Qui traite les données de nos voitures connectées

Qu’elles viennent d’une voiture, d’un smartphone ou de tout autre appareil capable de transmettre, les données ne valent rien si elles ne sont pas exploitées. Dans le milieu automobile, ce sont principalement les constructeurs qui en profitent.

D’une manière générale, peu importe la finalité réelle des informations collectées sur les voitures des automobilistes, ce sont actuellement les constructeurs qui choisissent ce qu’il advient d’elles la plupart du temps. Ils le font en décidant à qui les revendre s’ils choisissent de monétiser (plus d’informations à ce sujet dans cet article) ou tout simplement en exploitant eux-mêmes en interne les résultats qu’ils obtiennent grâce aux capteurs de la voiture.

Mais ce que peu de gens savent, c’est que le propriétaire d’une voiture est dans bien des cas également propriétaire des données que sa monture génère, puisque n’importe quelle donnée permettant d’identifier un propriétaire (localisation, comportement routier, plaque d’immatriculation etc.) est considérée comme une donnée personnelle. La législation avance en même temps que la technologie, elle reste donc pour le moment très floue. Mais théoriquement, un automobiliste a son mot à dire sur le traitement et la diffusion des informations en provenance de sa voiture et le partage de ces informations devraient être explicite et consenti comme le veut le nouveau règlement général sur la protection des données (RGPD). Une enquête menée par l’Automobile Club Association (membre de la Fédération internationale de l’automobile) dans plusieurs pays européens et portant sur la voiture connectée révèle que 84 % des Belges estiment qu’un cadre législatif est nécessaire pour encadrer le traitement.

La France a pris une petite longueur d’avance sur le sujet, puisque que la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) a publié un « pack de conformité véhicules connectés et données personnelles » l’année dernière. Concrètement, la CNIL permet via ce pack de clarifier le statut des données émises par les véhicules connectés tout en donnant la possibilité aux acteurs du secteur automobile de se mettre en conformité avec la loi nationale et le RGPD. L’idée est d’ailleurs de porter cette initiative au niveau européen, afin que tous les pays membres puissent avoir une base législative sur laquelle s’appuyer.

A quoi servent ces données récoltés ?

Plus que l’idée de contrôler, c’est l’idée de comprendre le mode de fonctionnement des automobilistes qui obsède les constructeurs. En apprenant de leurs clients, ils peuvent ainsi mieux cerner leurs besoins, leurs envies et leur proposer des services personnalisés. C’est donc dans une optique de fidélisation que les données sont principalement utilisées aujourd’hui. En proposant des rendez-vous d’entretien à un propriétaire, une marque s’assure par exemple que son client restera dans son réseau de concessionnaires. La Fédération belge de l’automobile et du cycle estime que les propriétaires gardent leur voiture en moyenne 8 ans et 11 mois. Vu le peu de contact entre une marque et un propriétaire durant cette période, il est donc tout à fait logique que cette dernière essaye d’entretenir une relation privilégiée pour que le client ne passe pas chez la concurrence.

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