Test – Assassin’s Creed Origins : un retour magistral

Il aura fallu attendre deux longues années pour pouvoir enfin mettre la main sur le nouvel opus de la saga des Assassin’s Creed. Deux ans pour renouveler une licence qu’on ne présente plus, mais qui avait tendance à se répéter. Avec Origins, Ubisoft dépoussière sa franchise phare et promet de nouvelles sensations. Mais le jeu tient-il vraiment toutes ses promesses?

Les retours mitigés pour les derniers épisodes d’Assassin’s Creed ont forcé Ubisoft à revoir sa stratégie et à allonger le temps de gestation du dernier opus de la franchise. Deux ans après la sortie du dernier volet, le nouveau Assassin’s Creed : Origins a la lourde tâche de relancer une franchise qui s’était quelque peu essoufflée avec les années. Pour autant, Ubisoft n’est pas reparti d’une feuille blanche. Si l’éditeur ose une nouvelle approche en rapprochant Origins des action- RPG, Origins conserve l’ADN de ses prédécesseurs.

Petit retour sur la saga

Développée par le studio d’Ubisoft Montréal, la saga des Assassin’s Creed mêle histoire réelle et histoire fictive grâce à une technologie avancée – l’Animus – qui permet de revivre les souvenirs de ses aïeuls. Un cadre qui ne sert que de prétexte pour s’aventurer dans le passé et explorer différentes époques et destinations.

C’est en 2007 que sort le premier épisode de la saga et qui nous plonge dans l’histoire de Desmond Miles, un jeune homme sans histoire qui se verra kidnapper par la surpuissante société Abstergo, propriétaire de l’Animus. Le problème du jeune homme est qu’il est le dernier descendant d’un assassin du 12ème siècle, Altaïr. Sa filiation avec les Assassins lui fera revivre les souvenirs de ses ancêtres, en lutte contre l’ordre des Templiers, afin de mettre la main en premier sur des reliques qui pourraient causer la fin de notre monde.

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Après Jérusalem, nous retrouvons Desmond Miles dans la peau de son aïeul Ezio Auditore, durant la Renaissance (Assassin’s Creed II, 2009). On retrouve également ce personnage dans Assassin’s Creed Brotherhood, sorti un an plus tard et développant le même contexte historique. En 2011 sort Assassin’s Creed : Revelations, un titre qui mélange à la fois les souvenirs de Desmond, d’Altaïr et d’Ezio.

Bond dans le temps et l’espace puisque le cinquième volet de la saga prend place durant la révolution américaine, au 18ème siècle (Assassin’s Creed III, 2012). On y incarne un jeune amérindien, Connor, en quête de justice. C’est avec ce titre que l’on conclut l’histoire avec Desmond, pour se tourner vers d’autres personnages dit « dans le présent ».

En 2013, l’univers des Assassins prend le large puisqu’on se retrouve cette fois dans les Caraïbes avec où l’on incarne un pirate Kenway (Assassin’s Creed IV : Black flag, 2013). Avec ASC Rogue (2014), on change totalement de camp puisque notre héros, Shay Patrick Cormac, ex-assassin passe du côté sombre de la Force, à savoir, les Templiers.

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Reprenant le contexte de la Révolution Française, Assassin’s Creed Unity (2014) nous plonge dans la France de 1789 avec un mode multijoueur plus scénarisé. Autre révolution avec Syndicate, sorti en 2015, puisque nous plongeons au cœur de Londres durant la Révolution Industrielle, avec deux héros cette fois : Jacob et Evie Frye.

Après ces 9 épisodes se succédant de manière plus ou moins chronologique, Assassin’s Creed : Origins déroge à la règle et rebrousse chemin jusqu’en – 49 avant notre ère. Un sacré bond dans le passé qui nous plonge à la fin de l’Egypte Antique.

Retour sur les origines des Assassins

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Ce nouvel opus nous plonge dans l’Egypte Antique, à l’époque des Pharaons et plus précisément au moment où Ptolémée XIII est à la tête du royaume. Son pouvoir est perturbé par le rapprochement de Cléopâtre et Jules César, qui le poussent à durcir son autorité. Le peuple en est la première victime et les injustices se multiplient. C’est dans ce contexte que nous incarnons Bayek, un Medjay, protecteur du peuple qui, sur base d’une vengeance personnelle, va traquer les criminels et combattre le système mis en place.

