer le côté psychopathe des séquences de “rêve”. Seulement voilà, ces séquences tirent trop en longueur et perdent du coup en efficacité. Observer: System Redux garde son ambiance futuriste cyber-punk qui lui est propre. Celle-ci reste très réussie et impressionnante. Ce remaster d’Observer est en revanche plutôt avare en nouveau contenu. Si l’on retrouve l’ensemble des quêtes et missions disponibles dans l’opus original, ne vous attendez pas à être dépaysé avec cette réédition. Seulement trois nouvelles quêtes viennent s’ajouter aux 5 originelles. De quoi légèrement prolonger les 8 heures de base du jeu, mais sans toutefois renouveler l’expérience. C’est pourquoi il paraît difficile de conseiller System Redux à ceux s’étant déjà essayé à l’expérience originale. Si sur PC, les développeurs proposent une jolie de ristourne de 80% pour ceux possédant déjà le jeu d’origine, les joueurs console devront quoi qu’il en coûte repayer le prix plein. Un prix de base qui n’est en revanche pas trop élevé, puisqu’il est tarifé à 29,99€, que ce soit sur consoles de nouvelle génération ou sur PC. Difficile donc de ne pas conseiller une si jolie expérience aux nouveaux-venus. Conclusion Fort d’une ambiance très particulière, Observer: System Redux est un très bon thriller futuriste cyberpunk. Mélange de walking simulator et de jeu d’enquête, Observer nous emmène dans une Pologne futuriste où le transhumanisme a transformé la facette du monde. Le titre propose son lot de jumpscares et quelques séances très musclées qui contrastent avec les séquences d’enquête et d’exploration. Remaster oblige, System Redux franchit un gap graphique important vis-à-vis de l’épisode original. Le rendu est globalement très convaincant sur les consoles next-gen, avec de très beaux effets de lumière et du ray-tracing omniprésent. On regrettera cependant les trop nombreuses pertes de fluidité qui impactent fortement l’expérience de jeu. Côté contenu, il ne faut en revanche pas s’attendre à de grosses nouveautés avec 3 chapitres inédits seulement. Si elle séduira les nouveaux venus avec son ambiance oppressante, cette réédition d’Observer sur consoles next-gen n’est malheureusement pas proposée sous la forme d’un update du jeu originel mais d’un nouveau titre facturé cependant à un tarif relativement attractif (29,99€).