Attendu depuis plus de six ans, le dernier volet de la franchise Devil May Cry débarque enfin. Signé Hideaki Itsuno – le “papa” de Devil May Cry 2, 3 et 4 -, DmC 5 signe le retour en fanfare d’une franchise qui avait quelque peu perdu de sa superbe ces dernières années. Après un quatrième volet relativement décevant et un reboot orchestré par le studio de la Team Ninja – efficace, mais plus vraiment dans l’esprit DmC -, la franchise culte de Capcom revient à travers un cinquième épisode qui se voulait un véritable retour aux sources pour la série. Rien de surprenant en soi lorsqu’on sait que Hideaki Itsuno, le réalisateur de DmC 2, 3 et 4 qui était cette fois aux commandes. Pour Capcom, tout l’enjeu de ce cinquième volet était de replacer sous le feu des projecteurs une franchise qui avait perdu de sa superbe et redonner ainsi ses lettres de noblesse à la série. Dans la plus pure tradition d’un Ninja Gaiden ou d’un Bayonetta, Devil May Cry 5 se positionne donc comme un beat them all old-school – qui conserve les rouages des titres du début des années 2000 tout en bénéficiant d’une réalisation digne de ce nom. Les habitués reprendront donc vite leurs marques. Les petits nouveaux seront pris par la main dès les premières minutes de jeu grâce à un tutoriel d’une rare efficacité qui apprendra de nouvelles techniques au joueur au cours des premiers chapitres. S’il est très accessible aux nouveaux venus grâce à son mode de difficulté “humain” et ses combos automatisés, Devil May Cry 5 fera également le bonheur des amoureux de combos avec son gameplay nerveux et exigeant qui pousse le joueur à mémoriser des combinaisons de touches et à enchainer les attaques tout en virevoltant dans les airs. Le gameplay du jeu est tout simplement grisant, même si l’on déplore toujours une certaine rigidité des personnages, qu’on ne trouvait pas forcément dans un Ninja Gaiden ou un Bayonetta. Le gameplay de Devil May Cry 5 est d’une richesse surprenante. Non seulement en raison de l’impressionnante palette de coups, mais également de la présence de trois personnages très différents à incarner. Le principal protagoniste de cette aventure n’est autre que Nero – également l’un des plus décriés -, qui se retrouve dépossédé de son bras et devra utiliser différentes prothèses – baptisées ici devil breakers – pour massacrer ses ennemis à la volée. Ces prothèses lui confèrent différents pouvoirs et bonus qui lui permettront d’enchainer les combos et d’utiliser par exemple un grappin qui lui permettra d’agripper ses ennemis. Le gameplay avec Nero est un peu moins excitant qu’avec un Dante, qui déchaine littéralement sa puissance sur le terrain. Les combos armes à feu / armes blanches sont toujours aussi efficaces et le titre devient très vite grisant à parcourir dans la peau de l’un ou de l’autre. V, le petit nouveau, est probablement le personnage le moins intéressant du lot puisqu’il ne combat pas directement au corps à corps mais contrôle à distance des démons qui font tout le travail pour lui. Le concept est intéressant et on se prend plutôt vite au jeu, mais il faut l’avouer, le sentiment est nettement moins grisant qu’avec Dante ou Nero. Reste qu’entre deux parties, V aura le mérite de varier les plaisirs. Plutôt riche, le gameplay de DmC 5 aura tendance à noyer les nouveaux venus sous un lot impressionnant d’informations. Il faudra comprendre l’utilité des devil breakers, les subtilités du gameplay, apprendre à maîtriser chacun des 3 personnages et acquérir de nouvelles techniques auprès de Nico, la “secrétaire” de Nero – un personnage atypique de par sa personnalité, qui ne sera toutefois pas du goût de tous. Car, désormais, le wesh-wesh a sa place dans l’univers de Devil May Cry. En terme de diversité, le titre de Capcom fait très fort. On regrettera tout de même qu’à l’exception de Dante, les personnages manquent cruellement de charisme. Autre point positif : le gameplay du jeu parvient à se renouveler à chaque mission grâce à la diversité du casting mais aussi l’ajout de nombreuses nouvelles techniques / armes et coups à débloquer à l’aide des crédits récupérés durant les parties. Il n’y a donc pas de quoi s’ennuyer dans l’univers de Devil May Cry 5! Paradoxalement, DMC 5 souffre des mêmes défauts que ses ainés, avec une caméra qui a tendance à très mal se positionner et un système de lock qui a 10 ans de retard. On aurait aimer plus de fluidité dans les affrontements. Dans le même ordre d’idée, le level-design de DMC 5 est une véritable catastrophe. Si les décors sont superbes, les niveaux se résument le plus souvent à de longs couloirs en ligne droite, avec occasionnellement une zone secrète à laquelle accéder, dans laquelle il faudra massacrer tous les ennemis présents. Pas de verticalité, d’originalité ni d’interaction avec les décors. Comme si le titre était resté ancré dans le temps… Visuellement, le jeu est une belle claque graphique. Les décors sont superbes, la direction artistique des monstres impressionnantes, les effets visuels nous en mettent plein les yeux et le jeu tire le meilleur de la PS4 Pro et de la Xbox One X. Les combats de boss seront l’occasion aussi d’apprécier DMC 5 sous son meilleur jour, avec des pans entiers de décors qui s’effondrent sous les coups de monstres titanesques. On regrettera en revanche le manque de diversité au niveau des environnements, l’intégralité du scénario se déroulant presqu’exclusivement dans une seule ville. Trop souvent, on aura ainsi l’impression de refaire le même niveau… Ceux qui ont fini Vanquish sauront précisément de quoi on parle. A l’inverse, chapeau bas pour les superbes cinématiques du jeu, qui ont un sen du rythmé aiguisé et développent effacement une histoire qui n’a pourtant rien de passionnant – et à laquelle il sera difficile d’accrocher si vous n’aviez jamais parcouru un Devil May Cry. Sans s’éterniser sur ce point, il est ici question de l’éternelle lutte du bien contre le mal, avec un groupe de guerriers aguerris qui affronteront une horde de démons bien décidés à mettre K.O. l’humanité. Pour le reste, Capcom réalise presqu’un sans faute avec une bande sonore terriblement efficaces – des doublages en anglais hyper-qualitatifs aux morceaux hardcore nerveux – , une durée de vie solide, des tas d’éléments à débloquer, des modes de difficulté extrêmes et une très bonne rejouabilité. Certes, DmC 5 n’est pas aussi grandiose que certains le laissaient entendre, mais il n’en reste pas moins un très bon beat them all et assurément un brillant retour en force pour la franchise de Capcom. Conclusion Après Resident Evil 2, Capcom enchaîne et nous livre un cinquième volet de sa série des Devil May Cry qui parvient à remettre sur les rails une franchise qui s’était essoufflée. Beau à damner, le beat them all de Capcom renoue avec un gameplay old-school terriblement nerveux. Un gigantesque défouloir d’une richesse étonnante, qui ne déçoit finalement que par le manque de diversité de ses décors, son level-design pas très inspiré et quelques petits défauts de prise en main. Rien qui ne vienne gâcher le plaisir que procure ce titre formidable qui réclame – à juste titre – son titre de beat them all de l’année. De sa bande son énergique à ses boss titanesques, Devil May Cry n’a décidément rien perdu de sa superbe.