Le 14 décembre dernier, les États-Unis ont mis fin à la neutralité du Net. Dès le mois d’avril, les opérateurs du pays pourront prioriser l’accès à certains sites et faire payer davantage les consommateurs. Crédit photo: mindscanner/iStock Édicté en 2015 par l’administration Obama pour garantir un traitement égal des flux de données par les opérateurs, le principe de la neutralité du Net a été levé en décembre dernier sur le territoire américain. La neutralité garantit l’égalité de tous les flux de données sur Internet qui transitent par les opérateurs téléphoniques et fournisseurs d’accès, afin que tous les contenus soient traités de la même façon. Ce principe exclut par exemple toute discrimination ou blocage (empêchant un fournisseur de privilégier une plateforme ou un service au détriment d’un autre en changeant la vitesse des flux, par exemple). Le nouveau texte de la Commission fédérale des communications américaine (FCC) abrogeant le principe de la neutralité du Net sera effectif le 23 avril prochain. Dès ce moment, chaque opérateur pourra alors légalement prioriser l’accès à certains sites, facturer certains services basiques ou encore bloquer certaines adresses. L’accès à certaines plateformes de streaming (Netflix, par exemple) ne pourrait plus être compris dans l’abonnement de base d’un opérateur et donc être facturé en supplément. La « barrière » de la neutralité du Web tombée, les fournisseurs bénéficieront en quelque sorte des pleins pouvoirs et pourront même s’en donner à cœur joie en créant des packs et autres bouquets payants (vidéo, réseaux sociaux, musique, etc.). Les défenseurs peuvent encore s’opposer Les opposants au projet craignent cet accès différencié, mais aussi une violation de la liberté d’expression (cela peut empêcher de petits acteurs de grandir et de s’exprimer face aux plus grands, qui ont plus de facilités à payer pour obtenir une meilleure visibilité). Sans ce principe, certains défenseurs de la neutralité du Net proclament même que des géants d’aujourd’hui comme Google ou Netflix n’auraient pas pu émerger. D’ici le 23 avril, les défenseurs pourront saisir la justice et empêcher la mise en œuvre du nouveau texte. De plus, celui-ci doit être validé par le Bureau de la gestion et du budget de la Maison Blanche avant d’entrer en vigueur.