Sorti en 1991 en arcade, Street Fighter 2 est très vite devenu un grand classique des jeux de combat et a eu droit depuis sa sortie à de multiples portages. Capcom offre aujourd’hui un joli coup de lifting à ce titre culte en sortant une réédition du jeu sur la console nomade de Nintendo. Drôle d’idée que celle de Capcom de remettre au goût du jour un aussi vieux classique que Street Fighter 2, alors que la plupart des fans de la franchise auraient sans doute préféré goûter aux joies du dernier volet sur Switch. Pour les joueurs nostalgiques, livrer un remake d’Ultra Street Fighter 2 avait du sens, mais peut-être pas au prix fixé par Capcom. Car pour une trentaine d’euros, les joueurs s’attendaient à un remake en bonne et due forme. Hors, au final, Capcom ne nous livre qu’un très léger lifting du jeu, avec quelques modes inédits. Explications. Le studio Udon s’est en effet chargé de la refonte visuelle du jeu, avec des résultats très nuancés. Globalement, les décors en 2D ont très mal vieilli, et les liftings des personnages sont très moyens. Pour un titre aussi légendaire que Street Fighter, on aurait pu s’attendre à ce que Capcom sorte les gros moyens. Hors, si le jeu a bien subi un lifting, la qualité n’est pas tout à fait au rendez-vous et le titre fait pâle figure face aux autres grands classiques du jeu de combat 2D récemment modernisés. Point positif, il est possible de repasser au design 16 bits, ce qui réjouira les joueurs les plus nostalgiques. Si l’on met de côté la réalisation technique, les nouveautés restent également mineures. Au niveau du gameplay, on note l’apparition de déchoppes qui permettent de mieux équilibrer les combats et de se tirer de situations épineuses, quelques équilibrages au niveau de la palette de coups de chaque personnage et – surtout -, de nouveaux modes de jeu. Outre les modes Arcade et Versus, on citera ainsi la présence d’un mode Co-Op à deux – malheureusement pas très excitant – et le nouveau mode La Voie du Hado, qui permet de jouer dans la peau de Ryu à la première personne et se joue avec les Joy-Cons et le système de reconnaissance gestuelle de la Switch. Amusant cinq minutes, mais hyper-répétitif et là encore pas très excitant. Reste alors le mode multijoueur en ligne, qui aurait pu être un véritable argument de vente pour ce titre, mais qui se solde pas des attentes interminables de mise en relation et des combats souvent déséquilibrés. Si la présence d’un mode multijoueur était indispensable, on se rend finalement compte que celui-ci est lui aussi loin de répondre à nos attentes. Au final, peu de choses sont donc à sauver dans les nouveautés. Les joueurs nostalgiques se réjouiront toutefois de retrouver l’un des meilleurs jeux de baston en 2D, avec un joli coup de pinceau, un casting alléchant de 19 personnages, et un gameplay toujours aussi fun. Autre joli bonus : la présence de nombreux artworks dans la galerie du jeu. Mais tout cela justifie-t-il vraiment un prix de vente aussi élevé que celui auquel est vendu le jeu de Capcom? Sans doute pas, et c’est là tout le problème. Car à 5 ou 10€, nous vous aurions sans doute conseillé de foncer tête baissée sur ce grand classique du jeu-vidéo. Mais à 30€, difficile de justifier le passage à la caisse… Conclusion Si Street Fighter 2 reste un titre incontournable pour les amoureux de jeux de baston en 2D, ce remake sur Switch ne tient pas tout à fait ses promesses. Le mode multijoueur en ligne, qui aurait dû être un véritable argument de vente pour le jeu, est loin d’être aussi réussi qu’on l’imaginait, le portage est minimaliste et les quelques nouveautés n’apportent rien de très excitant. Au final, difficile de justifier le prix de 30€. Reste un jeu de combat toujours aussi fun à prendre en mains, et qui fera sans doute couler une larme de nostalgie aux trentenaires.