Test – The Legend of Zelda Tears of the Kingdom : une suite à la hauteur des attentes

Six ans après la sortie de Breath of the Wild, la même équipe de chez Nintendo nous propose de replonger dans cet univers. Tears of the Kingdom est une suite directe à la dernière aventure de Link, un nouvel épisode tout aussi ambitieux que son prédécesseur.

Après presque quarante ans d’existence, la licence The Legend of Zelda continue de proposer des aventures plus créatives les unes que les autres. L’épisode précédent, Breath of the Wild paru en 2017, avait réussi à bouleverser la série en optant pour une approche en monde ouvert qui a fait trembler toute l’industrie. Fort d’un succès critique retentissant et du plus grand succès commercial de la série (Breath of the Wild s’étant vendu trois fois plus que le précédent record), il n’est pas très étonnant de voir que Nintendo a cette fois opté pour une suite directe avec ce Tears of the Kingdom.

L’intrigue se déroule quelques années après Breath of the Wild. Alors que la menace du fléau Ganon est désormais une histoire ancienne et que les habitants du royaume d’Hyrule reprennent possession des terres, une série de mystérieux événements se produisent. Un passage souterrain apparaît étrangement sous le château, passage que Link et Zelda vont emprunter. Dans ce souterrain résident des gravures datant de la fondation du royaume ainsi que des constructions d’un peuple aujourd’hui éteint : le peuple Soneau. Link et Zelda découvrent également le corps d’un homme retenu prisonnier. Le réveil de cet homme provoque de nombreux cataclysmes dans tout le royaume, mais aussi la disparition de Zelda, la destruction de l’épée de légende et la perte du bras droit de Link. Le héros est alors secouru par Rauru, l’esprit d’un Soneau qui lui lègue aussi son bras droit. Inconscient durant une période indéterminée, Link découvre qu’il se trouve dans le ciel, au-dessus du royaume, où sont récemment apparues tout un tas d’îles flottantes. Le protagoniste débute alors sa quête pour retrouver Zelda et percer les mystères qui entourent ces nombreux évènements.

Si Breath of the Wild nous laissait une totale liberté dès le départ, en nous ouvrant par exemple le chemin vers la fin du jeu, Tears of the Kingdom est une aventure un peu plus scénarisée. De nouveaux personnages ainsi que ceux introduits dans Breath of the Wild ont un rôle plus important. Sans être particulièrement révolutionnaire, l’intrigue du jeu se révèle très prenante, à tel point qu’elle donne l’impression que Breath of the Wild n’était qu’une introduction à ce chapitre. Cette narration transforme inévitablement ce nouvel épisode en un jeu d’aventure un peu plus “linéaire”, mais le titre laisse tout de même une grande liberté dans l’ordre dans lequel nous pouvons aborder les choses. Évidemment, Tears of the Kingdom reste un jeu vidéo en monde ouvert proposant l’exploration de l’immense Hyrule de l’épisode précédent, mais également de toutes nouvelles îles flottantes se situant au-dessus du royaume.

Ce nouvel épisode prend une dimension plus verticale.

Il est sans doute nécessaire de commencer par un petit avertissement concernant le contenu du test que vous êtes en train de lire. Puisque Nintendo a été particulièrement discret au sujet de ce que le jeu propose, il sera nécessaire d’aborder du contenu non dévoilé durant la communication officielle. Cet article contient donc quelques spoilers au sujet des mécaniques du jeu, même si je me limiterai afin de préserver l’expérience pleine de surprises qu’est Tears of the Kingdom.

Nous pouvons commencer par aborder le fait que cette suite se base énormément sur la formule de Breath of the Wild. Il est alors question de retrouver un monde ouvert gigantesque, avec une carte entièrement vide de tout marqueur dans un premier temps. Si le royaume d’Hyrule est bien le même que dans l’épisode précédent, ce dernier a subi tout un tas de petits changements qui justifient une deuxième visite. Le gameplay est sensiblement le même, Link doit se défendre dans un monde hostile en trouvant armes, boucliers, arcs et flèches… Des outils qui se brisent après un certain nombre d’utilisations, ce qui nous force à continuer d’explorer le monde. Nous retrouvons de nombreuses idées de l’épisode précédent tel que des nouveaux sanctuaires proposant de petits donjons, des tours de reconnaissance à activer pour obtenir une carte plus précise des différentes régions, ainsi que le retour des Korogu et leurs micro-défis…

Les sanctuaires sont de retour avec d’autres types de puzzles.