La quête personnelle de Bayek et de sa femme Aya se mêle parfaitement bien à l’Histoire avec un grand H. Le jeu fait des allés et venus entre les quêtes plus intimistes des personnages principaux – ou du peuple en général – avec les grands enjeux politiques de l’époque. Les quêtes annexes se montrent d’ailleurs plus immersives puisqu’elles sont parfois plutôt bien romancées et construites.

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Rien de bien innovant sur les bases de l’histoire – une quête pour la justice qui va pousser notre héros vers les assassinats-, Origins a le mérite de construire un scénario plus poussé et psychologique au niveau des personnages.

Et bonne nouvelle pour ceux qui détestaient les passages dans l’Animus, ceux-ci sont plus discrets que par le passé.

Un tournant assumé vers l’action-RPG

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Prenant place dans un monde ouvert très riche, Assassin’s Creed : Origins se rapproche plus d’un action-RPG que d’un simple jeu d’infiltration, comme ses prédécesseurs. Cette fois, il est question d’améliorer ses propres équipements, de monter de niveau et de gérer au mieux l’arbre des talents.

Si on retrouvait déjà ce genre d’arbre de compétentes dans les deux derniers épisodes, celui d’Origins se montre beaucoup plus simple à maîtriser et à observer dans sa totalité. Un point qui faisait fortement défaut sur les anciennes versions.

Au niveau des armes, chaque type possède un panel de spécialisations. Pour ce qui est des arc-à-flèches, il en existe 4 sortes qui se marieront plus ou moins bien avec l’une ou l’autre stratégie; le Guerrier permet de tirer 5 flèches à la fois alors que le Prédateur dispose d’une meilleure stabilité, quant au Léger, il permet de tirer plusieurs flèches très rapidement. On retrouve la même dose de stratégie de combat chez les armes de poing (épée, marteau, pic, etc.).

On notera tout de même une jauge de « transe » qui augmente lors de combats et qui permet de libérer un enchainement féroce d’attaques. Celles-ci varient en fonction des armes équipées.

Les bagarres avant l’infiltration

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Ce nouveau choix au niveau des stratégies implique forcément des changements au niveau des affrontements. Dorénavant, les coups donnés s’accompagnent du nombre de points de vie perdus par l’ennemi. On notera également une appréciation de la blessure lorsqu’on vise un adversaire avec un arc qui dépend à la fois de la distance et du niveau de celui-ci.

Les combats en eux-mêmes font donc peau neuve, dépoussiérant ainsi un système où la succession de coups suffisait souvent à venir à bout de ses adversaires. Maintenant, le timing prend plus de place ainsi que les esquives, notamment grâce au port d’un bouclier. Certaines attaques se montrent également surpuissantes. De plus, les enchaînements et certains « finish » prennent place dans une chorégraphie impressionnante et, parfois, jouissive.

Côté adversaires, ceux-ci se montrent beaucoup plus vivants, ils aperçoivent beaucoup plus rapidement notre héros et se montrent beaucoup plus vite agressifs, ne se limitant pas à être de simples obstacles à contourner.

Par ailleurs, leurs déplacements se font de manière plus aléatoire, il n’est donc plus question de les éviter durant leur gardes.

En revanche, les hautes herbes restent une cachette de choix et ce, malgré l’assassinat d’un soldat à proximité d’un autre.

Plus orienté sur l’action que ses ancêtres, Origins n’en reste pas moins un très bon jeu d’infiltration.

La vision d’aigle prend tout son sens

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La vision d’aigle que l’on retrouvait dans les autres opus de la série prendra, cette fois, un côté littéral puisque c’est grâce à un vrai aigle (Senu) que notre cher Bayek pourra observer les scènes et les paysages depuis les airs. Un ajout très pratique et qui rappelle l’utilisation des drones, notamment dans Watch Dogs 2.

Bien que les premières prises en main peuvent décontenancer les habitués de la série, l’utilisation de Senu s’avéra très utile pour repérer une cible ou une proie à proximité le tout grâce à une jauge d’identification.

