Test – Chocobo’s Mystery Dungeon Every Buddy : un remake séduisant

Après avoir rencontré un énorme succès au Japon et avoir débarqué en Europe sur Wii il y a une dizaine d’années, Square Enix tente de remettre le couvert avec sa série des Chocobos’s Dungeon sur consoles de salon. Au-delà du fan service et de l’aspect enfantin indéniable aux premiers abords, que vaut vraiment cet opus ?

Très populaires au Japon, les Chocobo’s Dungeon ont connu de nombreux épisodes avant d’arriver en Europe en 2007 avec l’opus Final Fantasy Fables, sur Wii. La saga nous plongeait dans les aventures de Cid, un chasseur de trésor, et de son Chocobo, véritable héros du jeu. Le jeu Chocobo’s Mystery Dungeon Every Buddy reprend les grands principes du premier volet apparu en Europe et adapte la suite de la série.

Dès le début du jeu, on remarque un changement assez important par rapport à l’original puisque la cinématique d’introduction a tout bonnement été effacée de la version 2019. Celle-ci avait le mérite de contextualiser l’histoire et de présenter les personnages. Or, dans ce portage, la compréhension de l’histoire pour les néophytes dépendra uniquement de la progression dans le jeu.   

À la recherche de la mémoire perdue

L’absence d’introduction est assez douloureuse puisqu’on débarque dans le jeu, au cœur d’un donjon, sans aucun background. Les premières minutes de jeu laisseront dubitatif n’importe quel joueur tant ce passage est abrupt. Outre les quelques explications de gameplay pour avancer dans les niveaux du donjon, la prise en main sera difficile. La réactivité de l’oiseau est poussée à l’extrême ce qui demande presqu’une grande dextérité pour le faire passer dans des petits chemins. Heureusement, on s’habitue rapidement aux commandes, mais cette première approche n’en reste pas moins mitigée.

La présence de Cid et du Chocobo dans ce donjon avait pour objectif de récupérer une pierre magique. Un but mis a mal par un autre personnage, arrivé plus tôt que notre duo qui, armé de la pierre magique enverra l’explorateur et son animal de compagnie dans une autre dimension. C’est au cœur d’un village en proie à un maléfice qu’atterriront nos deux amis. Les habitants du village perdent la mémoire à chaque coup de cloche de l’église. Face au désarroi des villageois, Cid et Chocobo vont alors tenter de les aider en découvrant qui se cache derrière ce maléfice et tenter de leur faire recouvrir la mémoire.

Si aux premiers abords ce titre semble se destiner à un jeu public, ce sentiment changera rapidement. En effet, au-delà de l’aspect « pays merveilleux », l’aventure se révèlera rapidement plus intéressante et trouvera facilement sa place auprès d’un public plus mature malgré un gameplay minimaliste. On se laisse rapidement prendre au jeu.  

En tant que Dungeon-RPG, l’aventure sera divisée en deux. D’une part, une progression assez libre dans le village au cours de laquelle le joueur pourra entrer en interaction avec les PNJ, lancer des quêtes, récupérer de l’inventaire et débloquer les 7 personnages jouables en mode duo. Le village sera véritablement la pièce centrale de la trame narrative, il servira également de hub où le joueur pourra stocker les objets récupérés par le Chocobo et améliorer son équipement. D’autre part, l’exploration des donjons. Ces derniers se révèlent particulièrement intéressants, une richesse de gameplay à laquelle on ne s’attend pas lorsqu’on débute le jeu.

Stratégie de déplacements et d’attaques

Comme le veut le genre Dungeon-RPG, les déplacements des personnages dans les donjons se font case par case ; à l’horizontale et verticale, mais aussi en diagonale. Les ennemis en feront de même, ce qui permet au joueur de développer une stratégie. À chaque pas, les méchants avancent et tentent de vous attaquer. En plus des ennemis auxquels il faudra faire face, certaines cases cachent des pièges qui peuvent coûter quelques points de vie au Chocobo.

Autre difficulté du gameplay : la réactivité de l’animal à plumes jaunes. Diriger le Chocobo s’avère parfois compliqué tant celui-ci se montre (trop) réactif. Une simple pression sur joystick et voici que l’animal se cogne à un ennemi au lieu de l’éviter ou passe totalement à côté d’un couloir.   

D’autant que chaque raté aura des conséquences. Dans la pure tradition des donjon-like, les combats se font au tour par tout, avancer par erreur peut vous coûter une attaque. Ce mécanisme poussera le joueur à se montrer tactique tant dans ses déplacements que ses attaques et esquives.

Bien que le titre ait été visuellement retravaillé, il aurait été intéressant d’apporter quelques modifications au niveau des commandes avec, pourquoi pas, des raccourcis pour les fonctions le plus utilisées. Dans ce cas-ci, il faut ouvrir le menu, choisir les habilités ou les objets pour attaquer ou se soigner.

