Après un premier volet qui avait créé la surprise, Slightly Mad Studios revient avec un second épisode de sa série Project Cars, toujours aussi axé simulation, mais qui se heurte cette fois à une rude concurrence, avec d’un côté des simulations plus accessibles comme Gran Turismo Sports et Forza Motorsport 7 et de l’autre des titres plus pointus, comme le sous-estimé Assetto Corsa. Malgré ses nombreux défauts, le premier Project Cars était parvenu à séduire les passionnés de course automobile avec son réalisme et la complexité de sa prise en main, qui en faisait un titre se dégustant de préférence avec un volant plutôt qu’une manette. Gros succès commercial – avec ses 2 millions de copies écoulées -, le jeu de Slightly Mad Studios ne pouvait toutefois pas rivaliser avec les ténors du genre sur le plan technique et pour cause puisque le studio de développement avait eu recours à une campagne de crowdfunding pour financer le premier volet… Le succès de Project Cars a toutefois permis au studio de revoir ses ambitions à la hausse pour le second volet, qui s’annonçait excellentissime. Outre un nouveau mode carrière, les développeurs nous avaient ainsi promis un plus vaste line-up de véhicules, des conditions météorologiques qui changent en temps réel et impactent beaucoup plus les performances des véhicules et de grosses améliorations sur le plan technique. Ceux qui avaient déjà touché au premier volet ressentiront les différences dès les premières minutes de jeu. S’il n’est pas aussi réaliste – ni exigeant – qu’un Asseto Corsa, Project Cars 2 peaufine sa technique et se classe sans difficulté parmi les meilleures simulations automobiles. L’adhérence des pneus a été entièrement revue et le joueur devra désormais prendre en compte de nouveaux éléments dans sa conduite. Outre les conditions météorologiques qui viendront lourdement impacter la tenue de route, le changement de surface a désormais un impact beaucoup plus important sur la conduite. Que ce soit sur l’asphalte, la terre battue ou la poudreuse, les sensations de conduite seront totalement différentes selon la surface. Le jeu prône également une conduite moins laxiste en forçant le joueur à faire preuve de prudence, en particulier sur les circuits qu’il ne maîtrise pas encore. Là où les développeurs de Slightly Mad Studios marque des points, c’est au niveau de la variété des courses. Car outre l’Indycar, le GT et le karting, le jeu propose également des courses plus atypiques, avec la Formule 1 en tête d’affiche, mais aussi le rallyecross – l’une des grandes nouveautés de cet épisode -, et la course sur glace. Des catégories de véhicules qui pourraient attirer de nouveaux joueurs dans l’univers de Project Cars… On appréciera d’autant plus la diversité des défis que les nouvelles catégories introduites dans ce second épisode sont parfaitement maîtrisées par les développeurs. Certes, le nombre de tracés pour chacune de ces nouvelles catégories de véhicules est relativement limité, mais les sensations sont là. Et quel bonheur de glisser à toute vitesse sur le circuit glacé de Sampala! Au niveau du casting, Project Cars 2 se défend également plutôt bien avec pas moins de 180 bolides au compteur. Certes, on est encore loin d’un Forza Motorsport 7, mais il y a largement de quoi s’amuser. D’autant plus que le nombre de tracés a littéralement explosé avec plus de 140 tracés au total. On regrettera toutefois que le mode solo soit toujours aussi peu excitant pour les novices. La scénarisation du mode carrière reste minimaliste et le joueur passera comme dans beaucoup d’autres simus pas mal de temps dans les menus du jeu à lire des messages sans grand intérêt et à naviguer dans des tableaux qui se ressemblent tous. Autre gros défaut à mettre en avant : l’intelligence artificielle des adversaires est toujours aussi catastrophique. Très agressive, l’IA n’hésite pas à jouer des coudes, et sans doute un peu trop même à notre goût, avec à la clé parfois des situations parfaitement surréalistes. Il n’est ainsi pas rare de se retrouver au milieu d’un véritable carambolage. Certes, cela fait partie du spectacle, mais Project Cars 2 a tendance à en abuser. Et pour une simulation, cela passe plutôt mal… Il en va de même pour les bugs, peu nombreux, il est vrai, mais qui pourront occasionnellement anéantir vos espoirs de remporter une course. Des défauts qui passeront toutefois aux oubliettes aussitôt que le joueur se lancera dans le mode en ligne, face à de véritables adversaires. Pour le reste, les développeurs de Slightly Mad Studios réalisent un carton plein. La conduite est beaucoup plus réaliste – et sensationnelle que dans le premier volet, sans être pour autant plus exigeante. Le jeu reste parfaitement jouable au pad mais les amateurs de grosses cylindrées prendront leur pied aux commandes d’un volant. Comme dans le premier volet, il d’ailleurs possible de totalement personnaliser la conduite. Attention toutefois, Project Cars 2 demeure un titre très réaliste et qui peut par conséquent se révéler très frustrant pour les nouveaux joueurs. En ce qui concerne la réalisation technique, Slightly Mad Studios opère presqu’un sans faute avec des graphismes nettement améliorés par rapport au premier volet. Non seulement les véhicules, circuits et paysages sont beaucoup plus jolis, mais en outre le studio de développement est parvenu à leur donner vie en y ajoutant des conditions météorologiques qui changeront au cours de la course et feront de votre vie un véritable cauchemar. La bande sonore n’est pas en reste avec des moteurs qui rugissent, des pneus qui crissent et des impacts plus vrais que nature. Pas de doute, les développeurs ont fait du très beau travail! Conclusion Plus riche en contenu que son ainé, Project Cars 2 peaufine et améliore la recette de son ainé, sans toutefois parvenir à en corriger ses principaux défauts. Son mode carrière peu palpitant – malgré l’ajout de nouvelles disciplines -, ses quelques bugs et son intelligence artificielle, parfois chaotique, l’empêcheront malheureusement de prendre son envol. Les fans du premier volet apprécieront toutefois le souci du détail des développeurs et les nombreuses améliorations apportées, tant au niveau du contenu que des graphismes. Les conditions météorologiques qui viendront impacter la conduite des véhicules représentent toutefois le plus bel ajout à cet épisode, qui, à défaut d’être parfait, continue de rouler à toute vitesse dans la bonne direction. Reste qu’avec sa conduite ultra-réaliste et son gameplay exigeant, Project Cars 2 n’est assurément pas un titre à mettre entre toutes les mains…