Google reconnaît avoir collecté adresses email et mots de passe


Google a reconnu avoir collecté par erreur des email entiers et des mots de passe avec son programme de cartographie illustrée StreetView. Ce ne sont pas les premiers soucis que Google rencontre avec StreetView. Ils déclenchent des réactions sur tous les continents… sauf dans l’Antarctique.

Après inspection des données transmises par wifi dans la rue et captées par des voitures, Google assure que “la plus grande partie des données sont fragmentaires, mais dans certains cas, des courriels entiers et des adresse URL ont été captés, ainsi que des mots de passe”. “Nous voulons détruire ces données aussi vite que possible”, a précisé sur le blog officiel du groupe un responsable de l’ingénierie, Alan Eustace.

Google avait déjà été épinglé pour des affaires ayant trait à la protection des données. Au mois de mai dernier, Google avait déjà révélé avoir collecté des données privées durant les opérations de prises de vue du programme StreetView. Le programme avait alors été modifié pour que cela ne se reproduise plus, mais pourtant la collecte d’informations s’est poursuivie. C’est la première fois que le groupe reconnaît que des informations complètes sur des utilisateurs ont été interceptées de 2006 à 2010.

Il faut savoir que Google fait déjà circuler des voitures StreetView aux Etats-Unis, au Canada, dans une large partie de l’Europe ainsi qu’en Australie, à Hong Kong, au Japon, en Corée du Sud, à Macao, en Nouvelle-Zélande, à Singapour, à Taïwan, au Brésil, au Mexique, et en Afrique du Sud.
Depuis la controverse suscitée par la révélation des interceptions, les voitures ne transportent plus d’équipement permettant de capter des signaux en wifi.

Comment les pays réagissent aux « Google cars »

Pour commencer, dans toute l’Union Européenne, le floutage automatique des visages a été imposé, dès le lancement des opérations. Certains pays exigent une politique particulièrement restrictive en matière de protection de la vie privée.

En Italie, l’organisme compétent en la matière a décidé d’encadrer de manière stricte le Street View, obligeant le groupe américain à utiliser des voitures reconnaissables et à informer à l’avance les habitants concernés. Pour pouvoir circuler dans le pays, les “Google cars” doivent obligatoirement être identifiables. Par ailleurs, Google doit publier sur son site web, trois jours à l’avance, le nom des localités traversées et les quartiers photographiés dans les grandes villes. De la sorte, les citoyens peuvent éviter à leur guise les véhicules en question s’ils le souhaitent.

En Allemagne, la politique est encore plus restrictive. Le géant californien a du accepter de donner la possibilité aux citoyens d’interdire la publication d’une photographie de leur habitation avant le lancement du logiciel. Et ce sont près de 250 000 foyers allemands qui ont exigé que Google floute leur maison dans le logiciel Street View.

Plus à l’est, en République Tchèque et en Croatie, les méthodes de Google ont été vivement dénoncées, avant d’être adaptées par le groupe américain. En Slovénie, les règles de protection de la vie privée se sont avérées tellement strictes que le géant américain semble progressivement retirer ses véhicules du territoire.

Les pays européens ne sont pas pour autant les seuls à être réfractaires à cette technologie. Pour des raisons de sécurité et de sûreté de l’état, aux Etats-Unis, les autorités militaires ont interdit l’accès des voitures de Google à toutes les bases militaires depuis 2008.

Enfin, depuis quelques semaines, Google Street View couvre aussi l’Antarctique, permettant au groupe de couvrir les sept continents. Au moins, là, personne ne risque de se plaindre d’une atteinte à la vie privée. Mais les pingouins sont parfois des animaux surprenants…

Martin Vachiery d’après AFP

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