Forger son propre Chocobo

À chaque combat, l’animal à plume gagnera de l’expérience et pourra ainsi augmenter de niveau et donc, sa force. Mais il pourra également compter sur son équipement pour être plus efficace au combat. C’est en venant à bout de ses ennemis ou en se fouillant de fond en comble les niveaux des donjons que le joueur puisse récupérer des pièces d’équipements plus ou moins utiles.

En fonction de ce qu’il trouve, le joueur pourra se diriger à la forge du village pour améliorer ses équipements. En associant plusieurs objets, il est possible d’augmenter les performances des équipements avec des sceaux. Ceux-ci peuvent apporter des bonus, mais aussi parfois des malus ce qui est plus problématique, car ils sont toujours actifs même après avoir jetés l’objet.

En parallèle des niveaux gagnés, le Chocobo peut débloquer des jobs, au nombre de 14. Ceux-ci disposent chacun de leurs talents spécifiques qui vont influencer l’exploration. Mais choisir tel ou tel job – ninja, chevalier, danseur, etc. – n’a pas vraiment de poids décisif puisque le Chocobo disposera de tous les moyens pour affronter ses ennemis, dont les pierres d’invocation qui permettent de faire appel aux chimères des boss vaincus.

Un portage séduisant

Square Enix ne s’est pas limité à un simple portable sur console de salon – PS4 et Switch – puisque des nouveaux donjons font leur apparition dans Chocobo’s Mystery Dungeon Every Buddy !  Sans révolutionner le matériau de base, cela allonge l’aventure déjà bien conséquente. On notera également l’absence du Pop-Up, sorte de méta-jeu basé sur un système de cartes à débloquer au cours de l’aventure afin de réaliser des duels lors de la progression.

Dans la lignée des chimères, le joueur pourra faire appel aux créatures qu’il a vaincues durant son périple pour l’aider dans ses combats. Pour cela, il devra cumuler des « buddy’s Point » afin de débloquer l’un des 112 monstres. Ces points sont récupérables aléatoirement après certains affrontements et, après avoir atteint le nombre demandé, peuvent débloquer des acolytes auxquels le joueur pourra faire appel lors de combats.  

Mais le véritable plus de ce portage est la possibilité de jouer en coopératif à deux joueurs, en local. Le second joueur aura alors un rôle de soutien comme les ennemis recrutés et autres compagnons jouables du Chocobo. Un soutien qui a parfaitement son rôle tant la complexité du gameplay se fait sentir au fil de la progression.

Nostalgie visuelle et sonore

Évidemment, le jeu a eu droit à un petit lifting bien mérité. Très colorée, la fraîcheur des décors dans la ville est des plus agréables, mais les donjons n’en restent pas moins trop sombres et contrastés. La version 2019 de Chocobo’s Mystery Dungeon Every Buddy est avant une version remastérisée superficielle, pourtant une modernisation plus profonde aurait pourtant été la bienvenue.

Pour rester dans l’aspect visuel, on notera la bougeotte incessante des personnes qui semblent avoir des ressorts plutôt que des pieds. Un détail pour certains, un aspect très agaçant pour d’autres.  

Malheureusement, Chocobo’s Mystery Dungeon Every Buddy ne propose aucune traduction en dehors de l’anglais ce qui réduit forcément le potentiel du public prêt à incarner l’oiseau jaune.

On notera tout de même la qualité de l’ambiance sonore qui rappelle forcément les premières rencontrent avec les Chocobos dans les Final Fantasy. Une nostalgie amplifiée par la présence de quelques personnages cultes des Final Fantasy, tel que les Mogs.

Conclusion

Sous ses faux-airs de jeu pour les enfants, Chocobo’s Mystery Dungeon Every Buddy ! se révèle plus complexe qu’il n’y parait avec son système d’exploration de donjons et de déplacements case par case. Alternant séquences d’exploration en monde ouvert et traversée de donjons, le jeu de Square Enix parvient à séduire grâce à la richesse de son gameplay. Le titre s’offre également un joli lifting, qui n’efface toutefois pas toutes les rides. Au final, ce dungeon-RPG délicieusement old-school ne déçoit que par son prix de vente, beaucoup trop élevé puisqu’il faudra débourser une quarantaine d’euros pour en faire l’acquisition.

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Chocobo’s Mystery Dungeon Every Buddy

Gameplay 7.5/10
Contenu 8.0/10
Graphismes 5.0/10
Bande son 7.0/10
Finition 7.0/10
6.9

On aime :

L’ajout d’un mode coopératif en local

Beaucoup d'exploration

Un système donjon-RPG dans la pure tradition

Un gameplay plus complexe qu’il n’y parait

Quelques donjons inédits

On aime moins :

La réactivité trop poussée

L’absence de traduction

Des donjons qui se répètent un peu trop

Ca a vieilli, graphiquement

Un prix de vente trop élevé (40€)