Microsoft imagine le docteur 2.0

Innov@MIC c’est un peu la vitrine du Microsoft Innovation Centre à Mons. Le centre de formation et d’accompagnement de startups IT belges expose le savoir faire et l’esprit d’innovation de ses partenaires. L’occasion de faire quelques rencontres et de découvrir ce que nous réserve l’avenir.

A travers ses Boostcamp pour entrepreneurs, le MIC de Mons a formé et accompagné près de 70 nouvelles startup. En clôture de son troisième Boostcamp, le centre d’innovation a ouvert ses portes à un public d’entrepreneurs, de passionnés et de pros des technologies de l’information et de la communication. Une journée qui a mis l’innovation à l’honneur à travers la présentation de plusieurs projets développés au MIC.

Le pari de Microsoft ? L’éducation et la santé

Selon Bruno Schröder de Microsoft, c’est dans les domaines de la santé et de l’éducation que les innovations vont se concentrer. En tout cas, c’est le pari que fait Microsoft pour les vingt prochaines années.

Dans les pays en développement, le manque de médecins pourrait ainsi être pallié par des avatars numériques qui peuvent effectuer un diagnostic à distance et orientent le patient vers le bon spécialiste. L’e-learning assisté par un coach électronique du même acabi devrait se répandre dans le monde à mesure que la fracture numérique se réduit.

Aujourd’hui déjà, des nouveautés apparaissent. C’est par exemple le projet ZeKids mis en place par le centre d’expertise Microsoft NeoMyTIC. Véritable Facebook pour enfant, ZeKids est réseau social scolaire. Chaque classe a son espace d’échange sécurisé sous le contrôle du professeur et sur lequel les parents ont un droit de regard. « Ce type de réseau a un grand succès auprès des familles monoparentales, illustre son créateur Arnaud Jund, les pères seuls qui sont souvent exclus de la vie scolaire de leur enfant peuvent se tenir au courant sur internet. »

Le studio belge de création de jeux vidéo, Fishing Cactus développe des applications de serious gaming dans le domaine de l’éducation et de la santé. Présenté à Mons, Game to Cure se conçoit comme un coach médical électronique qui aide le patient dans ses exercices quotidiens prescrits par un kiné. Laurent Grumiaux, le directeur des ventes, mime le jeu vidéo sur scène et explique que grâce aux caméras de la Kinect « votre coach repère vos erreurs et vous corrige. C’est une manière ludique d’encourager les patients à se soigner. »

« On va voir arriver la magie »

En quinze ans, la technologie est devenue de plus en plus puissante pour des prix de plus en plus petits, qu’est-ce aujourd’hui encore que l’innovation ? Pour Bruno Schröder, dans les dix prochaines années, « je les résume en disant qu’on va voir arriver la magie par rapport à ce qu’on connaît maintenant. »

Magique, c’est un peu l’effet qu’a eu la présentation du petit robot français Nao. La firme Aldebaran et le MIC ont profité de cette journée de l’innovation pour annoncer un partenariat. Un exemplaire du petit robot humanoïde élira prochainement domicile à Mons pour profiter de la dynamique de la cité technologique Initialis. Les entreprises montoises sont invitées à développer des applications pour ce petit être de métal de près de 60 centimètres.

Des améliorations sont encore attendues, mais en attendant les Naos sont déjà prêts pour la nouvelle star.

Spécialiste de l’interaction entre l’homme et la machine, Bruno Schrödeur a présenté sa vision pour l’avenir : « Dans dix ans, l’interface à la maison ce ne sera plus l’ordinateur. Ce sera quelque chose du type Xbox ou téléphone et on parlera à sa machine. C’est ça l’interaction naturelle. »
L’homme parie résolument sur les services de cloud qui rendent disponible partout et tout le temps vos données sur un serveur virtuel. Mais aussi sur une sensibilisation plus grande encore à l’endroit et à l’environnement avec le système GPS européen Galileo, la multiplication des écrans et des systèmes d’affichage, l’interconnectivité et les réseaux sociaux.

Un futur où la technologie serait encore plus présente qu’aujourd’hui, mais surtout présente partout dans le monde. Idéaliste ? Peut-être pas tant que ça. À la fin des années 80 déjà, Bruno Schröder annonçait qu’un jour tout le monde aurait une adresse e-mail « et ça faisait rire tout le monde parce qu’on ne comprenait pas à quoi ça servirait. » Résolument visionnaire, le spécialiste des TIC est à l’origine de la création du domaine .be avec dix acolytes.

« La technologie est déjà là avec Galileo, avec le Kinect, insiste Schröder, mais les nouvelles manières de l’utiliser je ne sais pas ce que ça sera. C’est pour ça que j’ai une idée du possible, mais je ne sais pas ce qu’est le probable. » Le probable ce sont les jeunes entrepreneurs de Mons et des autres centres d’innovation dans le monde qui le définiront.

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