Test – Daymare 1994 Sandcastle : une suite réussie

Quatre ans après un premier épisode inégal mais intéressant en bien des points, Invader Studios remet le couvert avec Daymare: 1994 Sandcastle. La patte Resident Evil est toujours aussi marquante, même si le titre parvient à se distinguer.

Sa sortie il y a quatre ans nous avait laissés quelque peu sur notre faim. Daymare: 1998 s’apparentait, à première vue, à une banale copie amateur de la franchise Resident Evil. Très marqué 90s, Daymare se jouait à la troisième personne, avec des menus copiés sur ceux de la franchise de Capcom, et une ambiance presque calquée sur les aventures de Leon S. Kennedy et Claire Redfield. Toutefois, avec son gameplay rigide et peu varié, Daymare ne sera pas parvenu à atteindre le niveau des Resident Evil.

Qu’à cela ne tienne, les développeurs ont choisi de remettre le couvert, remontant de quatre années en arrière dans l’aventure afin de nous plonger en 1994. Sans surprise, la marque laissée par Resident Evil reste bien présente, et ce, dans tous les domaines. Gameplay, narration, ambiance, presque tout est fait pour qu’on se sente en territoire ami et que l’on appréhende le titre d’Invader Studios comme appartenant à la franchise de Capcom.

Contrairement à Daymare 1998, ce nouvel opus nous oblige à faire face à des hordes de cadavres animés par une espèce de charge électromagnétique. On y incarne Delila Reyes, membre des forces spéciales HADES, dépêchée avec son équipe dans un laboratoire secret de la zone 51. Le scénario démarre d’ailleurs sur les chapeaux de roue, de manière très emballante, mais s’essouffle petit à petit. Un reproche qui avait déjà été émis pour le premier opus, et qui se répète ici. On ne parvient jamais réellement à s’attacher à notre personnage principal, et ceux qui paraissent le plus intéressants ne sont pas jouables et n’apparaissent qu’à de rares occasions, alors que nous avions la possibilité de jouer trois personnages différents dans l’opus original. Pour en revenir au scénario, celui-ci s’éparpille beaucoup trop et s’apparente véritablement à un navet des années 80/90.

Les zombies laissent ici leur place à des cadavres animés par un champ électromagnétique.

Nous reprochions au premier opus une certaine rigidité dans son gameplay. S’il reste assez peu maniable, on sent que les développeurs ont concédé de gros efforts à ce propos. La caméra n’est d’ailleurs plus aussi désagréable que par le passé. Malgré le manque flagrant de diversité dans l’arsenal et les ennemis, la maniabilité des armes est au rendez-vous. Contrairement à Resident Evil, on regrettera toutefois que Daymare 1994 soit beaucoup plus dirigiste. N’espérez pas explorer les niveaux à la recherche de l’un ou l’autre collectible, puisqu’ici vous n’aurez d’autres choix que de suivre les couloirs construits de façon à ce que vous alliez le plus vite possible à votre but. Un choix regrettable, puisqu’il nuit considérablement à la durée de vie du jeu, que l’on peut ainsi fini en un peu plus de 5 heures.

Mais là où se distingue le plus Daymare 1994 par rapport à la franchise de Capcom, c’est dans les quelques originalités apportées à son gameplay. Le Frost Spray est ainsi une pure réussite. Si les ennemis ne sont guère variés, vous pouvez vous confronter à eux de différentes manières, dont ce fameux Frost Spray. Il s’agit somme toute d’un projecteur d’azote liquide permettant de ralentir les ennemis, mais pas que. Ceux qui sont entourés d’une aura rouge ne pourront par exemple être neutralisés que grâce à ce spray. 

La progression passera également par une utilisation et une gestion intelligente du Frost Spray, puisque certains passages ne seront accessibles qu’en utilisant votre outil qu’il faudra utiliser avec parcimonie. En effet, vous disposerez d’une quantité d’azote limitée, à recharger sur divers postes répartis en peu partout dans les environnements, mais également grâce à des boosts que vous trouverez ici-et-là.

Le Frost Grip est l’une des grandes bonnes idées de cette suite.

