Aziz Ansari. Ce nom ne vous dit sans doute rien. Il s’agit pourtant de l’un des plus grands humoristes américains du moment. Le comédien, qui a débuté sa carrière dans le stand-up, est parvenu à convaincre le service de streaming Netflix de lui consacrer un show. En résulte l’une des meilleures surprises de cette fin d’année, à découvrir exclusivement sur Netflix… Si vous avez eu la chance de visionner l’un des shows d’Aziz Ansari sur Netflix, vous avez sans doute remarqué que la thématique migratoire est la colonne vertébrale de chaque spectacle du comédien. Avec l’aide d’Alan Yang, le scénariste de la série Parks & Recreation, l’humoriste a monté une série télévisée de 10 épisodes – sobrement nommée Master of None -, qui aborde tous les thèmes de ses spectacles avec brio. Diffusée depuis quelques jours sur Netflix, Master of None est sans aucun doute l’une des plus belles surprises de cette fin d’année. Explications. Depuis ses débuts en Belgique, Netflix a déployé un vaste arsenal de séries exclusives pour convaincre le grand public de souscrire à son offre. Après House of Cards, Marco-Polo, Narcos et Daredevil, le service de streaming lançait mi-novembre sa première “comédie” de type sitcom (mais pas trop), Master of None. L’histoire de Master of None débute dans la ville cosmopolite de New-York, où Dev (Aziz Ansari), un jeune acteur d’origine indienne, cherche à devenir une star du petit écran. Enchaînant les tournages de séries Z et de clips publicitaires, Dev se découvre petit à petit des sentiments pour Rachel, une jeune femme avec qui il s’engage dans une relation, et pour qui il délaisse progressivement sa carrière. Si l’histoire d’amour entre nos deux tourtereaux représente le fil conducteur de Master of None, chaque épisode du show aborde une thématique différente. Dans les premiers épisodes, Aziz Ansari dresse un portrait très amusant des acteurs d’origine indienne, qui sont contraints de reproduire les stéréotypes qui sont attribués à leur ethnicité pour décrocher des rôles de figurants dans des séries télévisées. Du chauffeur de taxi à l’accent prononcé au prodige de l’informatique, les clichés s’accumulent à une vitesse impressionnante et dépeignent le triste quotidien de centaines de comédiens soupirants. La plus grande force du show réside justement dans sa capacité à se moquer des clichés avec des situations cocasses qui illustrent parfaitement les problématiques auxquelles sont confrontés les migrants dès leur arrivée. Là où cela devient très intéressant, c’est dans le fait que justement Dev n’est pas un migrant de première génération mais le fils de migrants indiens, qui ont du se débrouiller pour se faire une place dans la société américaine. Au cours des 10 épisodes qui composent cette première saison, Aziz Ansari touche à toute une série de thèmes qui lui sont chers sans pour autant s’engager dans des débats poignants. Les notes sont ici très nuancées et Ansari dépeint avec brio une société moderne et multiculturelle en pleine évolution, tout en soulevant de nombreuses questions sur les choix auxquels nous sommes confrontés tout au long de notre existence. Car finalement, c’est bien cela qui nous différencie le plus de nos ancêtres. Le confort de notre existence est tel que le moindre choix s’accompagne désormais d’un long processus de réflexion et de comparaisons. Même lorsque l’on souhaite simplement goûter un simple tacos… Drôle, nuancé et incroyablement intelligent, Master of None fera peut-être moins de bruit que Narcos, mais la nouvelle série d’Aziz Ansari saura vous faire rire aux éclats.