On n’arrête plus les développeurs indés, qui sont de plus en plus nombreux à proposer des metroidvanias ambitieux. Le dernier en date est édité par Pqube, et pourrait bien se démarquer des autres productions par son univers atypique, celui de la piraterie. Inspiré de classiques tels que Castlevania ou Metroid, Curse of the sea rats est un jeu d’aventure en 2D financé en 2020 sur une plate-forme de crowdfunding. Le titre est très proche d’un Metroid dans sa structure avec de gigantesques niveaux qu’il faudra explorer de fond en comble pour récupérer des trésors, objets, affronter des ennemis, créer des raccourcis et débloquer progressivement le chemin. Au cours de l’aventure, votre personnage gagnera en puissance et le joueur pourra débloquer de nouvelles techniques grâce à un arbre de compétences très complet. Bref, jusque là, rien de très original. Là où le jeu se démarque des autres titres du genre, c’est au niveau de son univers puisque Curse of the sea rats prend place dans un univers de piraterie. L’équipage d’un vaisseau britannique est transformé en rats par une sorcière qui en profite pour kidnapper le fils de l’amiral. Quatre prisonniers de l’équipage sont alors chargé de la dangereuse mission de récupérer le fils de l’amiral. Dans la peau de l’un d’eux, il faudra explorer l’île et affronter les rats pirates. Tout un programme. Le jeu a été pensé pour la coop. Si le jeu impressionne techniquement avec ses superbes décors en 3D et ses personnages admirablement modélisés, on est un peu plus dubitatifs en ce qui concerne le gameplay. Les commandes manquent de précision, les attaques sont souvent très molles et notre personnage finalement très lent. Il faudra plusieurs heures de jeu pour maîtriser parfaitement les commandes et surtout le petit temps de latence qu’on ressent en jeu. C’est d’autant plus pénible que face à vous, les ennemis sont plutôt costauds, en particulier les boss. On le sent, la difficulté est mal dosée. Vaincre un boss est beaucoup plus facile à plusieurs en coop, ou avec certains personnages, que seul avec le mauvais personnage. Et ça, ce n’est généralement pas très bon signe. Car il faut l’avouer, Curse of the sea rats n’est pas un jeu très accessible. De par sa difficulté il s’adresse à l’élite, aux joueurs qui ont l’habitude de finir ce type de jeu en mode difficile. Dommage, au vu de son univers, qui était susceptible de plaire aux plus jeunes. L’univers du jeu est plein de charme. Pad en main, on se rend également compte très vite des petits problèmes techniques qui gangrènent le jeu : des hitboxs pas très bien définies, un level-design en manque d’inspiration, quelques bugs… On sent que le titre a soit été rushé, soit été développé par une équipe à l’expérience limitée. Le plus gros défaut du jeu, cela reste toutefois son découpage. On évolue ici dans de mini-sections, entrecoupées par de mini temps de chargement. C’est vite très déroutant puisque le moindre aller-retour sera entrecoupé par une dizaine de temps de chargement. Franchement, le titre aurait pu être mieux conçu à ce niveau. Le jeu manque un peu d’imagination dans son level-design. Reste qu’avec son univers de piraterie très séduisant, ses jolies cinématiques, son style visuel soigné et son mode coop efficace, Curse of the sea rats conserve quelques jolis arguments pour séduire les amateurs du genre. A 19,99€, l’addition n’est également pas très salée, il faut le reconnaitre. Conclusion Financé par le biais d’une campagne de crowdfunding, Curse of the sea rats est un petit metroidvania à la sauce pirate qui fonctionne plutôt bien mais qui est gangréné par de nombreux petits défauts : un piètre level-design, des déplacements assez mous, une difficulté mal-dosée et surtout plein de temps de chargement. Pour autant, cela serait sans doute une erreur de passer à côté de ce sympathique petit jeu d’aventure, esthétiquement très propre, à l’univers séduisant et surtout très agréable à parcourir en coop (plutôt qu’en solo). A 19,99€, on lui pardonnera en tout cas certains de ses défauts.