Un autre élément permet à Daymare de se démarquer : ses énigmes. Dans le premier épisode déjà, nous notions un véritable travail de la part des développeurs pour proposer des énigmes recherchées et poussées. Si elles sont un peu moins travaillées ici, elles restent néanmoins marquantes et agréables à résoudre. Elles restent toutefois plus poussées que dans toute la franchise Resident Evil, qui n’a jamais été réputée pour ses énigmes. 

Si la narration n’est pas le fort de Daymare: 1994, c’est tout le contraire de son ambiance visuelle. Soignée par d’excellents jeux de lumière, cette ambiance nous plonge littéralement dans une aventure prenante, sombre et inquiétante en bien des points, bien que les trop nombreuses cinématiques viennent perturber l’immersion. On aurait également aimé que les quelques très agréables environnements que nous rencontrés soient davantage exploités. On passe de manière trop brève par un bateau en construction abandonné. Ce passage dure près de 5 minutes, alors qu’il y avait clairement de quoi faire. À la manière de RE, la mise en scène est donc tout particulièrement soignée.

Cela est également possible grâce à une excellente composition musicale qui est … presque vide. Les musiques se font très rares, et ce, afin de permettre au joueur de se retrouver avec lui-même. On entend ainsi les pas de notre personnage dans les couloirs, et l’émergence des ennemis nous faisant parfois hérisser les poils. Le doublage francophone est toujours absent, mais on n’en tiendra pas trop rigueur aux développeurs tant la VO est qualitative.

L’ambiance est réussie en bien des points, avec des jumpscares idéalement répartis.

Ambiance visuelle et sonore réussie ne veut pas pour autant dire que les graphismes sont de qualité. Ils sont passables, certes, grâce notamment à une excellente gestion de la lumière, mais ils sont loin d’exploiter pleinement le potentiel de l’Unreal Engine. Les textures mettent régulièrement du temps à se charger, les cheveux sont sujets à du clipping chez certains personnages, et les animations faciales sont très rigides. Daymare: 1994 n’est pas vilain, il est d’ailleurs agréable pour la rétine pour un petit titre indépendant, mais c’est là que l’on voit la différence de moyens entre Invader Studios et Capcom et son RE Engine.

La finition n’est pas non plus le point fort de Daymare 1994, puisque le taux de rafraîchissement est très loin d’être constant. Les chutes de framerate sont régulières, rendant l’expérience loin d’être agréable à ce niveau.

On le répète, Daymare: 1994 Sandcastle esr un titre indépendant. Les moyens du studio ne sont pas énormes, et compte tenu de son petit prix (à peine moins de 30€), on ne va pas houspiller le studio pour ses quelques errances.

Conclusion

Cela fait énormément plaisir quand un studio tient compte des remarques des joueurs pour améliorer une suite. C’est le cas avec la franchise Daymare. Hommage aux Resident Evil de Capcom, le premier opus s’apparentait davantage à un pâle remake de RE2. Avec Daymare 1994, la suite, Invader Studios démontre enfin de quoi il est capable, et ce, malgré les petits moyens dont il dispose. S’il est inconstant dans ses graphismes, le titre nous embarque pour une aventure à la troisième personne rythmée, avec de très bonnes idées dans son gameplay comme le fameux Frost Spray. Les énigmes n’ont pas non plus à rougir face à celles de Resident Evil, malgré une baisse de régime par rapport au premier titre. Malgré un scénario toujours aussi décevant, Daymare 1994 jouit d’une ambiance, tant sonore que visuelle, tout simplement exquise. La comparaison avec Resident Evil semble inévitable tant les gameplay sont proches, mais Daymare 1994 est une agréable alternative à la franchise de Capcom.

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Daymare: 1994 Sandcastle

Gameplay 7.5/10
Contenu 6.5/10
Graphismes 6.5/10
Bande son 7.5/10
Finition 5.5/10
6.7

On aime :

De très bonnes idées de gameplay

La bande son, tout juste impeccable

Des énigmes bien plus réussies que dans RE

Une ambiance glauque et une mise en scène très réussies

Un bon rapport qualité/prix

On aime moins :

Des animations faciales datées

Pas de VF

Très inégal graphiquement

Des environnements sous-exploités

Une framerate inconstante