Test – Teslagrad 2 : une aventure poétique mais trop légère

10 ans après un premier épisode très réussi, les Norvégiens de Rain Games remettent le couvert avec Teslagrad 2. Est-il à la hauteur du premier opus ?

Depuis de nombreuses années maintenant, les die and retry connaissent un succès sans faille auprès du grand public. On retiendra notamment les Limbo, Inside et autres Super Meat Boy, largement plébiscités. En 2013, le studio norvégien Rain Games proposait sa version du die and retry avec Teslagrad, un très sympathique jeu d’exploration dans lequel on incarnait un jeune homme plongé au sein d’un royaume sur lequel règne un despotique monarque.

Avec Teslagrad 2, le pitch est sensiblement différent. Une jeune fille que l’on finira par incarner se voit éjectée de son navire volant par un drakkar dirigeable ennemi qui lui tire dessus. Un début qui envoie du lourd et qui promet pour la suite … sans jamais tenir ses promesses. La jeune fille progresse dans des niveaux et environnements qui font énormément penser aux mondes divins des dieux nordiques mais on ne sait pas vers quel but ni qui sont ces méchants qu’elle fuit. Une espèce de dieu lui vient constamment en aide, mais là aussi on ne sait de qui il s’agit ni ce qu’il veut réellement à notre héroïne.

Un scénario trop vite jeté aux oubliettes qui n’aurait de toute manière pu être tenu dans un titre qui ne dure que … 2 petite heures. En ligne droite, on parvient même à le finir en une heure et demie, c’est dire. Tout semble expédié à vitesse grand V. Que ce soit au niveau du scénario donc, mais également du gameplay, mais nous en reparlerons plus tard. Près de 20 euros pour un jeu qui s’achève en moins d’une après-midi, c’est très (trop) cher payé, et l’on a réellement l’impression de se faire voler par Rain Games.

De multiples sorts viennent diversifier le gameplay. Ils sont toutefois trop vite remplacés par un nouveau et jetés aux oubliettes.

Nous l’évoquions dans le paragraphe précédent, le gameplay semble lui aussi expédié et précipité. Le rythme est très soutenu et rapide à la manière d’un Sonic, nous permettant de sauter, faire des glissades et grimper des obstacles pour éviter les nombreux ennemis et pièges qui se dressent sur notre route. Un ennemi ou piège touché et c’est la mort absolue.  Sur ce point, c’est plutôt traditionnel et assez agréable à prendre en main.

En revanche, c’est au niveau de l’utilisation des pouvoirs que nous émettons quelques réserves qui démontrent une nouvelle fois de la vitesse à laquelle s’enchaînent les événements dans Teslagrad 2. Vous obtenez d’abord un dash, puis la capacité de porter et lancer des objets, la capacité d’utiliser un champ graviotationnel puis un marteau pour vous défendre. Dès que vous apprenez correctement à manier un pouvoir, les développeurs vous en octroient un nouveau et semblent totalement avoir oublié le précédent. C’est comme ça jusqu’au boss final qui, comme les précédents, et très facilement éliminé.

Artistiquement, le jeu est très réussi.

C’est enfin du côté de sa patte artistique et graphique que Teslagrad 2 se distingue le plus. Tous les environnements sont sublimement peints à la main. Clairement, nous avons l’impression de découvrir un dessin animé à chaque nouveau niveau, avec une héroïne très joliment réalisée et des animations clairement inspirés des dessins animés. Les quelques saynètes, bien qu’inutiles du point de vue scénaristique, sont elles aussi bien fichues. La bande son sait quant à elle varier en fonction du besoin et de la situation : plutôt calme lors des plateformes et davantage rythmée face à des ennemis.

Conclusion

Teslagrad 2 fait honneur au premier épisode sorti il y a, déjà, 10 ans, même si l’on aurait préféré que la formule soit quelque peu réinventée, allongée et surtout diversifiée. Car il faut bien l’admettre, 20€ pour un die & retry qui se boucle en moins de deux heures, ça s’apparente à du vol. D’autant que notre petite héroïne progresse dans ces  niveaux enneigés on ne sait pourquoi ni vers quel but. Le gameplay, extrêmement facile à prendre en main, offre un rythme effréné. Un peu trop peut-être, puisque les nouveaux pouvoir s’enchaînent très vite et l’on arrive rapidement au boss final sans avoir pu réellement les combiner. Notons toutefois l’excellente direction artistique du titre offrant des environnements peints à la main et une bande sonore très joliment composée. Teslagrad 1 était finalement bien plus réussi en des points que son successeur qui offre malgré tout une agréable expérience solo très poétique.

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Teslagrad 2

Gameplay 6.5/10
Contenu 2.5/10
Graphismes 7.0/10
Bande son 7.0/10
Finition 6.5/10
5.9

On aime :

Une très jolie direction artistique

Une aventure envoûtante pour petits et grands

Des mouvements rapides satisfaisants à la Sonic

On aime moins :

Seulement 1h30 de jeu en ligne droite !

Presque aucun challenge

On avance sans narration ni réel but

Les sorts enchaînés à vitesse grand V sans les apprécier