Les opérateurs chinois attribuent une sonnerie de téléphone spéciale aux mauvais payeurs. Une forme d’humiliation qui incite les personnes endettées à régler leurs dettes en s’attaquant à l’honneur de ces personnes dans un pays où justement, l’honneur tient une place importante. Dans la pratique, ce sont les appelants qui entendront cette fameuse sonnerie de téléphone. Celle-ci a pour but de prévenir les appelants qu’ils sont sur le point de contacter une personne qui a des dettes. Une méthode d’humiliation très particulière – et abjecte – qui ne s’arrête pas là puisque le but de cette sonnerie est d’inciter les appelants à demander à la personne qu’ils contactent de rembourser ses dettes. Dans un pays où l’emprunt d’argent est tabou, les personnes endettées sont particulièrement mal vues. La Chine a d’ailleurs recours à plusieurs méthodes d’humiliation pour déranger les mauvais payeurs et les pousser à rembourser rapidement leurs dettes. Une base de données en ligne et accessible au public liste les noms complets et les numéros d’identification gouvernementaux – partiellement censurés – des personnes endettées. En cliquant sur un nom, il est possible de connaitre l’âge, la ville d’origine et les détails des dettes de ces personnes. Autre méthode : une application a été développée pour prévenir les habitants si une personne endettée habitait près de chez eux. Les sonneries spéciales humiliation ont fait leur apparition en 2017 chez certains opérateurs. Au lieu de la sonnerie de tonalité habituelle, c’est un message préenregistré que l’appelant entend. « Le titulaire que vous appelez a été mis sur une liste noire par le tribunal du comté de Guanyun pour ne pas avoir remboursé ses dettes. S’il vous plait, exhortez la personne à remplir ses obligations légales » voici le message qu’entendrait les appelants, selon l’agence de presse publique Xinhua. Tous les numéros de téléphone des mauvais payeurs – les laolai – intègrent ce message préenregistré. Seuls le tribunal ou l’opérateur de télécommunication peuvent supprimer ledit message lorsque le mauvais payeur a finalement remboursé ses dettes.