On retrouve ici aussi la possibilité de conduire diverses montures, que ça soit un cheval ou un chameau, un chariot ou un bateau, le transport se fait plus rapide grâce à cela. Et ce qui est clair, c’est que les équipes d’Ubisoft ont retravaillé les animations puisque le tout se fait de manière beaucoup plus fluide qu’auparavant. Reste tout de même quelques soucis de “pathfinding”, à savoir que certains personnages PNJ se retrouvent à foncer dans les murs ou font du sur place.

À chameau ou à cheval, un mode de conduite automatique a été ajouté. Une sorte de taxi antique dirons-nous. Il suffit d’appuyer sur une touche pour que notre moyen de transport suive la route et ce, jusqu’à l’infini ou jusqu’à la destination renseignée. Un ajout très sympathique quand on doit parcourir des distances assez longues et qui permet au joueur de faire des petites pauses rapides.

D’une beauté à couper le souffle

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Les équipes artistiques d’Ubisoft ont toujours fait un excellent travail sur les décors, mais pour Origins elles semblent s’être surpassées. L’aventure est parfaitement immersive grâce à une qualité et une richesse visuelle impressionnante. Le jeu tire parfaitement parti des capacités des consoles, et les propriétaires de PS4 Pro et Xbox One X devraient encore plus en profiter.

La modélisation des lieux emblématiques de l’Egypte Antique tels que le phare d’Alexandrie ou la pyramide de Khéops laisse sans voix. Rien n’a été laissé au hasard de la profondeur des hiéroglyphes jusqu’aux tempêtes de sable magnifiquement maîtrisées, le réalisme force le respect. On ne peut s’empêcher de souligner la finesse apportée autour de certaines animations. La lumière toute aussi maîtrisée – notamment avec le changement de cycle jour/nuit, ne fait que souligner la beauté des paysages égyptiens.

Au vu de la taille de la carte – immense – on s’attendrait à des paysages plus pauvres ou moins travaillés, mais ce n’est pas le cas. En plus d’une multitude de cachettes et de quêtes annexes, les paysages restent splendides et d’une richesse incroyable.

Côté sonore, la bande son se fait plutôt discrète ce qui laisse une grande part aux bruits et aux brides de conversations volées, le tout dans une atmosphère et une ambiance impeccables.

Les + :

– La beauté des décors et des paysages
– Un gameplay plus riche
– L’aide apportée par Senu (l’aigle)
– Les quêtes annexes sont scénarisées et nombreuses
– L’absence de collectes d’objets (plumes ou autre)
– La durée de vie s’approche des 60 heures
– Le tout se montre plutôt cohérent

Les – :

– L’infiltration est clairement mise au second plan
– Les hautes herbes restent une cachette de choix
– Le démarrage du scénario est un peu poussé

Conclusion

Avec Assassin’s Creed : Origins, Ubisoft nous livre l’un des épisodes les plus aboutis de la franchise, si pas le meilleur. À travers un univers parfaitement maîtrisé – malgré l’immensité de la carte -, Origins nous plonge dans une aventure spectaculaire, en pleine Egypte antique. Et cette fois, les combats sont au cœur de l’action, avec une mise au second plan de l’infiltration. Plus proche d’un action-RPG, le jeu d’Ubisoft offre une richesse impressionnante. Prenant, le titre vous gardera scotché au pad durant de très longues heures, grâce en grande partie à la beauté de ses graphismes, à la richesse de son gameplay et à la variété des situations. Une totale réussite pour Ubisoft, qui est parvenu à redonner ses lettres de noblesse à sa franchise phare.

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Assassin’s Creed : Origins

Gameplay 8.0/10
Contenu 9.0/10
Graphismes 9.5/10
Bande son 9.0/10
Finition 9.0/10
8.9

On aime :

La beauté des décors et des paysages

Un gameplay plus riche

Les quêtes annexes sont scénarisées et nombreuses

L’absence de collectes d’objets (plumes ou autre)

Une durée de vie gigantesque

On aime moins :

L’infiltration est clairement mise au second plan

Les hautes herbes restent une cachette de choix

Le démarrage du scénario est un peu poussé