Le ciel s’assombrit au-dessus de l’éditeur d’Angry Birds qui poursuit une plongée vertigineuse en Bourse. Wilhelm Taht, vice-président en charge du département des jeux chez Rovio Entertainment, a quitté son poste au moment où la société a encaissé une dépréciation de près de 50 % de sa valeur. L’action du groupe passe ainsi de 11,50€ en septembre dernier à environ 4€. Le poste laissé par Taht sera provisoirement occupé par la directrice générale Kati Levoranta, qui a par ailleurs annoncé la fermeture de leur studio de Londres, qui employait sept personnes, afin de recentrer ses activités dans le jeu vidéo en Finlande et en Suède. Rien ne va plus pour l’entreprise d’Espoo (Helsinki) qui table sur un chiffre d’affaires entre 260 et 300 millions d’euros pour l’exercice en cours, contre 297 millions d’euros l’an dernier. Elle prévoit également une marge opérationnelle de 9 à 11% pour l’année en cours, contre 10,6% en 2017. Des prédictions en-deçà des chiffres attendus par les analystes et investisseurs qui tablaient sur 14,5%. Un succès fulgurant Créé en 2009, Angry Birds reste la principale vache à lait de Rovio. Le lancement à l’époque du premier jeu sur l’App Store d’Apple a été fulgurant et, grâce à ses déclinaisons (Angry Birds Seasons, Angry Birds Star Wars, etc.) et son expansion sur Android et PC, la série atteint dès 2012 le milliard de téléchargements. Outre ces jeux vidéo, Rovio gère également des parcs à thème Angry Birds dans plusieurs pays, dont la Finlande, la Chine et l’Espagne, et supervise la publication de livres pour enfants traduits dans une douzaine de langues. Mais en 2015 la société affiche pour la première fois des pertes, d’un montant de 13 millions d’euros et doit se séparer de presque 40% de ses effectifs. La sortie en 2016 du film Angry Birds sous l’égide de Sony Entertainment avait toutefois redonné des couleurs à Rovio, lui permettant d’engranger près de 350 millions de dollars dans le monde. Un succès qui incita le groupe à faire son entrée en Bourse en septembre 2017. Pour se relever de son actuelle chute en bourse, le Finlandais mise sur la sortie d’un second long métrage en 2019 et compte investir entre 10 à 15 millions d’euros dans sa plateforme Hatch, qui permet de jouer gratuitement à des jeux complets sans achats intégrés, en échange de publicités. Rovio a également lancé il y a quelques jours une version eSport de son titre avec Angry Birds Champions qui permet aux joueurs de participer à des compétitions en ligne moyennant un droit d’entrée et d’être récompensés par une somme d’argent en cas de victoire. De quoi, peut-être, relancer une série qui a du mal à véritablement se renouveler depuis déjà quelques années.