Si la firme de Mountain View continue d’abuser de sa position dominante, la Commission Européenne pourrait sévir. Crédit photo : AFP Margrethe Vestager, la commissaire européenne à la concurrence, a expliqué au Telegraph que Google devait redoubler de prudence s’il ne veut pas être scindé en plusieurs plus petites entités. Google a déjà été condamné l’année dernière à payer une amende de 2,4 milliards d’euros pour avoir favorisé son comparateur de prix Google Shopping auprès des marchands et des consommateurs au détriment des comparateurs concurrents, alors rétrogradés. Depuis, le géant des moteurs de recherche est toujours dans le collimateur de la Commission Européenne qui l’accuse d’abus de position dominante sur le marché du mobile avec son système d’exploitation Android qui est désormais employé sur pratiquement tous les terminaux mobiles, à l’exception de l’iPhone. Dans son interview donnée au journal britannique, Margrethe Vestager estime que la question du démantèlement reste “ouverte et marquée sur l’agenda”. “Nous ne sommes pas encore arrivés là, mais il est important de garder un œil ouvert”, a-t-elle ajouté. A Google Shopping et la place occupée par Android, s’ajoute également le service de publicité en ligne AdSense, ce qui fait trois bonnes raisons pour démanteler Google si ce dernier ne propose pas de solution qui pourrait convenir à la CE. Une menace qui plane depuis 2010 Avec plus de 90 % de parts de marché, Google est contraint par la loi européenne de ne pas utiliser sa position dominante pour favoriser ses autres services. Depuis 2010, l’année où la CE a ouvert son enquête, Google a été invité à trouve la solution la plus adaptée pour équilibrer la situation. Mais son plan d’action ne convainc pas actuellement les responsables antitrust et, outre le démantèlement, une autre procédure pourrait être lancée contre la firme, et lui coûter près de 5 % du chiffre d’affaires réalisé dans le monde par sa société mère Alphabet. Si la prise de position de Vestager est tout à fait louable, il est difficile de dire si l’UE a réellement le pouvoir de démanteler un géant comme Google sans risquer d’incident diplomatique avec les États-Unis. Le but de la Commissaire n’est néanmoins pas d’anéantir les géants américains en Europe, mais d’éviter tout monopole et de laisser place à une compétition équitable. Selon elle, “Vous avez le droit de devenir dominant et vous prenez la responsabilité spéciale qui consiste à ne pas détruire une compétition déjà affaiblie.”