Tout ce contenu propose cependant de petites nouveautés qui viennent changer l’expérience pour épouser les nouvelles capacités de Link. Le bras que lui confère Rauru est livré avec de tout nouveaux pouvoirs. Dès le début de l’aventure, nous obtenons quatre compétences qui redéfinissent complètement notre approche du monde ouvert. “Rétrospective” a le don d’inverser le mouvement des objets, et nous permet par exemple de prendre de l’altitude en nous agrippant à des rochers qui tombent du ciel. “Infiltration” est un outil qui nous fait traverser les plafonds, il est ainsi bien plus aisé de sortir des nouvelles grottes qui se trouvent un peu partout en Hyrule. “Amalgame” nous donne l’opportunité de combiner nos armes, boucliers et flèches avec tous les matériaux du jeu ainsi que certains éléments de décors. Si la majorité n’octroie qu’un bonus de puissance, certains offrent tout de même des caractéristiques originales et utiles dans différents cas de figures. Finalement, “Emprise” est sans doute le pouvoir indispensable de cette aventure. Non content de nous permettre de manipuler tout un tas d’objets à notre guise, cette capacité peut également coller plusieurs éléments pour réaliser des structures. Avec ce pouvoir, il est par exemple possible de se confectionner des véhicules grâce à différents matériaux. “Emprise” offre une très belle liberté et nous laisse parfois exprimer notre créativité, malgré sa tendance à provoquer des soucis de caméra dans des endroits trop exigus.

Tears of the Kingdom nous impose tout de même des limites. Au début de l’aventure, il est évidemment compliqué de se confectionner un véhicule permettant de se rendre n’importe où. Pour construire, nous avons besoin d’objets à assembler. Ceux-ci se trouvent un peu partout dans le monde ouvert, les habitants d’Hyrule laissant des planches de bois dans de très nombreux lieux pour rebâtir le royaume. Mais il faut chercher du côté des cieux pour trouver des artéfacts Soneau qui sont des objets plus complexes et parfois motorisés (des roues, turbines, propulseurs ou autres planeurs). Si nous sommes donc forcés de les utiliser à des endroits précis, les artéfacts peuvent aussi être obtenus sous forme de capsule portative dans notre inventaire, ce qui nous permet de construire n’importe où et de nous laisser plus de libertés.

Un peu compliqué à manier au départ et pourtant si simple à comprendre, “Emprise” se révèle être un outil primordial dans cette aventure qui prend beaucoup la physique et la gravité en compte. C’était déjà le cas de Breath of the Wild, mais ce nouvel opus accentue encore plus cet aspect réaliste et systémique du monde ouvert en proposant de très nombreuses énigmes et interactions à réaliser en prenant avantage du moteur physique. À tel point qu’il est souvent possible de résoudre les énigmes de différentes manières avec un peu de réflexion.

Les textures manquent parfois de détails, malgré une direction artistique réussie.

Cet aspect “réflexion” poussé s’applique aussi à la quête principale qui demande occasionnellement de résoudre des énigmes environnementales pour progresser. Le jeu ne nous indique pas toujours clairement ce qu’il faut faire, du moins pas avant d’y avoir réfléchi grâce aux indices donnés. Tears of the Kingdom ne nous prend pas toujours par la main et propose un challenge parfois relevé. Des donjons sont également au programme, qui sont dans la même veine que ceux de Breath of the Wild même si ces nouveaux se montrent plus originaux.

Le dernier épisode avait déjà déconcerté les fans en s’éloignant de ce qui faisait l’identité de la licence Zelda, Tears of the Kingdom fait un pas de plus dans cette direction. Cette nouvelle proposition est pourtant très réussie et les idées neuves apportées par le sujet d’aujourd’hui ne font que renforcer des concepts qui brillaient déjà il y a six ans. Cette nouvelle aventure est intelligemment conçue et pousse la vision de Nintendo encore plus loin. Elle souffre tout de même de quelques soucis déjà présents dans Breath of the Wild tels que des contrôles plutôt complexes qui prennent un peu de temps avant de devenir instinctifs.

