L’Union européenne enquête sur les pratiques commerciales de Google. Après Apple, c’est donc une autre firme américaine qui voit son mode de fonctionnement passé au crible. Au centre des débats, les incitants fournis par Google aux constructeurs de smartphones afin que ces derniers proposent d’emblée l’installation de Google Search, Gmail, Chrome, etc. Crédit photo : AFP C’est une plainte de 150 pages émanant des régulateurs de l’Union européenne qui s’oppose aux pratiques de Google et d’Android. La première se voit reprocher de privilégier ses propres applications sur la seconde. Autrement dit, il s’agit de concurrence déloyale. Notons que ces nombreuses pages proposeraient à Google, selon plusieurs sources, des pistes pour améliorer son système. Concrètement, ce qui est reproché à Google repose sur des contrats passés avec des constructeurs et des opérateurs. Ces derniers, en échange d’incitants financiers, pré-installent plusieurs applications de la firme de Mountain View. Les produits Google sont nombreux à être présents sur l’interface de votre smartphone : Gmail, Chrome, Maps… Pas besoin de rechercher ces applications puisqu’elles sont déjà installées. L’Union européenne y voit une forme de concurrence déloyale et une atteinte à la liberté de choix des consommateurs. Concernant les sanctions, elles seraient, comme pour Apple, financières : on évoque une amende correspondant à 10% du chiffre d’affaires mondial réalisé en 2015 par l’entreprise, soit plusieurs milliards de dollars. Un chiffre qui, selon l’un des documents de la plainte, devrait “atteindre un niveau suffisant pour assurer la dissuasion quant à de telles pratiques”. Néanmoins, aucun montant précis n’a été dévoilé jusqu’à présent. Pour cause, de nombreux facteurs influenceront l’amende, si amende il y a, comme le nombre de recherches Google, le nombre d’achats sur PlayStore, etc. De son côté, Google a déjà réagi et estime que la plainte est infondée. Cependant, les arguments émis par la firme n’ont pas convaincu la Commission européenne. Cette dernière a d’ailleurs rappelé qu’elle ne reprochait pas à Google de bloquer les solutions développées par la concurrence mais d’empêcher leur développement. Pas le premier, pas le dernier… En 2004, c’est Microsoft qui a dû se soumettre à la Commission européenne. L’entreprise de Bill Gates avait, elle aussi, été épinglée pour concurrence déloyale. A l’époque, il était reproché à la société en question d’intégrer “Windows Media Player” dans chaque version du système d’exploitation “Windows”. L’entreprise avait dû s’acquitter d’une amende de 497 millions d’euros. Et elle ne figure pas seule dans le rang des sanctionnés puisqu’il y peu, c’est Apple qui a vu ses pratiques décriées par l’organe de contrôle européen. Ce dernier exige que la firme de Cupertino verse 13 milliards d’euros à l’Irlande , ceux-ci correspondant à des impôts impayés. Dans les faits, le pays aurait accordé à Apple un statut fiscal lui permettant de réduire le montant à payer en guise d’impôt. Ainsi, en 2013, l’entreprise n’aurait versé qu’1% d’impôts sur ses bénéfices réalisés en Europe, et encore moins en 2014, à savoir 0.005%.