Les tensions entre la Chine et les Etats-Unis mettent les deux fabricants de smartphone dans une position plus que délicate pour leur avenir. Crédit photo : AFP Le marché des télécoms, porté par des entreprises multinationales aux budgets absolument colossaux, est en lien direct avec la géopolitique. Les relations entre deux des pays les plus importants du globe jouent directement sur l’économie du secteur, les entreprises étant directement impactées. Les fabricants chinois Huawei et ZTE en ont fait les frais récemment. Pour expliquer la situation de façon rapide, les Etats-Unis et la Chine sont dans une compétition économique sans merci et les USA ont enregistré un déficit commercial de plusieurs dizaines de milliards de dollars sur le premier trimestre 2018. En plus de ça, le gouvernement américain accuse les deux constructeurs Huawei et ZTE de faire de l’espionnage industriel pour le compte du gouvernement chinois. Le Congrès a notamment fait pression pour que les deux principaux opérateurs américains, AT&T et Verizon, rejette tout partenariat avec Huawei. Un coup dur pour Huawei, la grande majorité des terminaux vendus sur le sol américain l’étant via les opérateurs. C’est la raison pour laquelle les P20 et P20 Pro, nouveaux modèles haut de gamme de la marque, ne sont pas officiellement commercialisés outre-Atlantique. Du côté de ZTE, la situation est pire : depuis la mi-avril, le fabricant de smartphone ne peut plus utiliser de composants américains pour ses produits et ce, pour une durée de sept ans. Adieu, donc, les processeurs Qualcomm. Cette décision intervient après que ZTE ait vendu des équipements à l’Iran et la Corée du Nord, deux pays dont les relations avec les USA sont pour le moins houleuses. Les sanctions imposées par les américains à l’encontre des cadres de la marque à la suite de la vente n’ont pas été respectées par ZTE, ce qui a conduit au ban. Google et Android comme moyen de pression Si Huawei n’est pas encore concernée par une quelconque interdiction au pays de l’oncle Sam, l’entreprise pourrait le devenir rapidement, surtout si les accusations d’espionnage industriel persistent. Et la catastrophe viendrait du fait que le Congrès américain ou Donald Trump puisse faire pression pour interdire aux fabricants chinois d’utiliser des logiciels américains. Cela voudrait dire ne plus avoir accès au Google Play Store et à ses millions d’applications. Aujourd’hui, il n’est plus envisageable de proposer un smartphone n’ayant pas accès à l’App Store d’Apple ou au Play Store de Google. Même Blackberry s’y est converti, quand Microsoft a tout simplement volé d’échec en échec avec son propre store d’application. Certaines rumeurs relayées par le journal South China Morning Post affirment que Huawei serait en train de développer un système d’exploitation maison pour pallier à une éventuelle rupture des liens avec Google, même si la marque dément officiellement : « Huawei n’a pas pour objectif de dévoiler son propre système d’exploitation dans un avenir proche » apprend-on dans un communiqué. Si tel était pourtant le cas, cela signifierait pour Huawei s’attaquer à l’un des plus grands défis de son histoire. La marque est actuellement dans le top 3 des fabricants d’appareils avec Samsung et Apple, mais sans Android ou le Play Store, nul doute que les ventes dégringoleraient. Les prochaines décisions des autorités américaines sont donc à surveiller de près, puisqu’elles risquent d’être tout simplement vitales pour les smartphones ZTE et Huawei.