Tears of the Kingdom se montre aussi très convaincant sur le plan technique. Force est de constater que la Switch et son hardware vieillissant permettent toujours de faire tourner des expériences aussi riches, et ce, sans trop de soucis de fluidité. Quelques chutes de framerate arrivent de temps à autre, en particulier en mode portable, mais l’expérience se déroule majoritairement à 30 images par seconde. Le titre se paye même le luxe d’être un peu plus joli et plus stable que Breath of the Wild à sa sortie. S’il n’est pas toujours visuellement renversant, sa direction artistique identique à celle de son prédécesseur est toujours un atout de taille. Malgré certaines textures datées, le jeu reste joli à regarder, que ce soit sur une télévision ou sur l’écran de la Switch. Nous retrouvons également la bande-son si discrète de Breath of the Wild dont de nombreux morceaux sont réutilisés. Ceux-ci sont tout de même accompagnés de nouvelles compositions marquantes.

Les nombreuses mécaniques offrent une richesse rare au gameplay.

Encore plus que son prédécesseur, ce nouveau Zelda offre une durée de vie gargantuesque. En plus de la terre ferme, le royaume des cieux propose un territoire moins vaste, mais (comme si cela ne suffisait pas) le jeu nous introduit très vite à une troisième strate du monde ouvert qui propose son lot de surprises. La quantité est là, la qualité aussi malgré la réutilisation de nombreux types de contenu un peu partout. Car s’il faut bien trouver un défaut majeur à cette nouvelle expérience, c’est bien qu’elle ne paraît pas toujours très “nouvelle”. Certes, le royaume d’Hyrule propose tout un tas de nouveautés, de quêtes annexes et interactions, mais le tout parait peut-être trop familier lorsqu’on a joué à Breath of the Wild.

Tears of the Kingdom reste cependant une aventure comme on en vit rarement en jouant à un jeu vidéo. Surprenant, inventif et intelligent, le titre est une franche réussite du début à la fin. Plus que jamais, ce monde ouvert est notre terrain de jeu, les nouvelles capacités de Link permettant de nous laisser expérimenter avec assez de liberté. The Legend of Zelda: Tears of the Kingdom se montre à la hauteur de son excellent prédécesseur.

Conclusion

Six ans après la sortie du sensationnel The Legend of Zelda : Breath of the Wild, Nintendo revient à la charge avec une suite directe, cette fois uniquement proposée sur Switch. La même équipe de développement s’est occupée de ce “Tears of the Kingdom”. Quelques années après Breath of the Wild, le même Link et la même Zelda doivent subir une toute nouvelle bataille. Alors que le royaume est en paix, le héros et la princesse découvrent un passage souterrain sous le château. Ils y trouvent des vestiges de la civilisation Soneau ainsi qu’un homme mystérieux emprisonné. Cette découverte produit de nombreux cataclysmes ainsi que la disparition de Zelda. Cette aventure plus scénarisée propose une intrigue prenante sans pour autant être bouleversante. Tears of the Kingdom est un épisode qui repose sur beaucoup d’éléments de son prédécesseur tout en proposant beaucoup de nouveautés. Il est cette fois question d’explorer le même royaume d’Hyrule ainsi que de toutes nouvelles îles flottantes mystérieusement apparues. Link possède cette fois de nouvelles compétences particulièrement utiles et originales. Ces mécaniques engendrent un nombre de possibilités incroyable qui se marie parfaitement avec ce monde ouvert à la physique réaliste. Tears of the Kingdom ne nous prend pas pour des idiots et propose une aventure qui met parfois notre cerveau en ébullition. Avec un contenu gargantuesque, il est tout de même dommage de voir que beaucoup de concepts sont tout droit sortis de Breath of the Wild, rendant ce nouvel épisode peut-être trop familier. Sans être très impressionnant visuellement, le titre se montre joli et techniquement solide malgré le hardware vieillissant de la Switch. S’il continue de s’éloigner de l’ancienne formule des jeux Zelda, la vision de Tears of the Kingdom reste une franche réussite comme on en voit rarement. Quelques soucis viennent ternir le bilan, à l’image des occasionnels problèmes de caméra et de framerate, mais il est difficile de ne pas recommander une aventure aussi riche et inventive.

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The Legend of Zelda : Tears of the Kingdom

Gameplay 9.5/10
Contenu 9.0/10
Graphismes 8.0/10
Bande son 8.5/10
Finition 8.5/10
8.7

On aime :

Un scénario prenant

De nouvelles mécaniques de jeu intelligentes et riches

Un sentiment de liberté encore plus prononcé

Un contenu très généreux

Une direction artistique très réussie

On aime moins :

Un petit sentiment de "redite" si on a joué à Breath of the Wild

Des contrôles pas toujours très simples

Quelques soucis de caméra

Quelques chutes de framerate en mode portable